Science et Islam
Science et Islam
Qu'est-ce que l'Islam ?
"Voilà la religion de la droiture mais la majeure partie des hommes ne le savent pas." S.30 v.30
A l’heure actuelle, on constate que le désir de connaître l'Islam n'est pas seulement l’affaire des non-musulmans même si, on s’aperçoit qu’ils s'interrogent de plus en plus face à cette religion, qui rassemble autant qu’elle angoisse. Cette quête de connaissance anime aussi tous ceux et celles qui, même en tant que musulman, rencontrent des difficultés pour trouver leur voie face aux multiples paradoxes et contradictions assimilés à cette religion. En outre, l'islam, victime d’attaques de ses dissidents et objet d'instrumentalisation par ses propres partisans, est souvent mal perçu. C’est pourquoi, si l’on désire saisir les fondements et la finalité de cette religion, il faut avant tout s’accorder sur un principe de base : ne pas faire l’amalgame entre l'Islam et les musulmans. En effet, l'Islam est clair dans ses fondements et ses enseignements tandis que les musulmans peuvent s’éloigner par leurs actes des préceptes et ce, malgré leur adhésion. En somme, tout musulman ne peut être considéré comme l’ambassadeur de sa religion. Si nous nous accordons sur ce principe nous pourrons juger de manière objective, en s’abstenant de condamner l'islam par rapport aux agissements des musulmans. Seuls les dogmes et préceptes de cette religion doivent être pris en compte pour répondre aux interrogations. Par la volonté d'Allah, nous allons exposer quelques grandes lignes de ses fondements en espérant qu'au terme de cet article la dimension spirituelle, humaine et morale de l’islam sera rétablie.
"Dis certes mon Seigneur m’a guidé vers un chemin droit, une religion droite, la voie d’Abraham, le soumis exclusivement à Allah ; et il n'était point parmi les associateurs. Dis en vérité ma prière, ma dévotion, ma vie et ma mort appartiennent à Allah, Seigneur de l'univers, à lui nul associé, voilà ce qu'il m’a ordonné et je suis le premier à me soumettre". S.6 v.161-163
L'islam : un mode de vie
L'islam, à travers ses recommandations, ses principes, ses règles, ses enseignements et sa lumière n'est rien d'autre qu’une divine école pédagogique et éducative dont le but se résume à inculquer à l'homme le discernement entre la raison et les émotions. En d’autre terme, l’islam oriente vers l’humanisme. Effectivement, la seule obligation de l'homme est d'être humain. Notre bien-aimé le Prophète l’illustre lorsqu'il dit: « le meilleur des Hommes est le plus utile pour les Hommes et la meilleure des actions, c'est une joie que tu fais pénétrer dans la poitrine d'un homme ». (Tabrani)
Sans prétention, on peut affirmer que l’islam à travers ses valeurs, qui sont celles du divin, incarne le bien et met en garde contre le mal. Le croyant, quant à lui, est celui qui prend parti pour la vérité jusqu'à ce que celle-ci triomphe face au mal. " Et dis la vérité est venue et l'erreur a disparu car l'erreur est destinée à disparaître". S.17 v.81
Les interdits le paradis et l'enfer
Malheureusement, ce que l'on retient souvent de l'islam sont ces notions de paradis et d’enfer très souvent mal interprétées. La preuve en est : quand le pécheur a besoin de pardon on lui parle d'enfer, a contrario quand la victime réclame son droit légitime on l'endort avec des promesses de paradis....
Et au final, les interdits qui ne représentent que moins d'un quart du dixième de l'Islam constituent l’essentiel. D’ailleurs, les conséquences ne tardent pas à apparaître au travers de l’éloignement et de l’accablement du croyant. Ceci en opposition totale à la parole de notre maître le Prophète qui disait: "facilitez et ne rendez pas difficile la religion, annoncer la bonne nouvelle et ne faites pas fuir." (Muslim)
Il faut restituer au paradis et à l’enfer la fonction que le Seigneur a voulu leur donner. Dans le cheminement spirituel, rien n'est plus grave pour un Homme que de s'adonner au culte uniquement par désir pour le paradis et crainte pour l'enfer. En réalité, le croyant doit aimer le paradis et le désirer parce que celui-ci symbolise la satisfaction et la gratitude de son Maître. A l’inverse, il doit craindre l'enfer parce que celui-ci représente la demeure de celui qui a suscité l'insatisfaction et le mécontentement du divin. Comme dit le Prophète, le vrai croyant n'est pas celui qui concourt vers le paradis car : "tous ceux qui ont dans leur poitrine ne serait-ce qu’un atome de foi en Allah se retrouveront au paradis" (Boukhari), ce qui nous renvoie à la parole d'un grand maître spirituel qui disait: "je n'ai nul besoin du paradis de la honte". On comprend par cette formule « Le paradis de la honte » celui que l'on intègre seulement après mille blâmes et reproches. Les vrai pieux sont ceux qui dans leur quête du Tout- Puissant ne se laissent pas distraire par les bienfaits de ce dernier.
A ce propos, mille miséricordes à la sainte Rabia al Adawiya, qui au sommet de son rayonnement intérieur déclara: "J'aurai souhaité que ne puisse exister ni l'enfer ni le paradis afin que les Hommes, au lieu de s'adonner au culte par désir pour l'un et crainte pour l'autre ne s'y adonne que par pur amour pour le Créateur l'Absolu", mais la sagesse d'Allah veut qu’on symbolise et matérialise sa joie ou son insatisfaction.
Les interdits, eux, n'ont été instauré que dans le but de préserver l'Homme. C’est dans cet optique que le bien-aimé, le Prophète, n'a cessé d’exhorter sa communauté aux biens utiles et mis en garde contre le néfaste. D’autre part, lorsqu'on étudie le droit islamique, on se rend compte que les interdits ne représentent qu'une infime partie et l'exception à la règle. En effet, la base de toute chose est le licite, l’interdit n’intervient qu’en cas d'exception. Afin d’illustrer nos propos, nous citons l’exemple des boissons rendues toutes licites à l’exception de l'alcool et ceci afin de préserver la raison. Il en est de même pour les viandes sauf celle du porc, etc. En dépit de ceci, certains ne mettent l’accent que sur ces exceptions au point d’en faire la règle générale. Le prophète dit: « Prenez garde, certains parmi vous ne font que faire fuir de la religion » (Muslim). Nous ajoutons un dernier élément important : rien de ce qui est utile aux Hommes n'a été proscrit et rien de nuisible n'a été prescrit. A présent, la beauté du verset 90 de la sourate 16 se dévoile lorsque notre Seigneur en résumant tous les actes de biens et tous les actes de mal en 6 points dit: " Certes, Allah ordonne l'équité la bienfaisance et l'assistance aux proches. Et il interdit la turpitude l'acte répréhensible et la rebellions. Il vous exhorte afin que vous vous souveniez." S.16 v.90
L'héritage de tous les Prophètes
S’il y a une chose que l'on ne peut nier c'est que l'islam est la seule religion qui par ses sources coraniques et prophétiques défend un principe: mécroire à un seul messager c'est mécroire à tous, point de différence entre les messagers d’Allah. D'ailleurs beaucoup de sourates coraniques portent le nom de plusieurs prophètes ou même la marque de symbole de la chrétienté. Allah nous ordonne dans le Coran « Dites nous croyons en Allah et en ce qu’ il nous a été révélé et en ce qui a été révélé auparavant, nous croyons à ce qui a été révélé à Abraham, Ismaël, Isaaq, Jacob, leur descendant, ainsi que ce qui a été donné à Moise et Jésus et à tout les prophètes. Nous ne faisons aucunes différences entre eux et nous sommes soumis à Allah ». S.2 v.285
C'est donc avec fierté que l'Islam peut revendiquer l'héritage de tous les Prophètes monothéistes et nous ne retrouvons dans l'Islam que les vérités prêchées auparavant par les Prophètes. Allah dit : « Il vous a légiféré en matière de religion ce qu'il avait enjoint à Nuh, ce que nous t'avons révélé ainsi que ce que nous avons enjoint à Abraham, Moise et Jésus en leur disant: « établissez la religion et n'en faites pas sujet de divisions » ». S.42 v.13 Il nous semble important de réaffirmer ces valeurs religieuses, surtout à une époque où la religion, qui devrait unir, divise les Hommes. L’islam est la continuité du judaïsme et du christianisme. D’ailleurs lorsque les premiers musulmans ont fui la Mecque par ordre du Prophète Mohamed pour se rendre en Ethiopie où le roi et son peuple étaient chrétiens, notre Prophète leurs a dit : « Cherchez refuge auprès de négus d'Ethiopie c'est un roi juste et qui ne sait pas tolérer l'injustice sous son royaume. » (Ibn Hicham). Et, effectivement, le souverain chrétien après avoir entendu la lecture de la sourate Marie, et ce sans connaître l'islam a dit : « Je jure par l'Absolu que ces paroles que Mohamed a dit et celle que Jésus fils de marie a dit proviennent du même endroit ». Nous vous laissons méditer sur les versets 83 à 90 de la sourate An’am afin de réaliser par vous-même à quel point le Coran fait allusion aux autres messagers :
« Tel est l'argument que nous inspirâmes à Abraham face à son peuple. Nous élevons les rangs de qui nous voulons, ton Seigneur est sage et omniscient. Et Nous lui donnâmes pour enfants Isaac et Jacob, que Nous avons dirigés dans la bonne voie, comme Nous l'avions fait pour Noé auparavant. Et Nous lui donnâmes aussi, comme descendants, David, Salomon, Job, Joseph, Moïse et Aaron. C'est ainsi que Nous récompensons les hommes de bien. Il en fut de même Zacharie, de Jean Baptiste, de Jésus et d'Élie, qui étaient tous des hommes vertueux , ainsi que d'Ismaël, d'Élisée, de Jonas et de Loth, qui furent tous, par Nous, élevés au rang d'élus Notre faveur est allée également à une partie de leurs ascendants, de leurs descendants et de leurs proches, que Nous avons élus et guidés dans la bonne voie. Telle est la Voie du Seigneur, vers laquelle Il dirige qui Il veut parmi Ses serviteurs. Mais s'ils avaient donné des associés à Dieu, toutes leurs œuvres auraient été vaines. Voilà ceux auxquels Nous avons donné les Écritures, la Sagesse et la prophétie. Et si ceux qui t'entourent refusent d'y ajouter foi, du moins Nous en avons confié le dépôt à des gens qui ne les renieront pas. Voilà ceux qu'Allah a guidé. Inspire-toi de leur direction et dis : « je ne vous demande pas pour cela un salaire ce n'est qu'un rappel pour tous l'univers ». S.6 v.83-90
Et qu'Allah fasse miséricorde au grand mufti Mohammed Abdou lorsqu’ il dit avec sagesse : « Si le judaïsme est la vraie voie alors tant mieux pour nous car nous croyons à Moïse et, si c'est le christianisme tant mieux aussi pour nous car nous avons cru au messie Jésus fils de Marie ».
Les branches de la religion
Comme nous l'avons expliqué précédemment l'Islam est une école où l'on enseigne tout simplement à vivre dans l'amour et à préparer l'au delà. Ainsi, il s'adresse aux Hommes selon leur niveau et leur entendement. Mais avant tout, l’islam trace à l’Homme la route vers Allah, une route jalonnée de 3 grandes étapes, qui marquent les différents degrés spirituels du culte à savoir : la soumission, la foi et l'excellence. La soumission devant la grandeur du Seigneur tel le malade qui se soumet aux prescriptions du médecin en vue d'une thérapie dont l'issue finale est la béatitude. La soumission fait appel au corps, qui s'adonne aux rituels. Ceci étant dit, on peut s'adonner aux pratiques rituelles sans l’engagement du cœur mais sur la durée la lassitude prendra le dessus. De plus, sans le cœur on ne peut accéder au second niveau, qui consiste à sa soumission et définit la foi. Une foi caractérisée par un ensemble d'actes qui ne sont pas visible et dont personne ne peut témoigner à part le Seigneur, qui est le seul parfait connaisseur de ce que cachent les poitrines. Enfin l'excellence, stade de la réalisation spirituelle, celle qui consiste à vivre la présence du Seigneur comme si nous étions en face à Lui.
Ces trois degrés ont été évoqué dans un hadith rapporte par Boukhari et Muslim, dans lequel l'ange Gabriel, venu voir le Prophète, lui demande: « C'est quoi la soumission (al islam) ? » Et le Prophète lui dit: « c'est d'attester de l'unicité d'Allah et de la prophétie de Mohammed d'accomplir la prière et s'acquitter de la zakat de jeuner le mois de ramadan et d'accomplir le pèlerinage, si on n'en a les moyens ». Notons que toutes les réponses du Prophète sont relatives à tous ce qui est de l’ordre du visuel : les actes du corps. Puis l'ange Gabriel lui demande à nouveau : « c'est quoi la foi (al imane) ? ». Et le Prophète lui répond : « c'est croire en Allah au jour dernier, à ses anges, à ses livres et aux messagers et de croire à la destinée. » Ainsi on saisit davantage le caractère caché de certaines choses pour lesquelles il faudrait ouvrir les cœurs pour en vérifier l’exactitude, et pourtant indispensable. Et enfin Gabriel l’interroge l'excellence (al ihsan) et le Prophète répond : « c'est d'adorer Allah comme si tu le voyais et si tu n’y arrives pas de te dire que lui il te voit ». Chers lecteurs, chères lectrices, le corps se doit de servir Allah, le cœur de le désirer et l'âme de le contempler.
Quelques principes de l’islam
Nous espérons par ces phrases éclairer nos lectrices et lecteurs sur quelques principes qui doivent accompagner le fidèle dans sa vie de tous les jours afin de lui garantir la constance dans le juste milieu.
N’attendez pas d'être bien pour vous adonner au culte mais adonnez vous au culte pour être bien. (Sheikhe Ahmad M. Mbaye)
Respectez la parole d’Allah : « à vous votre religion et à moi ma religion »
Il n'existe aucun bien dans un rituel qui ne nous enseigne pas l'amour de l'autre alors au lieu d'enfoncer le pécheur dans son mal-être mieux vaut lui tendre la main. (Sheikhe Ahmad M. Mbaye)
Rappelez-vous que « Allah aidera le serviteur tant que celui-ci sera solidaire avec ses prochains ». (Boukhari)
Vous qui avez cru occupez-vous de vous-même et l'autre ne vous nuira en rien si vous êtes bien guidés. S.5 v.105
« Dis: voici ma voie, j'appelle vers Allah. Sur la clairvoyance, je me trouve moi et celui qui me suit. Et gloire à Allah. Je ne suis point parmi les polythéistes». S.12 v.108
4 years ago
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Les quatre doctrines
A l’issu d’une étude laborieuse et méticuleuse des sources islamiques, les oulémas ont retenu quatre doctrines essentielles des six mille deux cent trente-six versets du coran et plus de soixante mille hadiths des enseignements et de la législation islamique. Ces doctrines encadrent la vie de l’Homme en se basant sur ces connaissances, le croyant échappe aux dérives bannies par l’islam : « Dis : Ô gens du Livre, n'exagérez pas en votre religion cela vous opposerez à la vérité. Ne suivez pas les passions des gens qui se sont égarés avant cela, qui ont égaré beaucoup de monde et qui se sont égarés du chemin droit » S.5-v77.
L’adoration
C’est le lien direct entre le serviteur et son Créateur. Cette doctrine apprend au serviteur le meilleur comportement à observer par rapport au seigneur. Dans l’adoration, il est question d’être à l'image du Créateur en élevant son âme au-dessus de son corps. On peut résumer la relation ainsi : « adorer Allah comme si tu le voyais » (Bukhari) A travers l’adoration le serviteur entreprend un cheminement vers la perfection. Dans l’islam, on note cinq formes d’adorations : la prière, l’aumône, le jeûne du mois de Ramadan, le Hajj et le zikr. Malheureusement, de nos jours, l’adoration n’est plus qu’une pratique aveugle. Elle ne s’accomplit pas dans un esprit de clairvoyance et de sincérité mais par mimétisme et ostentation. Et pourtant : « les œuvres sont des formes mortes dont seul le secret de la sincérité parvient à y insuffler la vie » (Ibn Ata’illah). Et comme le rappelle si souvent notre maître le Cheikh Ahmad Mustapha Mbaye « Un islam qui perd sa spiritualité est un islam agonisant ». Certes le constat est amer mais notre Cheikh le dresse en quelques mots : « face à l’ampleur de la réforme spirituelle, beaucoup préfèrent se réfugier derrière les fioritures du paraître ». Le résultat est sans équivoque, il se traduit par un phénomène de déshumanisation de la part de ceux qui, paradoxalement, se revendiquent croyants. A la miséricorde et à l’amour, ils préfèrent leur égo. La haine et le fanatisme guident leurs actions.
Le comportement
Le comportement est l’un des paramètres qui va influer sur notre rapport aux autres. Pour être un bon musulman, il ne suffit pas de faire ses prières ou toutes autres adorations. Il faut aussi faire preuve de bonté et d’équité envers son prochain. Ne pas laisser la passion ou la haine guider nos actes. En somme, il faut appliquer la parole de Dieu : « Ô les croyants ! Observez strictement la justice et soyez des témoins en tenant compte. Allah fusse contre vous mêmes, contre vos père et mère ou proches parents. Qu'il s'agisse d'un riche ou d'un besogneux, Dieu a priorité sur eux deux. Ne suivez donc pas les passions, afin de ne pas dévier de la justice » S.4-v135. Dans un verset similaire, il dit : « Ô les croyants ! Soyez stricts envers Dieu et soyez des témoins équitables. Et que la haine pour un peuple ne vous incite pas à être injuste. Soyez équitable cela est plus proche de la piété. Et craignez Dieu. Car Dieu est certes Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites » S.5-v8. Et comme les maitres soufis le démontrent se comporter bien face à l’autre revient à préserver tous les membres de son corps « Le cœur de toutes haines et jalousies, la langue de toutes dérives, le regard et les oreilles contre les futilités, les mains et les pieds de tous actes répréhensibles, et enfin c’est préserver son ventre et son sexe de la tentation des passions ».
La moralité
La moralité englobe tout ce qui permet d’embellir l’être et garantir un esprit serein. Elle est la doctrine la plus importante de l’islam. Le prophète la définit ainsi: « Mon Seigneur m’a ordonné neuf grandes qualités : la sincérité en public et en privé, la véracité dans la joie et la colère, la modestie dans la richesse et la pauvreté, de pardonner à celui qui me fait du tort, de partir vers celui qui refuse de venir vers moi, et de donner à celui qui jadis m’a refusé son soutien, de faire de mes paroles un acte d’adoration, de mon silence une méditation et de mon regard une observation ». (At Tabarani) Ce hadith énonce les principes d’une bonne moralité, le croyant doit faire en sorte de s’y tenir.
Les limites d’Allah
Notre bien-aimé le prophète nous rappelle le bien-fondé des agissements du très-haut: « Dieu -qu'il soit exalté- a prescrit des obligations, ne les négligez pas ! Il a établi des limites, ne les outrepassez pas ! Il a interdit certaines choses, ne les transgressez pas ! Il S'est tu au sujet de certaines chose par miséricorde, et non par omission, ne cherchez pas à les connaître » (Al Darouqtni)
Les interdits, le paradis et l'enfer
Malheureusement certains musulmans réduisent l'islam à des éléments d’interdiction alors qu’ils représentent seulement moins d'un quart du dixième de la religion. Les conséquences de tels amalgames sont parfois désastreuses. En effet, ils causent dans certains cas l’éloignement du croyant et dans d’autres provoque un sentiment de désespoir, d’accablement. Cette attitude est pourtant en opposition totale avec la parole de notre maître le Prophète qui disait: "Facilitez et ne rendez pas difficile la religion, annoncez la bonne nouvelle et ne faites pas fuir." (Muslim) Soulignons que les interdits n'ont pour but que de préserver l'Homme et non pas de chercher à lui nuire. Fidèle à ce principe de bienveillance le prophète n’a cessé d’exhorter sa communauté aux biens utiles et à mettre en garde contre le mal. Lorsqu'on étudie le droit islamique, on s’aperçoit rapidement que les interdits ne représentent qu'une infime partie et font figure d’exception. Puisque la base de toute chose est le licite et que l’interdit n’intervient que dans des cas spécifiques. Pour appuyer notre démonstration, nous pouvons citer l’exemple des boissons rendues toutes licites à l’exception de l'alcool afin de préserver la raison. Le principe est le même en ce qui concerne les viandes quasiment toutes consommables à l’exception du porc. En dépit de ceci, certains se bornent à mettre l’accent sur l’exception jusqu’à faire la règle générale. En outre il ne faudrait pas négliger un élément fondamental : rien de ce qui est utile aux Hommes n'a été proscrit et rien de nuisible n'a été prescrit. Dorénavant le verset 90 de la sourate 16 prend tout son sens en matérialisant explicitement les frontières du bien et du mal: « Certes, Allah ordonne l'équité la bienfaisance et l'assistance aux proches. Et il interdit la turpitude l'acte répréhensible et la rébellion. Il vous exhorte afin que vous vous souveniez. » S.16 v.90.
Chers lectrices, chers lecteurs, embrasser l’islam et épouser ses enseignements c’est attester de l’unicité d’Allah et de la prophétie de notre bien-aimé Mohamed, ici, réside la beauté de la foi celle que notre seigneur a parfait, parachevé et agréé pour nous.
« Aujourd'hui, J'ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait. Et J'agrée l'Islam comme religion pour vous » S.5-v3.
4 years ago
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La transcription de la sunna, à l’aube de la prophétie
Les oulémas de hadith considèrent comme étant sunna, tout ce qui, indépendamment du coran, a rapport avec la vie, l’histoire et les caractéristiques physiques ou morales du prophète, que cela se situe avant ou après la révélation. Ils se basent sur de nombreux hadiths dans lesquels le prophète place la sunna au même niveau que le coran. Il dit par exemple: « J’ai laissé parmi vous ce dont vous ne connaitrez aucun égarement si vous vous y tenez : le livre d’Allah et la sunna de Son messager ». Par conséquent, même si le coran est la base première de la législation islamique, la sunna du prophète est complémentaire.
Le coran, d’ailleurs, cite la sunna comme le fruit de la divine révélation. Autrement dit, il existe deux formes de révélations. Une révélation dite récitée, c'est-à-dire le coran, et, une révélation non récitée : la sunna. En référence à ces deux révélations, Allah dit à propos du prophète: « Et il ne se prononce point par passion, ce n’est en fait qu’une révélation qui lui est faite ». On note également que dans le coran l’obéissance au prophète est indissociable de l’obéissance envers Allah : « Celui qui obéit au messager a certes obéi à Allah ». En somme, nul ne peut prétendre comprendre l’islam en faisant abstraction de la sunna. D’ailleurs, la sunna est sanctifiée puisqu’elle sert à illustrer le coran : « Nous avons fait descendre sur toi le Rappel (la sunna) afin que tu expliques aux Hommes ce qui leur a été descendu (le coran) et afin qu’ils réfléchissent ».
L’utilité de la sunna
La maîtrise de la sunna garantie la bonne transmission des paroles, des actes et des gestes du prophète. Par ailleurs, la sunna représente la seconde source législative. Elle est définie dans le coran comme une sagesse: « wa anzala allah alaikal kitab wal hikmata wa’allamaka ma lam takoun ta’lam wa kana fadloul allahy ‘alaika ‘azima ». Ici, le mot hikma signifie la sunna ainsi que dans tous les versets où il est suivi du mot livre. Autrement dit, ce verset signifie en partie : « Allah a fait descendre vers toi le livre et la sunna ».
La sunna est au service du coran. Dans certains cas, elle confirme une règle édictée tandis que dans d’autres elle détaille une règle générale. Elle sert aussi le coran dans la mesure où elle apporte parfois une exception à la règle. Par exemple, on peut citer, le cas où elle apporte une exception à l’une des règles sur l’héritage. Ici, le coran, dans la sourate nisa, annonce que chaque individu doit léguer un héritage à sa mort. Allah y détaille les parts de l'héritage. La sunna, quant à elle, indique une exception faite par le prophète qui précise : « Nous les prophètes, nous n'héritons pas de nous. Mais nous laissons à notre mort une aumône qui se devra être distribuée aux pauvres ». Pour illustrer les détails transmis par la sunna, on relève la manière dont le prophète a expliqué avec précisément comment faire les prières. Parfois la sunna mentionne des règles qui ne figurent pas dans le coran. On considère alors que c'est règle à part entière, car Allah dit : « Tout ce que le prophète vous apporte, prenez-le et ce qu'il vous interdit, abandonnez-le ». Nous pouvons citer l’exemple du mariage. Dans le verset 22 de la sourate nisa, il est énuméré les femmes avec lesquelles il est interdit de se marier. Le prophète ajoute l’interdiction d’avoir comme coépouses une femme et sa tante. Dans ce cas, il faut suivre également la parole du prophète car Allah dit : « Celui qui suit le prophète a suivi Allah ».
En bref, on ne peut nier la place essentielle de la sunna dans la législation islamique. D’ailleurs, à ce propos, Allah dit : « Allah a fait descendre vers toi le rappel (la sunna) pour que tu éclaircisses aux hommes ce qui leur a été révélé (le coran) afin qu’ils puissent raisonner ». D’où la motivation des savants, depuis l’aube de l’islam, à apprendre, préserver et transmettre cette science.
Ceci étant dit, la sunna, est généralement en phase avec le coran. Elle illustre les grandes lignes, détaille les généralités, explique ses jugements et leurs finalités. Même dans les cas où elle apporte un jugement inédit, elle reste dans la même logique.
La transcription de la sunna à l’époque de la prophétie
L’imam Muslim rapporte dans son livre selon sayedouna Abi Said Al Khuduri que le prophète a dit : « N’écrivez rien d’autres de moi mis à part le coran, et que celui qui a écrit autre chose que le coran, l’efface alors ! ». Ce hadith authentique démontre qu’au début de l’islam, le prophète avait interdit l’écriture de la sunna. Cependant il est important de préciser que cette interdiction était destinée à des personnes déterminés et à une époque déterminée. Les savants expliquent qu’il l’interdit de peur que les compagnons mélangent ces écrits au coran. D’autant plus qu’à l’époque les supports n’étaient pas nombreux. D’autre part, les croyants de l’époque ne pouvaient pas discerner, au début, le coran de la sunna. Il leur fallait du temps pour apprendre à différencier les styles littéraires. En revanche, il n’interdit pas à ceux qui étaient aptes de le faire. Au contraire, une dizaine de hadith démontre que le prophète poussait ses compagnons à écrire les hadiths rapporté directement de lui. Citons, en guise d’exemple, le hadith rapporté par l’imam Al Dayrami selon Abdullah Ibn Amr Ibn Al Ass dans lequel il dit : « A l’époque du prophète j’écrivais tous ce que j’entendais de lui, que ce soit coran ou hadith, et je voulais les mémoriser ». Quraich tentèrent de l’en dissuader, lui disant : « Pourquoi écris-tu tout ce que tu entends du prophète ? Il reste un homme qui peut parler en état de colère et de joie et peut ainsi se tromper parfois ». Suite à quoi, il cessa d’écrire à l’exception de coran. Jusqu’au jour où il raconta au prophète les propos de Quraichs. Le prophète prit alors le doigt d’Abdullah Ibn Amr Ibn Al Ass, tira sa langue et dit : « Ecris tout ce que tu veux, je jure par celui qui détient mon âme qu’il n’y a que la vérité qui sort de ceci (en montrant sa propre langue) ». En outre, l’imam Abu Huraira disait : « Il n’y a aucun compagnon du prophète qui a plus de hadith que moi si ce n’est Abdullah Ibn Amr, pour la simple raison qu’il écrivait ces hadiths alors que moi je n’avais pas pour habitude de les écrire ».
4 years ago
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Les étapes de la création des cieux et de la terre
« Renierez-vous [l'existence] de celui qui a créé la terre en deux jours, et Lui donnerez-vous des égaux? Tel est le Seigneur de l'univers. C'est Lui qui a fermement fixé des montagnes au-dessus d'elle, l'a bénie, et lui assigna ses ressources alimentaires en quatre jours d'égale durée. [Telle est la réponse] à ceux qui t'interrogent. Il S'est ensuite adressé au ciel qui était alors fumée et lui dit, ainsi qu'à la terre : "Venez tous deux, bon gré, mal gré". Tous deux dirent : "Nous venons obéissants ». Il décréta d'en faire sept cieux en deux jours et révéla à chaque ciel sa fonction. Et Nous avons décoré le ciel le plus proche de lampes [étoiles] et l'avons protégé. Tel est l'Ordre établi par le Puissant, l'Omniscient »(41:9-12)
Il est aussi important ici de citer les peuples voire les cités qui se sont ouvertes à l’islam juste après avoir entendu la lecture du Coran. C'est le cas des médinois avec le compagnon Moushab ibn Oumayr ou encore des djinns. A ce sujet, ces versets de la sourate Al Ahkhaf poussent à la méditation : « et lorsque Nous dirigeâmes vers toi une troupe de djinns pour qu'ils écoutent le Coran. Quand ils assistèrent à sa lecture ils dirent : Ecoutez attentivement... Puis, quand ce fut terminé, ils retournèrent à leur peuple en avertisseurs. Ils dirent : Ô notre peuple ! Nous venons d'entendre un Livre qui a été descendu après Moïse, confirmant ce qui l'a précédé. Il guCes versets, de la sourate 41 établissent clairement les étapes de la création des sept cieux et de la terre. Ils sont complémentaires au verset dans lequel il est dit : « Nous avons créé les cieux et la terre en six jours et nous n’avons pas été touché par la fatigue ». Une question, nous vient alors à l’esprit : qu’est-ce que les sept cieux, désignés dans le coran par Allah ? « Allah a créé les sept cieux et la terre […] ».
Les sept cieux
Des Ulémas ont tenté d’expliquer ce à quoi faisait allusion les sept cieux, parmi eux, certains se sont égarés affirmant que les sept cieux désignaient les couches atmosphériques. Evidemment, cette hypothèse est erronée puisque la galaxie, telle que nous la voyons, Allah la considère comme étant un seul ciel. Il dit : « Nous avons embelli le ciel de la vie avec le soleil et les étoiles » (67 : 5). . Le ciel de la vie, étant ici le premier ciel, autrement dit : la galaxie. Rappelons, tout de même, que la première couche atmosphérique n’accueille ni soleil ni étoile. Afin de saisir de quoi il est question, il convient d’étudier le sens du mot « sama » provenant de l’arabe et qui désigne la grandeur. Effectivement, pour exprimer l’idée de grandeur, on emploie le terme « sama ». A plusieurs reprises, Allah fait appel à ce mot, il n’est donc pas question d’un ciel mais plus largement de ce qui est au-dessus des créatures. Cette explication admise, on ne peut pas prétendre, comme certains le font, qu’Allah se trouve dans un endroit du ciel. Par conséquent, lorsqu’Allah se définit comme étant dans le ciel, cela signifie qu’il est de par sa grandeur au-dessus des créatures.
Par ailleurs, dans plusieurs hadiths, on rapporte qu’en plus d’abriter les anges, les cieux renferment aussi des lieux d’habitation et d’adoration de prophètes. Effectivement, on découvre, dans un hadith rapporté par Anas ibn Malik, que le Prophète a dit en bref: « Je montais Al-Burâq et fus transporté à Jérusalem. Là-bas, je l'attachai à l'anneau destiné à l'usage des prophètes. Je pénétrai dans la mosquée où je priai deux rak'a. A ma sortie, l'ange Gabriel (que la paix soit sur lui) m'offrit deux récipients : l'un contenant du vin, l'autre du lait. Je choisis le lait, et Gabriel me déclara alors que j'avais élu la voie primordiale. Porté par lui, je m'élevai jusqu'aux régions célestes. Gabriel demanda la permission d'y accéder. On nous ouvrit et je vis aussitôt Adam qui me souhaita la bienvenue et invoqua Allah en ma faveur. Puis, je fus porté au second ciel, et je vis aussitôt les deux cousins maternels : Jésus ('Isa), le fils de Marie et Jean Baptiste, fils de Zacharie (qu'Allah leur accorde Ses bénédictions) qui me souhaitèrent la bienvenue et le bien. Puis, je fus porté au troisième ciel et je trouvai aussitôt Joseph (Yousouf) à qui a été assignée la moitié de la beauté humaine. Celui-ci me souhaita la bienvenue et le bien. Je fus ensuite porté au quatrième ciel et je trouvai Anoch (Idris) qui me souhaita la bienvenue et le bien. Je fus alors porté au cinquième ciel et je trouvai Aaron (Haroun) qui me souhaita la bienvenue et le bien. Je fus ensuite porté au sixième ciel et je trouvai Moïse (Moussa) qui me souhaita la bienvenue et le bien. Je fus porté enfin au septième ciel et je trouvai Abraham ('Ibrahim) (pbsl), le dos appuyé contre la Maison Peuplée dans laquelle pénètrent journellement un nouveau groupe de soixante-dix mille Anges. Puis, il m'emmena vers "Sidrat al-Muntaha" (le Lotus de la limite extrême) dont les feuilles ressemblaient aux oreilles d'éléphants et les fruits étaient (grands) comme les cruches. Au moment où - par l'ordre d'Allah - le lotus fut couvert de ce qui le couvrit, il se transforma et aucune des créatures d'Allah ne pourrait décrire sa splendeur. Allah me révéla, alors, ce qu'Il voulut […]». (Muslim) Ici, il apparaît donc clairement que les cieux sont habités par les prophètes. D’autre part, le ciel renferme aussi les mystères, les subsistances ainsi que le lendemain des créatures. Allah dit à ce propos : « Et dans le ciel se trouve votre subsistance et ce que l’on vous promet » (51:22). On peut citer à titre d’exemple : le trône, le paradis, l’enfer, la maison peuplée et l’assemblée supérieure.
La création de la terre
« La terre, nous l’avons aplatie » (78:6). Allah dit aussi : « Sur terre, il y a des signes pour ceux qui sont convaincus ». De la même manière qu’il créa sept cieux, Allah créa sept terres : « Allah a créé sept cieux et autant de terres » (65:12). Une fois encore, certains ulémas tentent d’expliquer ce que représentent les sept terres. Cependant, comme nous l’avons démontré précédemment, de ces explications périlleuses découlent souvent de grandes aberrations. Pour preuve, certains se sont empressés d’annoncer que les sept terres référaient aux sept planètes, sauf que deux autres planètes furent découvertes. Sans parler de ceux qui ont affirmé que les sept terres représentent les différentes strates terrestres de la planète. La vision, qui semble être la plus plausible, en sachant que seul Allah connait la vérité, demeure celle des sept continents, arctique et antarctique inclus. En effet, cette hypothèse concorde avec le fait que les arabes nomment un continent « une terre ».
Le coran regorge de versets dans lesquels on évoque la terre comme : « Ne voient-ils pas que nous diminuons la terre de ses extrémités » (13:41). Notons que la véracité de ce verset a été démontrée par de récentes études scientifiques. D’autre part, la terre est aussi le lieu où se trouve le monde intermédiaire c'est-à-dire le monde de la tombe, Allah dit : « …Derrière eux, cependant, il y a une barrière, jusqu’au jour où ils seront ressuscités » (23:100). Le monde intermédiaire sépare la vie de l’au-delà. On peut le comparer à une salle d’attente dans laquelle soit on est choyé dans l’attente de la grande rencontre soit on nous malmène.
Malgré la beauté de la création des cieux et de la terre, Allah annonce que tout finira poussière : « Quand le soleil sera obscurci, et que les étoiles deviendront ternes, et les montagnes mises en marche, et les chamelles à terme, négligées, et les bêtes farouches, rassemblées, et les mers allumées, et les âmes accouplées et qu'on demandera à la fillette enterrée vivante pour quel péché elle a été tuée. Et quand les feuilles seront déployées, et le ciel écorché et la fournaise attisée et le Paradis rapproché, chaque âme saura ce qu'elle a présenté. Non! Je jure par les planètes qui gravitent qui courent et disparaissent! Par la nuit quand elle survient! Et par l'aube quand elle exhale son souffle! Ceci [le Coran] est la parole d'un noble Messager. » (81:1-19).
4 years ago
Science et Islam
Les divergences juridiques
A l’heure où de plus en plus de musulmans manifestent leur agacement face aux multiples avis juridiques et où certains diabolisent la recherche et la créativité dans ce domaine, il est important de souligner auprès de nos lecteurs et lectrices une vérité majeure à ce sujet : au-delà de la nécessité que représente la divergence, elle est l’œuvre de Dieu. « Si ton Seigneur avait voulu, Il aurait crée les gens en une communauté unique mais ils ne cesseront de diverger, sauf ceux à qui ton Seigneur a fait miséricorde, c’est pour cela qu’Il les a crée ». S. 11 V.118-119. Ce verset explicite attire notre attention sur deux points. Le premier revient à affirmer que la divergence ne s’oppose pas à la volonté du seigneur et enfin que les divergences ont même d’opinion motivé la création de l’Homme.
Cependant, trois interrogations demeurent: comment s’autoriser à diverger alors qu’Allah a dit dans le coran : « Accordez-vous tous à la corde d’Allah et ne vous divisez pas »S.3 V.103 ? Le problème de l’authenticité du message islamique est aussi soulevé puisque son originalité peut être mise à mal par la polémique. Il est dit dans le coran : « S’il émanait d’un autre qu’Allah on y verrait beaucoup de contradictions »S.4 V.82 ? Enfin on peut être amené à se demander comment réagir face à cet océan de divergences au sein même des hommes de savoir.
Avant de répondre à ces questions, nous allons d’abord éclaircir, par la grâce d’Allah, quelques notions du droit islamique afin de mieux comprendre le mécanisme qui conduit à la diversité des opinions.
La sharia et le fiqh
Même si ces deux mots reviennent souvent dans la vie de tous les jours, ils ne sont pas pour autant pareil car la sharia est la loi divine et le fiqh est le droit islamique. Entre ces deux termes, il y existe une grande différence. En effet, la sharia est l’œuvre du divin explicitement dictée dans le coran, appuyée et illustrée par les dires, faits et gestes du Messager. En d’autres termes, la sharia n’est pas le fruit d’une interprétation des sources. Quant au droit islamique (le fiqh), il est le résultat de la compréhension et de l’interprétation des sources législatives. Pour clarifier cette différence, nous citerons l’exemple du jeûne du mois de ramadan. Allah dit dans le coran : « Le jeûne vous a été prescrit comme nous l’avons prescrit à ceux d’avant vous »S.2 V.183 et le prophète à son tour dit : « Jeûnez lorsque vous le voyez (le croissant lunaire) ».(Boukhari) Ces deux sources et d’autres encore formulent sans ambigüité l’obligation pour tous musulmans (non soumis à des contraintes) de jeûner le ramadan, cela relève donc de la sharia. Par contre, les juristes musulmans s’interrogent sur la manière dont on peut décider du début du ramadan. Est-ce la vision oculaire, télescopique ou le recours à des calculs mathématiques qui détermine le début du mois lunaire ? Ici il y’a matière à débat car le croissant lunaire peut par exemple apparaitre mais être dissimulé par de mauvaises conditions météorologiques. Il devient alors impossible de le voir à l’œil nu. Tout ceci relève du droit islamique (fiqh).
Divergence et division
Pour revenir à notre première question, à savoir : comment se permettre de diverger après qu’Allah nous ait dit dans le coran : « Accordez vous tous à la corde d’Allah et ne vous divisez pas »S.3 V.103 ? La réponse peut être très simple du fait qu’Allah n’a pas dit : « Et ne divergez pas », Il a plutôt dit : « Et ne vous divisez pas ». La divergence, c’est sur les opinions, la division, c’est sur l’essence même de notre foi. On peut donc être différent sans se séparer et sans s’opposer les uns contre les autres. Et comme nous l’avons dit plus haut, la divergence des créatures est un pilier inéluctable de leur création que cela soit d’ordre biologique ou idéologique. Allah dit : « Parmi Ses signes, la création des cieux et de la terre, la différence de vos langues et couleurs, il y a bien là, un signes pour l’humanité »S.21 V.22, Il dit aussi : « N’as-tu pas vu qu’Allah a fait descendre du ciel de l’eau ? Puis Nous en faisons sortir des fruits de couleurs différentes. Et dans les montagnes, il y a des sillons blancs et rouges, de couleurs différentes et des roches excessivement noires. Il y a pareillement des couleurs différentes parmi les hommes, les animaux et les bestiaux ».S.22 V27-28
Ce qui prouve la véracité de ce qui a été avancé dans ces lignes, c’est l’attitude même des compagnons car nul croyant ne doute de leur unité, respect, amour et solidarité n’empêche qu’ils ont divergé sur beaucoup de points d’ordre juridique, idéologique ou politique mais en aucun cas cela n’a divisé leur rang. D’ailleurs, Ibn Massoud répondit à un homme qui évoquait ses divergences d’opinion avec un autre compagnon et il lui dit : « Ces divergences ne concernaient pas notre religion donc abstiens toi de parler ». Et mille miséricordes à l'imam Chafi’i qui, malgré ses avis juridiques en totale oppositions avec ceux des autres imams disait si souvent : « Malik est mon professeur et de lui j'ai pris la science », « tout juriste est novice face à Abou Hanifa ».
Divergence et contradiction
La deuxième question que nous avons soulevé plus haut est : la divergence n’est elle pas signe de la non authenticité du message islamique comme le dit le coran : « S’il émanait d’un autre qu’Allah ils y verraient beaucoup de contradictions » S.4 V.82 ? Et là, une fois encore, divergence n’est pas contradiction. Il n’y a ni dans le coran ni dans les dires, faits et gestes du prophète des éléments à caractère contradictoire. Certes, il peut y avoir des sources qui sont de nature à troubler ceux qui ne sont pas spécialistes et qui, à leur tour, s’interrogent sur la possible présence de contradictions. Ce qui d’ailleurs est tout à fait normal pour des novices et dans n’importe quel domaine, même outre que le religieux. Cependant, en se référant aux spécialistes, la réponse deviendrait alors une évidence, comme le dit Allah : « Quand leur parvient une chose rassurante ou alarmante, ils la diffusent. S’il a rapportaient au messager et aux détenteurs du commandement parmi eux, alors, ceux d’entre eux qui cherchent à être éclairés seraient comblés ».S.4 V.83 Donc, la seule solution pour éviter de voir des contradictions là où il n’y en a pas, c’est tout simplement de mettre en pratique le divin conseil : « Interrogez donc les détenteurs du savoir si vous ne savez pas ». S.21 V.7
Quelles solutions ?
Quant à la dernière question : Comment réagir donc face à cet océan de divergences chez les hommes de savoir ? On peut dire qu’il faut d’abord commencer par l’accepter et ne pas la diaboliser. Il est aussi important pour les novices de ne pas prendre de positions ni de se présenter en arbitre face aux divergences des savants, pour une très simple raison, c’est qu’il finira par se perdre. Je profite de l’occasion pour rappeler que le respect de l’honneur et de la dignité des savants s’impose. Ibn Assakir dit : « Sache que la chair des savants est empoisonnée, celui qui fait de la médisance à leurs égards, Dieu l'éprouvera par la mort spirituelle avant celle biologique ».
Puisse arriver le jour où l’on comprendra enfin l’utilité de la divergence dans notre vie et comprendre qu’elle n’est point contraignante.
4 years ago
Science et Islam
La création de l’univers
« Nous n'avons créé les cieux et la terre et ce qui est entre eux qu'en toute vérité et pour un terme fixé » (S.46-v3) Ce verset souligne une question fondamentale, à savoir le but de la création de l’univers. L’univers étant représenté, ici, à travers les cieux et la terre. « Nous n’avons créé les cieux et la terre qu’en toute vérité… » . De quelle vérité est-il question ?
Cette vérité, évoquée par Allah, renvoie au fait que chaque créature possède un rôle bien déterminé pour lequel elle a été, d’ailleurs, créée en plus d’être au service de son créateur. Autrement dit, La création entière n’existe que par et pour son créateur. L’étude du coran révèle même qu’Allah créa d’abord le cadre dans lequel vivraient et évolueraient chaque créatures avant de les créer elles-mêmes. Ceci nous prouve que l’existence ne peut que être soumise.
Les deux mondes
Il existe le monde du visible et celui de l’invisible autrement dit : le monde de « Mulk » et celui de « Malakute », le monde supérieur et le monde inférieur ou le monde des cieux et celui de la terre. Plusieurs versets attestent de l’existence de ces deux mondes là et nous ordonnent d’y croire : « Ceux qui croient à l’invisible… » (S.2-v3). La croyance en l’invisible est même définie comme le premier pas vers la foi. Rappelons qu’à l’origine les deux mondes ne formaient qu’un mais qu’ils ont été dissociés par la suite, séparant ainsi les créatures de ces deux mondes. A ce propos, Allah dit : « Les mécréants ne voyaient-ils pas que les cieux et la terre étaient unis, et nous les avons séparés ? Et nous avons fait de l’eau la source de toute vie. » (S.21-v30).
En somme, l’observation des cieux et de la terre éveille à la recherche du savoir et invite à la méditation. D’ailleurs, dans le coran, Allah dit : « La création des cieux et de la terre est beaucoup plus grande que la création de l’Homme mais la majeure partie des hommes ne savent pas » (S.40-v57). Il dit aussi : « Certes la création des cieux et de la terre, dans l'alternance de la nuit et du jour, dans le navire qui vogue en mer chargé de choses profitables aux gens, dans l'eau qu'Allah fait descendre du ciel, par laquelle Il rend la vie à la terre une fois morte et y répand des bêtes de toute espèce, dans la variation des vents, et dans les nuages soumis entre le ciel et la terre, en tout cela il y a des signes, pour un peuple qui raisonne » (S.2-v164). Enfin on peut citer dans un autre verset « Il y a dans la création des cieux et de la terre et dans la succession de la Nuit et du Jour, des signes pour ceux qui sont doués d'intelligence » (S.3 v.190).
Les six jours de création
« Nous avons créé les cieux et la terre et ce qui existe entre eux en six jours et nous n’avons point été touché par la fatigue » (S.50-v38)
Plusieurs versets du coran indiquent que la création des cieux et de la terre s’est faite en six jours. Cependant, certaines interrogations subsistent : Qu’entendons-nous par ces jours ? Est-ce les mêmes jours que ceux que ceux du commun des mortels? Ou font-ils référence à une autre réalité?
Tout d’abord, il faut rappeler que la notion du temps est différente entre « Mulk » et « Malakute » puisqu’ Allah a dit : « …un jour auprès de ton seigneur équivaut à mille ans de ce que vous comptez » (S.22-v47). En parcourant les études scientifiques, on découvre qu’en 1676, une première mesure de la vitesse de propagation de la lumière dans le vide avait été mesurée par l’astronome Danois Römer (qui reprit les travaux de Galilée). Il en conclut que c =212 000 km/s alors qu’actuellement C=299 792,458 km/s, soit une erreur de 29 %. Cette erreur vient du fait que la distance entre la Terre et le Soleil n’était pas connue avec précision. Plus tard, ces calculs seront refaits avec encore plus d’exactitude.
De cette vitesse finale, les scientifiques ont pu établir des unités pour exprimer les distances interstellaires.
Une année lumière est la distance parcourue par un photon (la lumière) dans le vide en une année Julienne c'est-à-dire 365,25 jours.
A titre d’exemple, pour donner un ordre d’idée, la lumière parcourt les 4,5 milliards de kilomètres entre la planète Neptune et le Soleil en 4 h 10 min. Elle parcourt les 150 millions de kilomètres qui séparent la Terre du Soleil en 8 min 20 s. Enfin, il lui faut seulement 1,28 s pour parcourir les 384 402 km entre la Terre et la Lune.
En une journée, la lumière parcourt 299 792,458 km x 60 s x 60 min x 24 h = 25 902 068 371,2 km soit environ 26 milliards de km.
Retenez bien ce résultat car il nous sera utile par la suite.A présent, intéressons nous à la lune. Comme nous l’avions évoqué précédemment, la Lune qui tourne autour de la Terre se trouve à environ 384 402 km de notre planète. Sa période de révolution orbitale est de 27 jrs 7 h 43 min 6 s. Les scientifiques ont déterminé que sa circonférence orbitale avoisine les 2 449 000 km.
Nous savons que la Lune parcourt 2 449 000 km en 27 jrs 7 h 43 min et 6 s. Ce qui implique que la Lune effectue 29 388 000 000 km, soit environ 29 milliards de km, en 1000 ans. On s’aperçoit donc que la distance que parcourt la lumière en un jour équivaut à la distance parcourue par la lune en 1000 ans.
Au VIIème siècle, un homme, qui n’était autre que le prophète Mohamed, enseigna la parole de Dieu, le Coran. Un livre qui relatait des éléments incompréhensibles pour les peuples de l’époque. Par exemple, Allah affirme dans la Sourate Al Hadj : « … . Cependant un jour auprès de ton seigneur, équivaut à mille ans de ce que vous comptez. » (S.22-v47). Dans la Sourate As-Sajda, Il dit : « Du ciel à la terre, Il administre l’affaire, laquelle ensuite monte vers Lui en un jour équivalent à mille ans de votre calcul. » (S.32-v5).
Avant de conclure évoquons brièvement les limites de la science à travers l’exemple suivant. Sachant que la vitesse de la lumière est la plus haute vitesse jamais mesurée par l’homme à ce jour, on s’émerveille de lire dans la Sourate Al Ma’arij :
« les anges ainsi que l’Esprit monte vers Lui en un jour dont la durée est de cinquante mille ans. » (S.70 v.4).
Ici, il est question d’une vitesse cinquante fois plus rapide que celle de la lumière. Comme on le mentionne précédemment, une journée auprès de Dieu équivaut à 1000 ans par rapport au décompte de l’Homme. Or, ici, Dieu n’annonce pas mille ans mais cinquante-mille ans.
Autrement dit, il existerait une vitesse cinquante fois plus rapide que celle de la lumière.
Dépasser la vitesse de la lumière est aujourd'hui impossible compte tenu d'un certain nombre de paramètres. En revanche, cela serait une erreur de considérer cette limite scientifique comme une barrière infranchissable. Les moyens dont nous disposons actuellement ne signifient pas que nous détenons la clef de l'évolution et encore moins de l'univers!
Ceci étant dit, on ne peut pas affirmer qu’Allah a créé durant mille ans puisque le mot jour désigne une étape autrement dit les cieux et la terre ont été créés en six étapes.
D’autre part, lorsqu’Allah dit : « …et nous n’avons point été touchés par la fatigue », Il nous invite à méditer sur la méthode qu’il a employée. Il aurait très bien pu dire « soit » pour que tout prenne place mais il a choisi de procéder par étape et ce sans ressentir la moindre fatigue, contrairement à ce que prétendent certaines croyances non musulmanes. Sa volonté visait à valoriser la réalisation exemplaire de la tâche, méthodologique et successive. L’Homme est invité à reproduire cette évolution consécutive, sans chercher à brûler les étapes, au cours de sa vie en accord avec l’aspiration divine: « L’homme a été créé à l’image de son seigneur » (Bukhari).
4 years ago
Science et Islam
La création des anges
Les anges sont des créatures de lumière dotée d’une force spirituelle, qui les différencient des autres créatures. Précisons, qu'en tant que croyant, la croyance en l'invisible fait partie intégrante des piliers de notre foi. D'ailleurs, la foi entière se base sur le principe de croire en ce qui n’est pas visible, à commencer par Dieu. Il faut savoir également que l’invisible peut être total ou partiel. L’invisible total est connu seulement d'Allah, qui décide de le dévoiler à qui il veut, par exemple : l'existence du paradis, de l'enfer ou des anges. En revanche, l'invisible partiel est connu de certains. C’est le cas, par exemple, des faits historiques et des prophètes. Les générations, se succédant, reste libres d’y croire ou non. La foi repose donc sur l'invisible. D’ailleurs, lorsque Jibril demanda au prophète : « c'est quoi la foi ? », il lui répondit : « c'est de croire en six choses : en Allah, ses anges, ses livres, ses prophètes, au jour dernier et à la prédestiné. Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que les croyant affirment l'existence d'êtres spirituels, différents puisque ce sont des faits basés sur la foi » (Bukhari).
Les anges : des êtres de lumière
Le prophète a annoncé : « les anges ont été crées de lumière » (Muslim). Ce hadith démontre que les anges n'ont pas de corps. Ils ne sont pas crées à partir d'une matière palpable. Rappelons que les Gins sont, eux, crées de flammes et les Hommes de terre.
D'autres versets nous apprennent qu'ils sont démunis également de sexe, bien que certaines croyances religieuses leur attribuent des noms de femmes. Allah y fait d’ailleurs allusion lorsqu’il dit dans le coran : « ceux qui ne croient pas au jour dernier et ont tendance à appeler les anges par des appellations féminines » (53:27).
Par conséquent, ils ne peuvent donc pas se reproduire et n’en éprouvent pas le besoin. Ce ne sont pas des êtres d'émotions mais de raison.
Lieu d'habitation
Les anges sont repartis partout dans l'univers. Mais un hadith qudsi révèle qu’ ils résident principalement dans le ciel : « J'aime un tel, alors aime le. Alors Jibril l'aime. Ensuite, Jibril appelle les habitants du ciel, en disant : Dieu aime untel, alors aimez-le. Et les habitants du ciel l'aiment » (Bukhari).
Leur forme
Le coran témoigne que les anges peuvent prendre diverses formes, avec des ailes différentes selon leur rang. « Louange à Allah, Créateur des cieux et de la terre, qui a fait des Anges des messagers dotés de deux, trois, ou quatre ailes. Il ajoute à la création ce qu´Il veut » (35:1). Dans le recueil de Bukhari, on note que le prophète a révélé que l'ange Jibril avait sept-cent ailes.
Le coran et les hadiths démontrent aussi que les anges peuvent prendre l'apparence humaine : « Mentionne, dans le Livre (le Coran), Marie, quand elle se retira de sa famille en un lieu vers l´Orient. Elle mit entre elle et eux un voile. Nous lui envoyâmes Notre Esprit (Jibril), qui se présenta à elle sous la forme d´un homme parfait » (19:16-17). Nous pouvons citer, en outre, l'exemple du prophète Ibrahim: « Et Nos émissaires sont certes venus à Abraham avec la bonne nouvelle en disant : Salam ! .Il dit : Salam ! Et il ne tarda pas à apporter un veau rôti .Puis, lorsqu´il vit que leurs mains ne l´approchaient pas, il fut pris de suspicion à leur égard et ressentit de la peur vis-à-vis d´eux. » (51 : 25/28). Il y eut aussi le prophète Loth qui reçut la visite d'anges : « Et quand Nos émissaires (Anges) vinrent à Lot, il fut chagriné pour eux, et en éprouva une grande gêne » (11 : 77). Le prophète Daoud : « Quand ils entrèrent auprès de David, il en fut effrayé. Ils dirent : N´aie pas peur ! Nous sommes tous deux en dispute; l´un de nous a fait du tort à l´autre. Juge donc en toute équité entre nous, ne sois pas injuste et guide-nous vers le chemin droit » (38 : 22).
En somme, nous avons la preuve que les anges prennent parfois l'apparence humaine. Ceci nous conduit à se poser deux questions : Un homme peut-il voir un ange? Et si tel est le cas, cela fait-il de lui un prophète?
En fait, le commun des mortels ne peut voir les anges qu’en apparence humaine ou sentir leur présence. Ceci étant dit, cela ne fait pas d'eux des prophètes. D’ailleurs, la mère de seyidouna Moussa ainsi que Mariam ont vu des anges et ne sont pas prophètes. Dans Bukhari, on raconte aussi qu'un homme récitait la sourate Al-Kahf alors qu'il avait attaché son cheval . Un nuage l'enveloppa alors et se mit à tourner en se rapprochant de lui. Son cheval ne cessa de s'en écarter. Le lendemain matin, l'homme vint trouver le Prophète et lui raconta ce qui s'était passé. Il lui répondit : « C'était des anges qui se sont rapprochés pour écouter ta récitation ». Dans un autre hadith, il est noté qu'un homme est venu voir le prophète pour lui demander « C'est quoi l'islam ? C'est quoi la foi ? Et enfin c'est quoi l'excellence ? » (Bukhari).
Suite à cette visite le prophète annonça à ses compagnons que c'était en réalité Jibril et qu’i était venu pour leur enseigner la religion.
Par conséquent, les Hommes peuvent voir les anges sans être ou devenir prophète. Par contre, cela signifie qu’ils ont atteint un certain niveau de spiritualité. Libre à chacun d'y croire. En tous cas, la foi fait de cette croyance l’un de ses piliers.
Leur rôle
Les anges ont plusieurs missions. Allah nous enseigne que , parmi les anges, certains sont spécialisés dans le don de vie, autrement dit, responsables de donner l'âme au fœtus. Le prophète dit : « La conception de chacun de vous, dans le ventre de sa mère s’accomplit en quarante jours ; d’abord sous la forme d’une semence, puis sous celle du plasma sanguin pour une même période, puis sous celle d’un morceau de chair, pour une période semblable. Enfin, un ange lui est envoyé, il y insuffle l'esprit vital » (Bukhari).
Tandis que, d'autres sont chargés de suivre l'être humain et de lui ôter son âme au moment venu. Ceux dont les Anges reprennent l´âme alors qu'ils sont bons les Anges leur disent : « Paix sur vous ! Entrez au Paradis, pour ce que vous faisiez » (16 : 32).
Contrairement à ceux qui ont fait du tort, à eux mêmes, les Anges enlèvent leurs âmes en disant : « Où en étiez-vous ? » (à propos de leur religion). « Nous étions impuissants sur terre », disent-ils. Alors les Anges disent : « La terre d´Allah n´était-elle pas assez vaste pour vous permettre d'émigrer ? Voilà bien ceux dont le refuge et l´Enfer. Et quelle mauvaise destination ! » (4 : 97).
D'autres anges ont la tache d'écrire tout ce que les hommes font : « Il ne peut dire aucun mot sans qu'il n'y ait un ange pour l'écrire » (50 : 18). Dans un autre verset : « Pensent-ils que nous n'entendons pas ce qu'ils disent? Alors que nos messager sont assis à coté d'eux et écrivent tout ? » (43 : 80). Certains anges sont, eux, porteur de miséricorde, ils sont appelés « anges touristes ». Le prophète explique: « Allah à des anges qui sont touristes, ils cherchent des endroits où il y a des hommes pieux et quand ils les voient ... » (Bukhari).
En réalité, le coran et la sunna détaillent beaucoup de rôles attribués aux anges. On y apprend, par exemple, que lors des batailles comme celle de Badr les anges participèrent. « Et ton Seigneur révéla aux Anges : « Je suis avec vous : affermissez donc les croyants. Je vais jeter l´effroi dans les cœurs des mécréants. Frappez donc au-dessus des cous et frappez-les sur tous les bouts des doigts » (8 : 12).
Leur nom
Dans la tradition coranique et prophétique, on découvre que certains anges possèdent des noms. Parmi eux, Jibril ou Jabr-il selon les différentes lectures. Le suffixe « -il » renvoyant à ses origines hébreux, et le préfixe « Jibr-» signifiant serviteur. On y relève aussi celui de l'ange Mikaïl : « Dis, Quiconque est ennemi d'Allah, de Ses anges, de Ses messagers, de Jibril et de Mikaïl Allah sera son ennemi » (2 : 98). On note aussi l'ange Israfil, qui, comme l’annonce la prophète, soufflera sur la trompette pour marquer la fin du monde. On cite aussi l'ange Malick, l'ange gardien de l'enfer, mentionné dans le coran : « Et ils crieront : « « Ô Malik que ton Seigneur nous achève ! » Il dira : « En vérité, vous êtes pour y demeurer. » » Sans oublier, Ridwan, l'ange chargé du paradis, dont il est question dans le livre Al Thawab d’Abu Shaykh, dans Shuaboul Iman selon Al Dahak et dont fait allusion l’imam Bayhaqi et le Prophète : « Le paradis se parfume et s’embellit d’année en année à l’occasion de l’approche du mois béni de Ramadan […] Allah dira : Ô Ridwan, ouvre les portes du paradis » (Ibn Abbass).
Enfin le nom d’Azraïl, attribué à l'ange de la mort, précisons, que ce nom ne figure ni dans les hadiths Sahih ni dans le coran. Il fut seulement rapporté par les gens du livre. D’autre part, on peut évoquer les noms de « Harout et Marout » considérés par certains exégètes comme des anges déchus. Ils avancent cette idée par rapport à des propos rapportés par les gens du livre. Mais, il s’agit d’êtres humains car les anges ne désobéissent pas à Allah. D’ailleurs, Allah dit dans le coran à leur sujet : « ne désobéissant jamais à Allah en ce qu'il leur commande, et faisant strictement ce qu'on leur ordonne » (66 : 6), « Ils exaltent Sa Gloire nuit et jour et ne s´interrompent point » (21 : 20) Harout et Marout étaient, en réalité, deux rois pieux, d’où la désignation en tant qu’anges à comprendre au sens figuré. Par ailleurs, dans la lecture de Hassane Al Basri, on récite: « ainsi que ce qui est descendu aux deux rois Harout et Marout », dans la sourate Baqara, au lieu de : « ainsi que ce qui est descendu aux deux anges Harout et Marout » (2:102).
4 years ago
Science et Islam
Le recueil de Bukhari
Communément appelé le recueil authentique de Bukhari, ce recueil a été ainsi surnommé par l’imam Bukhari lui-même.
Il dit à ce sujet: « J’ai écrit mon recueil authentique en seize ans et je l’ai synthétisé en six cent mille hadith que j’ai mémorisé. J’ai fait de ce recueil un moyen devant Dieu de gagner sa satisfaction ». Dans ce recueil, l’imam Bukhari a veillé scrupuleusement à l’épurer au point de révéler: « Je n’ai écrit aucun des hadiths qui se trouvent dans ce recueil sans avoir au préalable effectué mes grandes ablutions et deux unités de prières ». En outre, il a admis dans ce recueil que des hadiths authentiques avec les chaines de transmission solides, allant du rapporteur jusqu’au prophète. Chaque maillon des chaines de transmission est connu pour sa mémoire, son équité et sa piété. Au terme de son travail d’écriture, il a pris le soin de le présenter à plusieurs savants, parmi eux : l’imam Ahmad Ibn Hanbal, Yahya Ibn Muiin et d’autres savants contemporains. Ils l’ont tous approuvé, sans aucune exception, et reconnu l’exceptionnel grandeur d’un tel ouvrage ainsi que le mérite de son auteur. Ce recueil regroupe sept-mille-trois-cent-quatre-vingt-dix-sept hadiths. En soustrayant les répétitions, on compte un total de deux-mille-six-cent-deux hadiths.
L’imam Abu Abdillah Muhammad Ibn Ismail Al Bukhari est appelé Amir Al Muminin dans les sciences de hadiths. Il est né orphelin en l’an 194, durant le mois de Chawal. Il grandit au sein d’une famille pieuse et savante. Il mémorise le coran avant d’atteindre l’âge de dix ans. Allah lui fit don d’une incroyable faculté de mémorisation. D’ailleurs il confie que lorsqu’il apprenait, il lui suffisait de lire une fois la tablette pour mémoriser son contenu. Il voyage énormément pour recueillir les hadiths. Il reste près de six années dans la péninsule arabique puis à Bassora, Koufa, en Egypte, en Syrie et d’autres pays marqués par la science des hadiths. Il rapporte les dires de beaucoup de grands savants comme Ahmad Ibn Al Hussein, Al Razi, Abi Ahmad Abi Al Hafiz. Ce dernier raconte: « J’ai entendu beaucoup de Shuyukhs de Bagdad dire que lorsque Muhammad Ibn Ismail Al Bukhari est arrivé à Bagdad, les gens de hadiths se sont regroupés pour le tester dans sa mémorisation et sa science. Ils lui donnèrent cent hadith (dix chacun car ils étaient au nombre de dix) en mélangeant délibérément les phrases et les chaines de transmission. Après avoir écouté chacun des dix personnes qui le testaient, sans prendre de notes, l’imam Bukhari reprit un par un chacun des hadiths en rectifiant toutes les erreurs qui s’y trouvaient. Ce test dura toute une journée. A la suite de cela, chacun questionna l’imam Bukhari sur des hadiths inventés alors il répondit qu’il ne connaissait pas ces hadiths. A la fin de ce test, ils attestèrent unanimement de la grandeur et de ses connaissances. Depuis ce jour, il reçut le titre d’Amir Al Muminin dans la science de hadith, bien entendu, le titre le plus distingué dans cette science ».
Rappelons que l’imam Bukhari a écrit ce recueil suite à un rêve dans lequel il vit le prophète assis alors que lui retirait certaines tâches de ses habits. C’est alors que le prophète lui dit : « Il arrivera un jour lorsque tu seras adulte, tu enlèveras les mensonges que l’on profère sur le dos du prophète ». L’imam Bukhari est décédé à l’âge de soixante-deux ans, en l’an 256. Rappelons aussi que grâce à ce travail colossal son nom demeure à jamais gravé dans l’Histoire. Connu de tous les musulmans et savants, il est inscrit dans la mémoire collective. L’imam Bukhari ne sait jamais marié au long de cette vie extrêmement dense et riche.
Chères lectrices, chers lecteur, nous espérons qu’à travers cet article vous mesurerez non seulement l’ampleur des travaux effectués pour la réalisation de ce recueil, mais aussi la grandeur de son auteur, un auteur exemplaire pour tous ceux qui recherche l’agrément d’Allah.
4 years ago
Science et Islam
Les causes de divergence
Lors d’un précédent article, nous avions expliqué que les divergences juridiques n’étaient pas forcément négatives dans l’islam. Bien au contraire, elles s’avèrent être une nécessité et un phénomène tout à fait naturel. A ce propos, Allah dit : « Si ton Seigneur avait voulu, Il aurait fait des gens une seule communauté. Or, ils ne cesseront d’être en désaccord sauf ceux à qui ton Seigneur a accordé miséricorde. C’est pour cela (pour la divergence) qu’Il les a crées » S11-v118. Dans cet article, si Dieu le veut, nous allons nous pencher sur les causes juridiques à la source des divergences ceci afin de démontrer qu’en réalité les divergences d’opinions sont beaucoup plus fondées que certains ne le pensent.
La compréhension des textes
Souvent la diversité des opinions juridiques résulte de la diversité des approches et de l’entendement de chacun face aux sources. En effet, la connaissance du contexte, des causes de descente ainsi que l’exégèse influent sur la compréhension. Nous pouvons illustrer ce point par un fait rapporté dans Bukhari selon lequel le Prophète surpris de la traîtrise de la tribu de Banu Qurayza dit à ses compagnons : « Celui parmi vous qui croit en Allah et au jour dernier, qu’il fasse sa prière médiane dans les demeures de Banu Qurayza ». Suite à cette exhortation, les combattants prirent la route mais à l’heure de la prière médiane, ils divergèrent sur l’accomplissement de la prière. Certains considérèrent qu’il fallait à tout prix prier une fois arrivé à destination car le Prophète avait dit : « Celui parmi vous qui croit en Allah et au jour dernier, qu’il fasse sa prière médiane dans les demeures de Banu Qurayza ». D’autres préférèrent prier avant d’arriver expliquant que la parole prophétique n’avait pour but que de les motiver à sortir pour le combat et n’empêchait nullement de faire la prière à l’heure. Suite à cette différence d’opinion, ils consultèrent le Prophète qui considéra recevable les agissements de chacun, bien qu’il soit meilleur comme le disent les oulémas de prier à l’heure à l’instar du deuxième groupe. L’étude de ce hadith authentique rapporté par Bukhari démontre clairement que des compréhensions diverses n’entrainent pas forcément une issue négative.
Bien au contraire, la religion tolère non seulement diverses compréhensions mais encourage en plus l’effort intellectuel visant à résoudre un problème même d’ordre théologique. L’anecdote suivante le confirme. On rapporte que le Prophète demanda à Muaadh avant de l’envoyer au Yémen : « Et si tu ne trouves pas le jugement (d’un problème) ni dans le coran ni dans la sunna de Son messager, que feras tu ? », ce dernier lui répondit : « Je ferais un effort intellectuel personnel » Tirmidhi.
A ce propos, l’imam Ali disait : « La porte de la révélation est fermée après la descente du coran mais il reste toujours la compréhension que chacun peut avoir dans le livre d’Allah ».
L’aspect littéral des sources
Le coran a été révélé en « une langue arabe très clair » S.26-v195. La langue arabe (comme toutes les autres langues) possède son propre code stylistique et rhétorique avec par exemple l’emploi du sens propres ou figuré, de paraboles, de métaphores, d’expressions... Par conséquent, nul ne peut prétendre détenir une quelconque maîtrise du coran sans un retour à l’origine autrement dit à la littérature arabe. Les juristes n’échappent pas à la règle. On remarque qu’ils possèdent chacun une sensibilité littéraire propre. De cette sensibilité nait parfois divers avis juridiques. En voici l’exemple, Allah dit dans un verset: « Et les femmes divorcées doivent attendre un délai de trois menstrues » S,2-v228. Dans ce verset, le mot « menstrues » est la traduction du mot arabe « al quru » qui possède deux sens en arabe : le début des menstrues et la fin totale, d’où l’existence de différentes explications coranique. Certains comme c’est le cas d’Abou Bakr, ‘Omar, ‘Uthman, Ali suivis par de grands juristes comme Abou Hanifa ou Ibn Hanbal considèrent que le mot « qourou » désigne, ici, l’arrivée des menstrues. Par conséquent, selon eux, la femme divorcée est libre de se remarier dès le début de son troisième cycle de règles. Quant aux autres, Abdoullah Ibn Omar, Zayd Ibn Thabit ou encore Aïcha, le mot « quru » indique, d’après eux, la fin des menstrues. Ils sont donc d’avis que la femme divorcée ne peut se remarier qu’après l’arrêt total de ses règles. Les sept juristes de Médine et les imams Malik et Chafi’i partagent la même vision.
Soulignons que cet exemple réfute l’idée selon laquelle les avis juridiques auraient été unanimes à l’époque des compagnons et prétendant que les divergences juridiques apparaissent qu’à la mort des compagnons.
La reconnaissance ou non d’un texte
Etant donné que les textes coraniques et prophétiques sont à la base de la jurisprudence, il semble indispensable avant de recourir à une source de s’assurer de son niveau d’authenticité et de fiabilité. Il convient d’inciter sur ce point car l’absence de recherches poussées et sérieuses conduirait à occulter certaines sources voire à les rejeter totalement au risque de remettre en cause le bien fondé d’un avis juridique.
En ce qui concerne les hadiths, d’un ouléma à l’autre les connaissances peuvent parfois varier. Dans certains cas, il arrive même que la connaissance d’un hadith soit plus pointue dans une région plutôt qu’une autre. Effectivement, ceci s’explique par le simple fait que les compagnons ne se sont pas rendus dans les mêmes contrées et donc qu’ils n’ont pas transmis le même savoir partout, d’où l’existence de plusieurs fatwas pour une seule et même problématique.
Pour illustrer ce cas de figure, on peut citer l’exemple de la récitation à haute voix ou non de la basmallah dans les prières faites à voix haute. En effet, les avis des juristes sont partagés à ce sujet. Prenons l’exemple de l’imam Abou Hanifa, il considère qu’elle se récite à voix basse idem pour l’imam Ahmad Ibn Hanbal. L’imam Chafi’i considère, lui, qu’elle doit être lue à haute voix. En ce qui concerne l’imam Malik, il est d’avis que la basmallah ne se lit point, ni à voix haute ni à voix basse.
Ceux qui la lisent à voix haute se basent sur un hadith où il est rapporté selon Bukhari que les quatre califes la lisaient à voix basse. Quant à l’imam Chafii, il se base sur un hadith d’Um Salama où elle affirme que le Prophète récitait la basmallah à voix haute. Ce hadith est rapporté aussi dans Bukhari. Enfin, l’imam Malik se fonde sur un hadith rapporté par Anas qui affirme avoir prié derrière le Prophète et ne pas l’avoir entendu réciter la basmallah. Dans ce cas de figure, l’authenticité de chaque hadith n’étant pas discutable, chacun se réfère à la renommé oui ou non du hadith en fonction de la région.
Chères lectrices, Chers lecteurs, nous espérons que cette lecture vous aura permis de réaliser la complexité du travail des juristes et ce qui animait le Prophète lors de sa mise en garde : « Ne fais pas partie de notre communauté celui qui ne reconnaît pas aux oulémas leur mérite » Bukhari.
4 years ago
Science et Islam
La science des hadiths
L’étude des sciences de hadith ne peut se faire (en tout cas pour les débutants) sans d’abord se familiariser avec certains termes récurrents et indispensables à la compréhension des textes. Nous y consacrerons donc ces quelques lignes dans l’espoir de rendre cette science fascinante plus abordable.
La sunna
Le mot sunna, dans la langue arabe, désigne à la fois une voie, un chemin et une tradition même une habitude. Cette terminologie a une connotation particulière chez les oulémas selon leur spécialité. Sommairement, on peut définir la sunna comme toutes les pratiques cultuelles conformes à l’époque du prophète et de ses compagnons. A ce sujet, le prophète disait : « Suivez ma sunna et la sunna des droits successeurs après moi » Tirmidhi. Ceci étant dit, les oulémas de la science des hadiths considèrent comme sunna tout ce qui a rapport à la vie du prophète, aussi bien l’histoire que les caractéristiques physiques ou morales du prophète et ceci avant ou après la révélation. Quant aux oulémas du droit islamique, la sunna désigne pour eux seulement les dires, faits et gestes du prophète à connotations législatives. Pour mettre en exergue la subtile différence entre ces considérations, on peut citer deux hadiths, le premier où le prophète dit : « Je suis le petit fils d’Abdul Muttalib » Tirmidhi et le second où il dit : « Gardez vous du mensonge » Bukhari. N’ayant aucune finalité législative, le premier hadith n’est pas considéré comme sunna chez les juristes différemment du second qui fixe le statut du mensonge. Pour les oulémas de la science des hadiths, les deux paroles seront appelées sunna car selon eux sunna et hadith sont synonymes.
Hadith
Le mot hadith renvoie étymologiquement à la notion de nouveauté. Toute chose récente est appelée hadith. Il peut signifier aussi la parole dans la mesure où elle est nouvelle. Chez les oulémas de la science des hadiths, ce mot désigne l’ensemble des éléments qui ont été rapporté du prophète. Ces éléments rapportés peuvent être soit de l’ordre des dires du prophète par exemple : « Le clément, Le Miséricordieux leur fera don de clémence » Tirmidhi. Soit relatif aux actes par exemple la parole de Aïcha qui dit : « La main du messager d’Allah n’a jamais battu un être vivant ni femme, ni esclave, ni animal » Muslim. Parfois, ces éléments peuvent faire mention de traits physiques : « Ni grand ni petit, le prophète était moyen de taille » Bukhari ou moraux : « Le messager d’Allah était le plus généreux des hommes » Bukhari. D’autre part, il existe aussi les hadiths « Al Qudsi », c'est-à-dire divin. Ils concernent toutes les paroles divines ne se trouvant pas dans le coran mais pourtant inspirées au prophète comme lorsque ce dernier dit : « Votre Seigneur Allah a dit: « Ô mes serviteurs, je me suis interdit l'injustice à moi-même, et je vous l’ai interdit entre vous, donc ne soyez pas injustes » Muslim. Entre parenthèse, il existe également deux autres termes assez proches de hadith mais pas totalement identiques à savoir : Khabar et Athar. Le premier renvoie à ce qui a été rapporté non pas du prophète mais de ses compagnons comme la parole d’Ali: « Ne sois jamais en compagnie d’un ignorant car en voulant te servir il va te nuire ». Et enfin, Athar désigne ce qui a été rapporté de la génération dite des « tabiis » soit ceux qui ont vécu avec les compagnons comme la parole d’Al Hassan Al Basri: « Le jour où je n’ai pas péché est mon jour de fête ».
Matn et Sanad
L’imam Bukhari dit dans son recueil de hadith : « Al humaydi Abdallah Ibn Al Zubair m’a rapporté que Sofiane lui a rapporté que Yahya Ibn Saïd lui a rapporté que Muhammad Al Taymi a entendu Alqama Al laythi dire : « j’ai entendu Omar Ibn Al Khattab dire alors qu’il était sur le minbar » : « j’ai entendu le messager d’Allah dire » : « les actes ne valent que par leurs intentions » ». Remarquez que ce hadith est constitué de deux éléments : une chaine de transmission d’une part qui relie le rapporteur (Bukhari) au prophète et d’autre part de la parole du prophète. Le premier élément (la chaîne de transmission) justifie l’authenticité et la véracité des dires rapportés, il est appelé « Sanad ». Quant au second (la parole du prophète), elle est appelée « Matn ». Le Matn et Sanad constituent un hadith.
Riwaya et Diraya
Il existe deux branches distinctes dans l’étude de la science des hadiths : al Riwaya et al Diraya. Al Riwaya signifie littéralement le fait de rapporter. Mais, ici, le terme désigne l’acte de se spécialiser dans la mémorisation et la transmission des hadiths. Quant au mot « Al Diraya », il réfère au fait de se spécialiser dans la compréhension du hadith et la connaissance des règles d’application. Par conséquent, la mémorisation d’un hadith n’induit pas la connaissance de ses enseignements. Il faut savoir que dans le déroulement de l’instruction, l’élève débute par la mémorisation des textes avant de se consacrer à leur étude théologique.
La hiérarchisation des spécialistes de hadith
Dans la science de hadith, il existe différents titres qui hiérarchisent les individus en fonction de leur mérite et du rapport aux autres. On compte six titres :
Al Talib (l’étudiant) qui désigne ceux qui sont dans la phase d’apprentissage des hadiths.
Al Musnid (détenteur d’une chaîne de transmission). On appelle ainsi celui qui a étudié la branche dite Al Riwaya de la science des hadiths. Il détient les chaines de transmission et à étudier les hadiths mais n’en connait pas pour autant le sens.
Al Muhadith (savant de hadith) autrement dit toutes personnes qui maîtrisent les deux branches de la science des hadiths Al Riwaya et Al Diraya. A la différence d’Al Musnid, al muhadith connait les enseignements que renferment les hadiths.
Al Hafiz (le protecteur). C’est un Al Muhadith qui mémorise jusqu’à 100 000 hadiths avec leur Matn et leur Sanad.
Al Hujja (la référence). C’est un Al Hafiz qui mémorise jusqu’à 300 000 hadiths avec leur Matn et leur Sanad.
Al Hakim (le juge) ou encore Amir al Muminine (le commandant des croyants). Ces deux titres ont valeur de synonymes. Dans la science des hadiths ils font référence à celui qui connaît la quasi totalité des hadiths existants ainsi que le savoir nécessaire à la compréhension. L’Imam Malik ou encore Bukhari font partie de ce groupe.
4 years ago
Science et Islam
Les sources du droit, au temps des compagnons
Lorsque le prophète mourut en 610, Allah avait accompli son bienfait sur lui et parachevé la religion. Cependant, le droit islamique « fiqh » ne s’arrête pas à cette époque. Indépendamment du temps et de l’espace, il s’adapte en permanence. Du temps du calife Abu Bakr, lorsqu’une question se posait, on cherchait la réponse dans le coran et la sunna. S’il l’on ne trouvait pas de réponse dans les textes alors on s’en remettait aux compagnons. Ces derniers se regroupaient alors pour convenir ensemble d’une solution, comme ce fut le cas pour la compilation du coran. A l’époque du calife Omar, une dimension nouvelle devait être prise en compte. En effet, la conquête musulmane grandissante, on rencontrait de plus en plus de situations inédites par rapport à l’époque prophétique. Il devenait primordial de remédier à ces problèmes. Cet article expose la manière dont il fut convenu d’une réorganisation par les compagnons afin d’enrichir la jurisprudence islamique.
A l’époque des compagnons, la jurisprudence reposait sur quatre sources : le coran, la sunna, le consensus, et l’ijtihad. Cependant, les compagnons privilégiaient strictement la référence au coran pour inciter les hommes à le mémoriser et à l’étudier. A ce propos, lorsqu’Omar se rendit en Iraq avec un groupe de compagnons, il leurs dit : « Nous aimons entendre bourdonner, chez un peuple, la récitation du coran. Ne les coupez pas par les hadiths. Consacrez-vous au coran et limitez les hadiths du prophète ». Cette rigueur des compagnons s’explique par la crainte de voir attribuer au prophète des propos étrangers à sa personne. Rappelons que celui qui rapporte un hadith du prophète s’engage à une lourde responsabilité. En effet, le prophète a dit : « Celui qui rapporte volontairement de moi ce que je n’ai pas dit alors qu’il prépare sa place en enfer » (Bukhari). Enfin cette restriction, dans l’usage des sources, rétablit également l’ordre des priorités. La sunna complète le coran et non l’inverse !
Le consensus des compagnons
Nous entendons par là un accord unanime, de la part des compagnons, statuant sur une question posée. Omar Ibn Al Khattab avait pour habitude de réunir l’ensemble des compagnons juristes en l’absence de réponse clair et explicite dans le coran et la sunna. D’ailleurs, c’est par le même processus qu’Abu Bakr fut nommé calife et qu’il fut convenu du nombre de takbiraates lors de la prière mortuaire. Effectivement, à la demande d’Omar Ibn Al Khattab, les compagnons se réunirent et se mirent d’accord pour fixer le nombre de takbiraates à quatre, bien que le prophète en variait de quatre à huit lors de différentes prières mortuaires.
L’Ijtihad des compagnons
Le prophète autorisa et sensibilisa même les compagnons à la pratique de l’ijtihad. D’ailleurs, on sait que dans une lettre envoyée au Cadi Abou Musa Al Achaari par Omar ibn al khattab, il fait mention des règles du jugement, de ses caractéristiques, du déroulement du ijtihad et de la déduction des jugements. Il écrivit: « Ensuite fit toi à la compréhension, à ton ressentiment, sur ce que tu ne trouveras pas dans le coran et la sunna ». Etant donné que l’ijtihad repose sur la recherche, la compréhension, il est évidemment normal d’obtenir des raisonnements différents d’un compagnon à un autre.
Les compagnons Mufti
Certains compagnons, après la mort du prophète, se sont démarqués par leurs connaissances et leurs compétences dans les sciences. Parmi eux, certains devinrent mufti grâce à leur capacité à promulguer des fatwas, à la connaissance du droit et des jugements. On peut citer :
Ali Ibn Talib
L’imam Ali ibn Talib mémorisa tous les versets coraniques et tous les hadiths qu’il avait pu entendre du prophète. Il disait à ce propos: « Par Dieu, pas un verset ne fut révélé sans que je ne connaisse où et pourquoi il fut révélé ». Avant son départ pour le Yémen, il dit au prophète : « Ô messager de Dieu, tu m’envoies alors que je suis encore jeune et méconnaissant du jugement ». Le prophète frappa alors sa poitrine et dit : « Ô Dieu guide son cœur et raffermit sa langue ». L’imam Ali déclara plus tard : « Par celui qui a fait fendre la graine, jamais je n’ai douté sur un jugement opposant deux personnes ». C’est pourquoi, sans doute, Omar s’abstenait toujours de prononcer un jugement sans l’approbation de l’imam Ali.
Omar Ibn Khattab
Le prophète disait de lui : « Parmi les peuples qui nous ont précédé, certains n’étaient pas des prophètes mais recevaient la parole d’Allah. S’il devait en avoir un dans ma communauté ce serait Omar Ibn Al Khattab ». Le prophète disait aussi « Dieu a placé la vérité dans la langue d’Omar, ainsi que dans son cœur ». Omar fut le premier à écrire un livre sur l’Histoire en l’an 16 de l’Hégire. L’hégire, événement, par lequel débute justement son récit. En outre, il fut celui qui prit la décision de regrouper les hommes pour la prière nocturne, durant le mois de ramadan.
Aicha, la mère des croyants
Elle fut une grande juriste, savante, éloquente et spécialiste des hadiths. Elle mémorisa un grand nombre d’entre eux et connaissait parfaitement l’Histoire du peuple arabe. En outre, elle excellait dans l’art de la poésie. Elle rapporta un grand nombre de hadiths aux compagnons et tabiis. Salmah Ibn Abdul Rahoran affirma : « Je n’ai vu plus savant de la sunna du prophète, plus juriste et connaisseur des versets coraniques qu’Aicha ».
Abdallah Ibn Masuud
Ibn Masuud non seulement participant de la bataille de Badr, parmi les premiers musulmans, il fut aussi l’un des plus grands juristes et un excellent lecteur. Voilà, sans doute, pourquoi le prophète déclara : « Que celui qui veut réciter le coran comme il fut révélé, apprenne de la récitation d’Oum Abd ».
Bien entendu cette liste de compagnons n’est pas exhaustive. L’intérêt, étant simplement d’illustrer les compétences juridiques des compagnons parallèlement au fonctionnement de la juridiction islamique de l’époque.
4 years ago
Science et Islam
Histoire de l’Ijtihad
En arabe, l’étymologie du mot "Ijtihad" signifie l’effort. Il renvoie à la notion de fournir des efforts pour un aboutissement. Cependant, dans le droit musulman, ce terme possède un sens différent. Il exprime l’idée de faire acte de jurisprudence. A compter de la révélation du premier verset Iqra (dans la grotte du mont Hira) jusqu’à la mort du prophète, la législation islamique a été mise en place. Durant ces vingt-trois années, les versets coraniques n’ont cessé de descendre donnant naissance au droit islamique.
A la Mecque, la révélation du Coran était plus axée sur les dogmes, la croyance, l’unicité de Dieu, le monothéisme, etc. Lors des treize années passées à la Mecque, la révélation enseigna aux premiers musulmans l’endurance à travers, entres autres, les récits des précédents prophètes, qui avaient connu les mêmes difficultés qu’eux durant la propagation du message.
Lorsque Dieu autorisa au prophète l’Hégire de la Mecque à Médine, ce fut l’avènement d’une nouvelle ère pour la diffusion du message divin. Arrivé à Médine, le prophète s’attela à la mission de gestion, de gouvernance et de guide cultuel d’un nouvel état musulman. Ce fut l’opportunité de faire coïncider les révélations avec ce récent statut. Dans la vie quotidienne des musulmans des jugements inédits apparurent selon la capacité et le niveau spirituel des croyants et ceci jusqu’à réglementer complètement leur mode de vie. Dieu dit : « Aujourd’hui j’ai parachevé votre religion, complété votre religion et agréé comme religion pour vous l’islam.» (S.5 v.3)
L’ijtihad aux temps de la révélation
Afin de faciliter la compréhension, l’assimilation et la mise en pratique du message divin Allah l’a transmis étape par étape, verset après verset (par exemple par groupe de cinq ou dix versets) en fonction du contexte et des situations. Dieu dit : « Voici un coran que nous avons fragmenté pour que tu le lises lentement aux gens. Et nous l’avons fait descendre progressivement». (S.18 v.106)
Par ailleurs, cette progressivité dans la révélation favorisa l’acceptation des interdits et leur intégration dans la vie courante. Prenons l’exemple de l’alcool, Dieu l’interdit petit à petit en procédant de manière pédagogique. Les arabes de l’époque affectionnant particulièrement la consommation du vin, Dieu commença donc par mettre en évidence le mal qu’il engendre à travers ce verset: « Ils t’interrogent sur le vin et les jeux de hasard, dis dans les deux il y a un grand péché et quelques avantages pour les gens » (S.2 v.219). Certains s’abstinrent alors d’en consommer jugeant inutile de s’exposer à un grand péché. Tandis que d’autres ignorèrent ces recommandations se justifiant ainsi : « nous délaissons les péchés et profitons des avantages ». Alors Allah révéla : « ne vous approchez pas de l’alcool en étant ivre au point de ne pas comprendre ce que vous dites» (S.4 v.43). Alors d’autres se résignèrent à abandonner l’alcool mais certains continuèrent à en boire en dehors des heures de prière. Jusqu’à ce que Dieu révèle : « O vous qui avez cru, le vin le jeu de hasard, les pierres dressées, les flèches de divination ne sont qu’une abomination, l’œuvre du diable. Ecartez-vous en afin que vous réussissiez » (S.5 v.90).
Ainsi l’Ijtihad n’était pas nécessaire vu que la révélation apportait les réponses face aux attitudes. Il semblerait qu’elle représentait la seule référence en matière de législation. D’ailleurs sur ce point les savants divergent quant à la possibilité que le prophète ait eu à produire ou non un effort d’interprétation dans la mesure où il recevait l’inspiration divine. Ceci étant dit, le prophète sensibilisa tout de même ses compagnons à l’Ijtihad afin qu’ils saisissent pleinement la finalité des enseignements coraniques. Il n’existait, par exemple, aucune source définissant la position à adopter vis-à-vis des prisonniers. C’est pourquoi à l’issue de la bataille de Badr, le prophète s’enquit de l’avis de ses compagnons à ce sujet. Il opta alors pour la vision d’Abou Bakr au détriment de celle des autres. Le jour suivant Allah révéla un verset contraire à son choix qui confortait la vision de ‘Umar. Pourtant, la vision du prophète était juste, ce verset faisait figure d’exception pour Badr. Par la suite, Dieu révéla à propos des captures de guerre : « c’est soit la libération gratuite, soit la rançon », notons que la position est ici identique à celle du prophète.
Citons un autre exemple relatif cette fois-ci à la bataille de Tabouk. Certains hypocrites refusèrent de s’y rendre justifiant leur absence par des excuses mensongères suite à quoi le prophète les pardonna. Dieu révéla alors le verset suivant: « Qu’Allah te pardonne ! Pourquoi leurs as-tu donné la permission avant de distinguer ceux qui disaient vrai des menteurs » (S.9 v.43). Attention, précisons que ce verset ne signifie pas que le prophète ait eu tort mais il sert de mise en garde contre ces hypocrites. D’ailleurs, Dieu dit : « nous avons fait descendre vers toi le livre avec la vérité, pour que tu juges entre les gens selon ce qu’Allah t’a appris » (S.4 v.105).
Par conséquent, quelque soit la vision pour laquelle le prophète penche elle est correcte puisque c’est Allah qui le guide.
D’autre part, Dieu révéla un autre verset approuvant l’attitude qu’il avait eu auparavant: « si donc ils te demandent la permission pour une affaire personnelle, donne la à qui tu veux d’entre eux et implore le pardon d’Allah pour eux, car Allah est pardonneur et miséricordieux » (S.24 v.62).
La permission donnée aux compagnons en faveur de l’Ijtihad
Durant sa vie, le prophète autorisa ses compagnons à pratiquer un effort personnel d’interprétation certainement pour les sensibiliser au coran et les préparer à la vie future sans la révélation. A diverses occasions, il leur exposa des situations auxquelles ils devaient apporter une réponse claire et adaptée. L’exemple le plus probant à l’incitation à l’ijtihad reste le récit où le prophète envoya Mu’adh en expédition au Yémen. Il lui demanda : « Sur quoi te baseras-tu ?», ce à quoi il répondit : « je me baserai sur le coran et la Sunna ». Il lui demanda à nouveau : « et si la réponse n’y figure pas? » et Mu’adh répondit : « je ferai jurisprudence (un effort personnel d’interprétation) ». Le prophète frappa alors sa poitrine et dit : « louange à Dieu qui a accordé au prophète ce qu’Il a agréé » Bukhari.
D’autres cas célèbres confirment la pratique d’Ijtihad des compagnons et du vivant du prophète, parmi lesquels un fait rapporté dans Bukhari. Il relate l’anecdote où le Prophète surpris de la traîtrise de la tribu de Banu Qurayza dit à ses compagnons : « Celui parmi vous qui croit en Allah et au jour dernier, qu’il fasse sa prière médiane dans les demeures de Banu Qurayza ». Suite à cette exhortation, les combattants prirent la route mais à l’heure de la prière médiane, ils divergèrent sur l’accomplissement de la prière. Certains considérèrent qu’il fallait à tout prix prier une fois arrivé à destination car le Prophète avait dit : « Celui parmi vous qui croit en Allah et au jour dernier, qu’il fasse sa prière médiane dans les demeures de Banu Qurayza ». D’autres préférèrent prier avant d’arriver expliquant que la parole prophétique n’avait pour but que de les motiver à sortir pour le combat et n’empêchait nullement de faire la prière à l’heure. Pourtant le Prophète considéra recevable les agissements de chacun.
Chers lectrices, chers lecteurs, la pratique de l’ijtihad offre la garantie de l’intemporalité et de l’universalisme à l’islam à condition bien entendu qu’il soit promulgué par des spécialistes dignes qui veilleront au respect des règles qui l’encadrent.
4 years ago
Science et Islam
La transcription de la sunna après la mort du prophète
De son vivant, le prophète (saw) avait strictement encadré la transcription des hadiths. Effectivement, il n’accorda l’autorisation de les transcrire qu’à un nombre restreint de compagnons, ceux, qui en présentaient les compétences. A la mort du prophète, l’histoire prit petit à petit un nouveau tournant celui de la transcription de la sunna.
A l’époque des compagnons
Dans un premier temps, les compagnons continuèrent à suivre la même logique que celle du prophète. Ils se refusèrent à écrire les hadiths, de peur de nuire au coran en lui faisant de l’ombre. A ce sujet, ‘Orwa Ibn Zubayr rapporte qu’un jour Sayidouna Omar eut l’intention d’écrire un recueil dans lequel il regrouperait les hadiths du prophète. Il en parla aux compagnons qui lui conseillèrent de le faire. Sayidouna Omar fit alors durant un mois la prière de consultation. Un jour, après être monté sur la minbar, il dit : « J’ai souhaité écrire un recueil sur la sunna du prophète mais par la suite je me suis souvenu que des peuples avant nous avait écrit des livres et que ces livres en question avaient fini par être sacralisés au même titre que le livre d’Allah, le laissant au second plan. Et je jure que je ne veux encombrer le livre d’Allah par aucun autre livre ». Dans une autre version , il dit : « Je n’écrirais aucun livre au côté du livre d’Allah, qui, nous suffit ». Par ailleurs, on sait qu’Abu Huraira, lui-même, s’interdisait d’écrire la sunna. Dans un hadith, il l’affirme clairement en déclarant: « Abu Huraira ne cache pas la science des hadith, mais ne l’écrit pas ». Autrement dit il se contentait de l’enseigner sans l’écrire (dans une autre version: « Nous dictons aux gens mais nous n’écrivons pas ». En outre, Abu Nadhr demanda un jour à Abu Said Al Khudari : « Pourquoi ne nous laisses tu pas écrire les hadiths que tu nous dictes car nous avons une très mauvaise mémoire ? » Il répondit alors : « Je ne vais pas vous laisser l’écrire, je n’en ferais jamais un coran, je vous conseille de mémoriser de nous tous comme nous avons nous-même mémorisé du messager d’Allah ».
A l’époque des tabiis
En revanche, à l’époque des tabiis, la tendance s’inversa. La majeure partie des tabiis écrivaient les hadiths. Parmi eux, on compte Qatar Ibn Bi’ama, qui répondit à une personne l’interrogeant à ce propos: « Qu’est ce qui t’empêches d’écrire les hadiths alors qu’Allah lui-même est le premier à écrire ? » Puis il cita le verset suivant: « La science est auprès de mon seigneur inscrite dans un livre, mon seigneur ne se trompe pas et n’oublie pas ». D’autre part, Dahhak Ibn Muzaim disait à ses élèves: « Lorsque vous entendez quelque chose, écrivez le même sur un mur ». En outre, on apprend à travers la parole de l’imam Hassan Al Basri que les tabiis possédaient des livres à ce sujet: « Nous, nous détenons des livres auxquels nous avons donné notre allégeance » que nous lisons et que nous apprenons sans cesse. Figure parmi les tabiis écrivant les hadiths: Ata Ibn Abi Rabah, Omar Ibn Abdulaziz, Raja Ibn Hayawa. A l’inverse d’autres tels que: Ubayd Ibn Amr Al Salmani, Ibrahim Ibn Yazide Al Timi, Jabir Ibn Zayd Al Nokhaii, s’y refusaient .
Par ailleurs, le calife Omar Ibn Abd Al Aziz écrivit au Wali de Médine de l’époque (Abu Bakr In Muhammad Ibn Amr Ibn Hazm) afin de lui demander de trouver une solution à la transcription et codification des hadiths, soucieux de facilité l’enseignement, la propagation et la préservation de la sunna. En réponse à sa demande, les savants se consacrèrent aussitôt à ce travail colossal. Soulignons qu’à l’époque ils ne disposaient que de support très sommaires : morceaux de parchemins, peaux d’animaux… Le compagnon Ali Ibn Abi Talib disait : « Nous nous basons que sur le coran, la compréhension donnée par un musulman ou encore ces feuillets » (Bukhari).
En résumé, le premier siècle demeure la période la plus conservatrice et préservatrice du coran, ce n’est seulement qu’au deuxième siècle que sont entrepris les travaux d’écriture de la sunna .
A Médine, ce fut Muhammad Ibn Isaaq et Malik Ibn Anas qui se chargèrent de collecter les hadiths. A La Mecque ce fut Ibn Jarij, à Bassora Al Rabii Ibn Sabih, Saiid Ibn Abi Ourouba et Hamad Ibn Abi Salmah. A Kuffa ce fut Sofiane Al Thawri, à Cham Al Awzaii, à Khorasan Ibn Al Mubarak et Al Layth pour l’Egypte, sans compter les innombrables autres savants.
Le premier réel regroupement de hadiths apparut au deuxième siècle hégirien avec l’œuvre de l’imam Malik Ibn Anas : « Al Muwatta », considéré comme la base de la transcription du hadith et même du droit islamique. L’imam Malik consacra énormément de temps à la conception de cet œuvre afin de la rendre la plus fiable et authentique. L’imam Shafii n’hésite pas à déclarer au sujet d’Al Muwatta : « Après le livre d’Allah, il n’y a pas de livres plus sûr et fiable que celui de l’imam Malik ». Les imams Bukhari et Muslim se basèrent, par ailleurs, sur ce livre pour composer leur recueil. L’imam Malik organisa son livre en classant les hadiths par chapitre de droit islamique. Bukhari s’inspira du même principe ainsi que Muslim et d’autres traditionnalistes. Par exemple, dans le chapitre des ablutions sont regroupés tous les hadiths faisant référence aux ablutions, de même pour la prière, l’aumône, le pèlerinage, le jeûne, etc. L’imam Abu Hanifa et Shafii composèrent également leur recueils mais Al Muwatta reste le plus célèbre .
Le troisième siècle hégirien est très prolifique en matière de regroupement des hadiths et de leur codification. On note l’apparition du recueil de l’imam Ahmad, recensant plus de quarante mille hadiths, celui de Bukhari, Muslim, Abou Daoud, Tirmidhi, Nasai. A l’exception de ceux de Bukhari et Muslim, les autres recueils classent leurs hadiths selon les rapporteurs. Par exemple, dans le chapitre Abu Bakr sont regroupés tous les hadiths qu’il aura rapporté, dans le chapitre Abu Hurayra tous ses hadiths et ainsi de suite.
Ce bref aperçu de l’évolution de la transcription, de la naissance du message au deuxième siècle de l’hégire en passant par le règne des quatre califes, retrace l’Histoire. Une Histoire qui a su préserver son bien le plus inestimable, grâce entre autres à la création de grandes écoles spécialisées dans la transmission, le message de l’envoyé d’Allah tel que ce fut prédit : « C’est nous qui avons certes fait descendre le rappel et c’est Nous qui en sommes certes les gardiens ».
4 years ago
Science et Islam
Le sermon d’adieu
La dernière recommandation
Le concept de « fin » a souvent une connotation négative pour les gens. Lorsque l’on évoque ce mot, nous viennent à l’esprit la cessation d’une bonne chose, la suspension d’un plaisir. Ce qui peut être vrai. Mais pas systématiquement. La fin peut signifier aussi la libération, Allah ne dit il pas : « La bonne fin est réservée aux pieux » ? Parfois même, la fin désigne le début d’un autre cycle. Alors que nous sommes dans la période du pèlerinage, et que des milliers de futurs pèlerins s’apprêtent à porter leurs deux morceaux de tissus blanc afin de tourner autour de La Maison Sainte, nous nous arrêtons aujourd’hui sur la transition que notre maître le prophète, paix et salut sur lui, a assuré lorsqu’il sentit venir la fin. Non pas la fin de son existence mais celle de sa présence au sein de sa communauté. Si nous en parlons en cette période, c’est que son dernier sermon, son dernier rendez-vous avec toute sa communauté, eut lieu en face de la Kaaba lors de son dernier pèlerinage. Les compagnons étaient au nombre de 120 000 hommes, femmes et enfants. Tous attendaient son allocution et prêtaient l’oreille avec un silence éloquent afin d’en tirer les ultimes recommandations. Cette rencontre finale se déroula durant le dernier mois de l’année, Zul Hijja, lors de l’ultime rendez-vous de la semaine, le vendredi. Une succession de finalités qui en fait l’un des discours les plus importants pour la communauté musulmane. Imaginez-vous les dernières paroles qu’un parent ou grand-parent prononcerait à l’égard de ses enfants, petits-enfants, frères et sœurs... Soucieux du devenir de ceux-ci, il emploierait les mots les plus affectueux pour exprimer son adieu, des paroles pleines de sagesses et de conseils avisés afin que ceux-ci résonnent dans les oreilles de ceux qui l’écouteront à jamais. Le destinataire de ces paroles poursuivra alors son chemin avec des principes et des convictions morales lui permettant d’affronter les difficultés de la vie. La dernière parole est toujours celle qui reste. Notre maître le prophète, paix et salut sur lui, le savait parfaitement et en tant que messager, il connaissait l’importance de ses dernières directives pour les futurs musulmans car en effet, ses paroles ne concerneraient pas seulement ses descendants, sa famille ou ses compagnons mais l’ensemble des hommes jusqu’au jour de la résurrection. Effectivement, aujourd’hui ce ne sont pas 120 000 personnes mais près de deux milliards d’individus qui sont concernés par son message. La responsabilité du prophète fut à la hauteur de l’évènement. Plus que la volonté de bien accomplir sa mission prophétique, son attention et affection pour sa communauté étaient telles qu’Allah dit dans un verset : « Certes, un Messager pris parmi vous, est venu à vous, sur lequel pèsent lourd les difficultés que vous subissez, qui est plein de sollicitude pour vous, qui est compatissant et miséricordieux envers les croyants. » (9 :128) Ainsi, dans ce dernier discours prophétique que l’on connaît aujourd’hui plus communément comme « le sermon d’adieu », le messager d’Allah a commencé par dire : « Ô peuple! Écoutez-moi attentivement, car je ne sais pas si, après cette année-ci, je serai encore parmi vous. Écoutez, donc, ce que je vous dis avec beaucoup d’attention et transmettez ce message à ceux qui ne pouvaient être présents parmi nous aujourd’hui. »
La sacralité de l’Homme
Pour débuter, le prophète, paix et salut sur lui, exhorte les musulmans à respecter l’être le plus sacré de la Terre, l’Homme. Il poursuit donc : « Ô peuple! En quel jour sommes-nous ? Ils dirent : Dans une journée Sacrée. Puis il leur dit : En quel mois sommes-nous ? Ils dirent : Dans un mois Sacré. Il leur dit encore : Dans quel pays sommes-nous ? Ils dirent : Dans un pays Sacré. Tout comme vous considérez ce mois, ce jour, cette cité comme sacrés, considérez aussi la vie et les biens de chaque musulman comme sacrés. Retournez à leurs légitimes propriétaires les biens qui vous ont été confiés. Ne blessez personne afin que personne ne puisse vous blesser. Souvenez-vous qu’en vérité, vous rencontrerez votre Seigneur et qu’effectivement, Il vous demandera compte de vos actes. ». L’Homme est donc remis au centre de toutes les préoccupations. Après avoir cité la sacralité de tous les éléments englobant la situation dans laquelle ils se trouvaient, le prophète, paix et salut sur lui, rappelle ce qu’il y a d’autant plus sacré à respecter, la vie et la dignité humaines. Un jour le prophète contempla la Kaaba et s’adressa à elle : « Allah t’a certes honorée, ennoblie et élevée mais le croyant a cependant plus de sacralité que toi » (Tabrani) De même en atteste le hadith rapporté par Ibn Majah : « La disparition de la vie d’ici-bas est moins grave auprès d’Allah que de tuer un croyant ». Le respect de l’Homme ne se réduit pas à le préserver d’un mal physique ou moral; préserver ses biens est aussi de rigueur. Quel meilleur exemple que celui de notre prophète, paix et salut sur lui ?! Alors les Quraychites le poursuivaient afin de mettre fin à ses jours, le messager d’Allah, avant de faire l’hégire et se rendre à Médine, prit le soin, malgré le danger mortel qui le guettait, de partir rendre aux mecquois les biens qu’on lui avait confié. Ceux-là même qui le combattaient n’avaient de personne plus digne de confiance vers qui se diriger lorsqu’il s’agissait de protéger leurs biens. Où en sommes-nous aujourd’hui de cette moralité? Cette priorité de la protection de la vie humaine paraît loin des préoccupations des Hommes, qui tuent avec beaucoup de facilité tous ceux qui pourraient s’opposer à leurs opinions ou visions politiques voire globales de la vie. Pourtant dans toutes les religions « Tu ne tueras point » est l’une des obligations les plus capitales. Alors que nous sommes dans un mois sacré, des jours sacrés à propos desquels le prophète dit : « il n’y a pas de jours meilleurs aux dix premiers de Zul Hijja qui sont aimés par Allah pour l’accomplissement des bonnes actions », il est important pour tout croyant de faire de la première recommandation du prophète lors de son sermon d’adieu, à savoir le respect de son prochain, sa priorité.
« Tout comme vous considérez ce mois, ce jour, cette cité comme sacrés, considérez aussi la vie et les biens de chaque musulman comme sacrés. Retournez à leurs légitimes propriétaires les biens qui vous ont été confiés. Ne blessez personne afin que personne ne puisse vous blesser. Souvenez-vous qu’en vérité, vous rencontrerez votre Seigneur et qu’effectivement, Il vous demandera compte de vos actes. ».
4 years ago
Science et Islam
Entre consommation et abstinence
Il n’y a aucun doute que le mois de ramadan est un mois bénéfique et profitable non seulement pour les musulmans mais aussi pour la totalité des êtres humains. En effet, en plus d’être un mois de miséricorde et de pardon, c’est aussi un mois de guidée et de réforme. Chaque jeûneur se doit de quitter ce mois avec une plus forte détermination et de nouvelles résolutions. Il est capital de saisir ceci à l’heure où nous vivons dans une époque de consommation, où les dépenses sont souvent plus importantes que les entrées d’argent. Les politiques d’austérité et de réduction des dépenses sont affichées partout ; on nous appelle à réduire notre pouvoir d’achat et diminuer notre consommation, tout ceci pour pallier à la crise économique dans laquelle nous vivons depuis maintenant quelques années.
Ainsi, le mois de ramadan doit être pour tout détenteur de foi, non pas simplement un mois d’adorations et de rituels mais au delà de çà, le mois de ramadan doit être considéré pour tout jeûneur comme un programme divin, une méthode spirituelle lui permettant de se préserver et de s’écarter de toute dépense aveugle et inutile. Le mois de ramadan doit être la solution contre le gaspillage. D’après des études, plus de 20 kg de nourriture non consommées par personne et par an sont jetées chaque année en France, soit environ un million de tonnes gaspillées par année. D’où les nombreuses campagnes menées contre le gaspillage de la nourriture. Mais nous, en tant qu’en musulman, en tant qu’ambassadeur de l’islam, quelle solution pouvons-nous et devons-nous apporter ? Ou bien pensez-vous que l’islam se réduit tout simplement à la prière et au jeûne du mois de ramadan ? Et le comble dans tout ceci, c’est que ce mois de ramadan, qui devait être considéré comme un mois de jeûne et d’abstinence, s’est transformé en un mois de consommation.
Les musulmans durant ce mois, consomment plus que durant tous les autres mois de l’année. Et les musulmans durant le mois de ramadan, dépensent plus d’argent que durant les autres jours de l’année. Ce moment de rupture qui devait garder un côté solennel et spirituel s’est transformé en un folklore alimentaire où le but est d’avoir la table la plus servie, avec les aliments les plus variés. Le changement de la société commence avant tout avec le changement dans le foyer de chaque individu. Il est étonnant de voir tout le monde se lever pour se plaindre de l’augmentation des prix, de la baisse des salaires, de la baisse de son pouvoir d’achat mais personne ne se manifeste quand il s’agit de dénoncer les dépenses aveugles et le gaspillage de tout un chacun. Nous sommes dans une période où les gens achètent ce qu’ils n’utilisent pas, ils cuisinent ce qui finira dans la poubelle. Et c’est cela le désordre sur Terre dont Allah parle dans le Coran «Allah n’aime pas le désordre, la corruption» et «il n’aime pas les faiseurs de trouble, les désordonnés». Et Allah explique d’où vient ce désordre, quelle en est la cause, Il dit : «La corruption est apparue sur la terre et dans la mer à cause de ce que les gens ont accompli de leurs propres mains; afin qu'[Allah] leur fasse goûter une partie de ce qu'ils ont œuvré; peut-être reviendront-ils (vers Allah)»
Le mois de ramadan est donc l’occasion d’établir dans le foyer de chaque musulman une idéologie, une planification qui consisterait à combattre ce fléau qu’est le gaspillage. Le Prophète, paix et salut sur lui, nous enseigne de la meilleure des manières comment pratiquer au mieux le verset dans lequel Allah dit : «Les serviteurs du Tout Miséricordieux, (…) sont ceux qui, lorsqu'ils dépensent, ne sont ni dépensiers ni avares mais se tiennent au juste milieu.»
Il nous dit dans un hadith Selon Al Miqdad Ibn Ma'dikariba : «Jamais un être humain n'a rempli pire récipient que son ventre. Il suffit au Fils d'Adam de quelques bouchées pour se nourrir. Mais s'il ne peut s'en contenter, qu'il réserve un tiers de son estomac à sa nourriture, un tiers à sa boisson, et qu'il laisse le dernier tiers vide pour lui permettre de respirer.»
C’est un appel à être économe dans notre alimentation afin non seulement d’éviter les problèmes d’obésité mais aussi afin de réduire et le gaspillage alimentaire et nos dépenses.
Dans un deuxième hadith le Prophète, paix et salut sur lui dit : «La nourriture d’un seul suffit pour deux, celle de deux suffit à quatre, et celle de quatre suffit à huit» Une manière d’appeler à l’hospitalité, à la générosité, à l’union et à l’harmonie entre les Hommes, mais c’est également une solution contre toute forme de gaspillage. Enfin dans un troisième hadith, selon Abu Zarr, le Prophète, paix et salut sur lui, conseillant ce dernier, dit : «Ô Abu Zarr, quand tu prépares un repas fait une sauce abondante et donne à manger à ton voisin». Ces hadiths sont d’une extrême sagesse ; ils apportent la solution à plusieurs problèmes à la fois, celui de la communion entre les hommes notamment, car malheureusement aujourd’hui il n’y a plus de relations amicales et fraternelles entre voisins, mais ils règlent aussi le problème du gaspillage. Ainsi, si nous vivons le mois de ramadan de cette façon, il aura un goût particulier et le mot «siyam», qui à la base signifie l’abstinence, retrouvera tout son sens.
4 years ago
Science et Islam
La nuit de la décision
L’attitude du Prophète, durant le mois de Chabane, pourrait démontrer à elle-seule son importance, cependant d’autres événements contribuent à aviver sa singularité. On peut citer par exemple le changement de la qibla, qui est intervenu durant cette période, ou encore la naissance du petit fils du Prophète l'imam Hussein. C'est aussi, lors de ce mois, qu’ont été rendues obligatoires aux croyants les salutations au Prophète. C’est aussi le mois qui renferme une nuit appelée la nuit de la décision. Voilà autant d’événements qui justifient l'importance de ce mois.
La nuit de la décision
Mis à part la nuit du destin, il existe ce que l'on nomme la nuit de la décision. La nuit de la destinée est celle durant laquelle les décisions sont prises. Puis c’est au cours de la nuit de la décision qu’elles sont mises en application. On peut dire tout bonnement que c'est au cours de la nuit du destin que le Seigneur décrète et qu’au cours de la nuit de la décision les anges appliquent. Plusieurs ahadiths l’expliquent, on peut citer les suivants :
« Lorsqu’arrive la quinzième nuit de chabane, l'ange de la mort reçoit des tablettes dans lesquelles il est inscrit le nom de ceux dont la mort a été décrétée. Ces derniers vivent alors dans les projets sans savoir que leur nom figure sur la liste des morts ».ibn abi dounya
« Il n'y a aucune âmes qui subit la mort sans que celle-ci ne soit décrétée auparavant durant le mois de chabane » .al khatib
« Au cours du mois de chabane, Allah ouvre pour ses serviteurs les portes de la vie et de la mort ainsi que celles de la subsistance ». al bayhakh
« Jibril est venu me voir pour me dire que dans cette nuit, du milieu de chabane, le Seigneur gracie les hommes de la fournaise ». al bayhakhy
Aicha a dit : « J’ai vu le Prophète prier durant la nuit du milieu de chabane et dire c'est au cours de cette nuit que le Seigneur décide des naissances et des morts. Il y élève les bonnes action et fait descendre les subsistances ».al bayhakhy
Chers lecteurs, hormis ces ahadiths énormément d'autres invitent les musulmans à l'adoration, à la prière, au jeûne et à la bienfaisance d'une manière générale. Ceci durant tous les jours de l'année mais plus particulièrement durant les jours de Chabane ; et surtout sa quinzième nuit, qui je vous le rappel a eu lieu dans la nuit du dimanche 23 au lundi 24 juin.
Le changement de direction pour la prière
Lors des premiers temps qui ont suivi la prescription des cinq prières obligatoires, les premiers croyants (à savoir le Prophète et ses compagnons) se dirigeaient vers Jérusalem pour l’accomplissement des offices quotidiens, ceci pendant un an et demi. Puis à la demande de notre Prophète, la direction de la prière fut changée, passant de Jérusalem à la Mecque lors du mois de Chabane.
Cet épisode est relaté dans une dizaine de versets parmi lesquels :
« Les faibles d'esprit parmi les gens vont dire: Qui les a détournés de la direction (Qibla) vers laquelle ils s'orientaient auparavant? Dis: C'est à Allah qu'appartiennent le Levant et le Couchant. Il guide qui Il veut vers un droit chemin » S.2-v.142,
« Et ainsi nous avons fait de vous une communauté de justes pour que vous soyez témoins des gens comme le messager sera témoin de vous. Et nous n’avions établi la direction vers laquelle tu te tournais que pour montrer qui suit le messager (Mohamed) et qui s’en retourne sur ses talons. C’est certes un changement difficile sauf pour ceux qu’Allah a guidé. Et ce n’est pas Allah qui vous fera perdre la récompense de votre foi car Allah est certes pour les hommes compatissant et miséricordieux » S2- v.143,
« Certes nous t’avons vu tourner le visage en tous sens vers le ciel, nous t’orientons donc vers une direction qui te plaira. Tourne donc ton visage vers la mosquée sacrée de La Mecque et où que vous soyez, tournez y vos visages. Certes ceux à qui le livre a été donné savent bien que c’est la vérité venue de leur seigneur » S2- v.144,
« Et d’où que tu sortes, tourne ton visage vers la mosquée sacrée de La Mecque et où que vous soyez, tournez y vos visages» S.2-v.150.
La naissance de l'imam Hussein
Certains se posent peut-être la question à savoir qui est l'imam Hussein? En réalité, la question ne se pose pas pour un musulman, sachant que son grand-père est le bien-aimé des cieux et de la terre, le sceau de la prophétie, celui qui face au Seigneur a le seul pouvoir d'intercession suprême : le Prophète. Sa grand-mère, la sainte Khadija, est celle à qui le Prophète a dit : « Sache que ton Seigneur t’adresse ses salutations par delà les sept cieux » (Bukhari). Il lui dit aussi : « Khadija auprès d’Allah, tu es la maîtresse des femmes pieuses de l’humanité » (Bukhari) Son père n’est nul autre que l'imam Ali quatrième qualifie et successeur du Prophète, celui dont le Prophète disait : « Celui dont je suis son maître qu’il sache alors que Ali est aussi son maître » (tirmidhi) « Je suis la cité du savoir et Ali en est la porte » (Al hakim). Sa mère, la sainte Fatima Zahra, fille chérie du Prophète, est celle qui s'est démarquée par la piété jusqu'à ce que son père confie à ses compagnons « Tout comme sa mère, Fatima est la maîtresse des femmes pieuses de l'humanité » (bukhari).
Le Prophète l’évoquait en disant : « Je suis de Fatima et Fatima est de moi, ce qui la réjouit me réjouis, ce qui la contrarie me contrarie » (Muslim). Quant à son frère, c'est le savant, le pieux, le commandant des croyants : l'imam Hassan. Le maître des jeunes habitants du paradis, comme le définissait le Prophète en personne. Depuis le sceau de la prophétie la terre n'a pas connu de jeunes plus valeureux et vertueux que lui. Le Prophète disait en parlant de lui : « Mon petit-fils Hassan est un noble maître et par sa grâce le Seigneur enlèvera une grande discorde au sein de ma communauté » (bukhari). Chères lectrices, chers lecteurs, l'imam Hussein, issu de la noblesse et de la piété, a su être à la hauteur de ses aïeux. Le Prophète lui a accordé son amour et disait : « Je suis une partie de Hussein et Hussein est une partie de moi. Ô Seigneur aime celui qui l'aime et maudis celui qui le déteste. Hussein est le maître des jeunes habitants du paradis » (Tarabani). Hussein, le brave, est celui qui durant des jours a tenu face à l'oppression, aux combats et à la torture. Il succomba et devint le martyr de Karbala suite à la soif aveugle de pouvoir des ennemis de l'islam. Mille salutations à notre bien-aimé, le Prophète pour avoir proclamé : « Fatima, Ali, leurs deux enfants Hassan, Hussein et moi-même habiteront, tous ensemble, au paradis, dans la même demeure » (Bayhakhy). C’est au cours de ce mois de chabane béni, que la communauté des croyants, les amoureux du prophète et de sa famille, commémorent dignement la naissance de notre maître Hussein. Celui dont la lumière suffit pour illuminer à jamais le mois de chabane. « Seigneur je ne veux pas d'un cœur qui ne renferme pas un amour pour ton bien-aimé et sa noble descendance ».
Adressons-lui nos salutations
Dans la sourate ahzab se trouve un verset qui établit la nature de la relation entre les musulmans et leur Prophète, dans lequel il est dit : « Allah et ses anges adressent leurs salutations au Prophète. Ô vous qui avez cru adressez-lui vos prière et saluez-le dignement » S.33 V.56. Ce noble verset, fut aussi révélé le mois de Chabane. Il enjoint les croyants à adresser leurs salutations au Prophète comme leur Seigneur et les habitants du ciel. Dès lors, à chaque fois que son nom est prononcé les musulmans répètent : « que la paix et les salutations soient sur Lui ». Cet acte est sacré et fondamental dans la religion, d’ailleurs d'innombrables ahadiths en témoignent. En voici quelques-uns :
« Celui qui prie sur moi une fois Allah priera sur lui dix fois, cent fois pour celui qui prie dix fois et mille fois contre cent prières » bukhari
« En réalité, le vrai avare est celui qui entend mon nom et qui n’adresse pas ses prières et salutations » tabarani
« Celui qui prie sur moi à n'importe quel instant, alors mon Seigneur me rend l'âme afin que je réponde à ses salutations » muslim
« Ô seigneur adresse indéfiniment tes nobles prières ainsi que tes pures salutations au bien-aimé des cieux et de la terre, notre maître Mohammed, ainsi qu’à sa famille et ses descendants ».
Chères lectrices, chers lecteurs, qui ne cherchent pas l'absolution ? Qui est donc celui qui refuserait l'agrément de son Seigneur ? L'Homme trouvera sa réussite que dans la dépendance à son Seigneur et gagnera le salut que dans l'indépendance aux créatures. A tous ceux que la quête de spiritualité anime, un précieux cadeau divin vous est accordé, vivez donc pleinement ces instants de miséricordes tel le mois de Chabane.
« Ô seigneur ta miséricorde et ta science enveloppent toutes choses, accorde donc l'absolution à ceux parmi tes serviteurs, qui ont choisi la voie du repentir et qui suivent ta droiture. Préserve-les du châtiment de la fournaise » S.40 V.7.
4 years ago
Science et Islam
Le jour de l’Aïd
Chers lectrices et lecteurs, parmi les moments de joie que notre communauté musulmane toute entière attend avec impatience, les jours de fête de l’Aîd. Elles sont au nombre de deux ; l’une marquant la fin du mois de Ramadan et l’autre celle du pèlerinage. Notre seigneur nous a alors prescrit ces jours de fête pour tant de raisons spirituelles et morales. Parmi celles-ci, permettre aux musulmans de faire rentrer la joie dans leurs cœurs, après que ces derniers ont passés des moments intenses dans l’adoration, la dévotion et la méditation. Ceci est donc une sagesse d’Allah, c'est-à-dire de prescrire une fête après des moments de grandes adorations, afin de préserver les cœurs de la lassitude et de la paresse. Notre maître le prophète dit dans ce sens : « Remplissez vos cœurs de joie de temps en temps car lorsqu'ils se lassent ils deviennent aveugles ».
Un jour, un compagnon nommé Hanzala s'est plaint à Seyidna Abû Bakr, il lui dit : « lorsque nous sommes en compagnie du prophète nous vivons des moments de spiritualité forts ; il nous parle du paradis comme si nous le voyons et de l'enfer comme si nous le voyons de nos propres yeux et, lorsqu'on le quitte, nous nous mettons à jouer avec nos enfants et nos femmes et à faire tant de choses de ce bas monde, comme si nous n’avions rien vécu de spirituel une heure plus tôt, O Abu Bakr je suis devenu hypocrite !! ». Seyidna lui alors dit : « O Hanzala, je te jure que je me trouve dans la même situation que toi ! Allons voir le prophète afin qu’il puisse nous éclairer. » Une fois arrivé chez le prophète, Hanzala expliqua alors au prophète la raison de sa venue. Le prophète lui dit alors : « sachez que la vie doit être partagés de moments à moments, des moments de spiritualité et des moments de repos, des moments d'adoration et des moments de joie, des moments de semences et des moments de récolte. C’est aussi la spiritualité, c’est être équilibré afin de ne pas lasser les cœurs. Sachez que si vous aviez chez vous le même comportement que vous aviez en ma présence, vous seriez alors devenus des anges ». (Muslim) Voilà ce que nous apprend le prophète chers lectrices et lecteurs, la vie du croyant doit être partagée par différents états afin de préserver le cœur de certains maux.
Parmi aussi les raisons de la prescription de l’Aîd, offrir un moment de rencontre, d'unité et de visite entre les fidèles. Et ceci, lorsqu'ils sortent tous ensemble avec une seule direction, celle de la mosquée pour y accomplir la prière en communion. Ceci ne s’arrête pas là, après la prière, ils se rendent visite mutuellement, utilisant cette fête comme un moyen de renouer les liens avec ceux dans la relation s’est coupée. L’Aîd est aussi un moment pour tout musulman de se souvenir des actes des hommes pieux, ceux qui n'ont jamais discuté les ordres de leur seigneur. Une manière pour tout fidèle d'apprendre ou mettre ses pieds. L'exemple du prophète Ibrahim est peut-être le plus marquant. Après 80 années sans avoir d’enfant, Seyidna Ibrahim se voit ordonné d’égorger celui-ci en guise d’offrande. Ni son enfant ni sa femme, n’a montré de réticence face à l’ordre divin. Bien au contraire, ils l’ont accepté avec humilité et soumission. Allah dit à leur sujet : « Puis quand tous deux se furent soumis (à l'ordre d'Allah) et qu'il l'eut jeté sur le front, voilà que Nous l'appelâmes "Abraham! Tu as confirmé la vision. C'est ainsi que Nous récompensons les bienfaisants". C'était là certes, l'épreuve manifeste. Et Nous le rançonnâmes d'une immolation généreuse. Et Nous perpétuâmes son renom dans la postérité : "Paix sur Abraham". Ainsi récompensons-Nous les bienfaisants; car il était de Nos serviteurs croyants. Nous lui fîmes la bonne annonce d'Isaac comme prophète d'entre les gens vertueux. Et Nous le bénîmes ainsi que Isaac. Parmi leurs descendances il y a [l'homme] de bien et celui qui est manifestement injuste envers lui-même. » (37 : 103/113) N’oublions pas en ce moment de partager nos joies avec les nécessiteux, ceux qui n'ont pas la capacité de vivre ces moments comme ils le devraient. Il est important d'avoir une pensée pour eux en ce jour. Allah dit dans le coran : « Prononcez donc sur eux le nom d'Allah, quand ils ont eu la patte attachée, [prêts à être immolés]. Puis, lorsqu'ils gisent sur le flanc mangez-en, et nourrissez-en le besogneux discret et le mendiant. Ainsi Nous vous les avons assujettis afin que vous soyez reconnaissants. » (22 : 36). Notre exemple est notre prophète, paix et salut sur lui, lorsque le jour du Aîd, il égorgea un mouton et dit : « Au nom de Dieu le Miséricordieux Dieu est le plus Grand, voilà l'offrande de Muhammad et de sa famille ! Au deuxième mouton il dit : Au nom de Dieu le Miséricordieux Dieu est le plus Grand, ceci est une offrande pour tous les pauvres de ma communauté » (Bukhari)
4 years ago
Science et Islam
Le mois de Muharram
C’est le premier mois lunaire du calendrier hégirien, il a été marqué par plusieurs événements majeurs de l’histoire musulmane ; il y a eu l’hégire du prophète le 1er jour de muharram, la recommandation du prophète de jeûner le 10ème jour, celui de Achoura
Premier mois de l’année
Par Sa miséricorde et Sa sagesse, Allah a prescrit les rituels musulmans et les a organisés de manière à ce qu’ils correspondent à des moments et périodes bien déterminés dans l’année. Nous ne pouvons pas rester insensibles et insouciants quant à la période où intervient le pèlerinage. En effet, c’est durant le dernier mois de l’année lunaire, celui de Zul Hijja, que Dieu donne la possibilité à toute personne désireuse de se racheter de ses péchés, de se rendre à la mosquée sacrée de La Mecque afin de se voir pardonné. Le prophète, paix et salut sur lui, nous dit dans ce sens : « Celui qui accomplit le pèlerinage sans proférer de paroles obscènes, ni commettre d’actes indécents, sort de son pèlerinage aussi pur que le jour de sa naissance » Bukhari. Le mois de Zul Hijja compte également en son sein, les jours les plus bénis de l’année, ceux par lesquels Allah a juré dans le saint coran lorsqu’Il dit dans la sourate Al Fajr : «Par l'Aube! Et par les dix nuits ! » s.89-v1/2. Le prophète définit de manière explicite le mérite de ces jours : « Il n’y a pas de jours plus importants auprès d’Allah - exalté soit-Il - et au cours desquels les œuvres sont plus aimées de Lui, que durant ces 10 jours. » Tabarani. En jeûnant le jour d’Arafat, neuvième des dix jours, celui où Allah nous garantit « d’effacer les péchés de deux années: l’année passée et celle à venir » Muslim, le fidèle a une fois de plus la chance de se repentir. Le mois de Muharram est alors l’occasion pour tout un chacun de se remettre en question, engager de nouvelles résolutions et réformes dans sa vie religieuse afin que l’année qui débute soit meilleure que la précédente. Ainsi l’idée d’évolution et de progression spirituelle pourra alors être effective. Cette idée de révision de soi même est indispensable pour l’épanouissement moral. Le compagnon Umar Ibn Al Khattab avait l’habitude de dire : « Jugez vous avant que l’on vous juge ».
L’hégire du prophète à Yathrib (Médine)
Lorsque l’on évoque le premier mois de l’année hégirienne, Muharram, nous vient à l’esprit l’hégire du prophète, paix et salut sur lui. Ce voyage qui l’a fait quitter La Mecque pour rejoindre Médine. Un voyage qui marqua à la fois la fin de l’oppression que subissaient les musulmans et le début d’une ère florissante. Après treize années d’appels vers l’islam, le prophète, paix et salut sur lui, reçut l’ordre de quitter la Mecque pour Médine afin de fuir les nombreuses et diverses persécutions des païens Quraychites qui refusaient de croire en la prophétie du Messager de Dieu. Les musulmans étaient alors faibles, en petit nombre, attaqués et menacés de tous les côtés. Alors, avant la prescription de l’hégire, les musulmans ont d’abord commencé à quitter la Mecque clandestinement par petit groupe. Lorsque le prophète reçut l’ordre d’Allah de quitter la Mecque, c’est l’ange Jibril qui vint le voir pour le lui transmettre : « Cette nuit, ne dors pas dans ton lit ». A la nuit tombée, la maison du prophète fut encerclée par les Quraychites mais, malgré tous leur préparatifs, le messager d’Allah put quitter sa demeure sans être vu par aucun d’entre eux. Et pour bien marquer son passage, le Prophète fit le tour du groupe, lança une poignée de sable à la figure de chacun d’eux et récita le verset où Allah dit : « et Nous mettrons une barrière devant eux et une barrière derrière eux ; Nous les recouvrirons d'un voile : et voilà qu’ils ne pourront rien voir. » S.36-v9. Au lendemain matin, les qurayshites se réveillèrent et comprirent à la vue du sable sur leurs cheveux, qu’ils avaient non seulement failli à leur mission mais venaient d’être ridiculisés par le prophète, paix et salut sur lui. Ils enfoncèrent alors la porte de la demeure du prophète mais ne virent dans son lit que l’imam Ali qui avait prit la place du Messager. Après avoir vécue 53 années à La Mecque, cette ville qui le vit naître lui ainsi que ses ancêtres, le voilà contraint à la quitter. Arrivé à la frontière mecquoise, il tourna son noble visage vers cette cité, sa cité, et s’adressa à elle en ces termes : « O toi La Mecque, je jure par Allah que parmi les cités terrestres tu es ma préférée et si ton peuple ne m’avais pas contraint à te quitter, jamais je ne l’aurais fait. » Ibn Hicham. A ce moment là, alors que le Prophète montre son attachement à sa terre tant aimée, les portes du ciel s’ouvrirent et l’ange Jibril descendit vers le prophète, paix et salut sur lui, accompagné d’un message divin, un verset coranique dans lequel Dieu dit à Son Bien Aimé : « Celui qui t'a prescrit le Coran te ramènera certainement là où tu (souhaites) retourner. Dis : "Mon Seigneur connaît mieux celui qui a apporté la guidée et celui qui est dans un égarement évident. » S.28-v85. Parmi les enseignements que nous offre l’hégire du prophète, paix et salut sur lui, c’est le coté relationnel entre les musulmans eux mêmes et ceux qui ne partageaient pas leurs mêmes convictions. En effet, lorsque le prophète décida de quitter la Mecque, ni lui ni Abu Bakr ne connaissait le chemin qui les ramènera à la grotte Thawr. Ils louèrent alors les services d’un homme non croyant, qui n’était donc pas musulman, mais qui malgré cela, accepta de les mener là où ils seraient en sécurité. Notons aussi que le prophète n’hésita pas à s’en remettre et même solliciter le soutien d’un non musulman tant que celui-ci était digne de confiance. Tels sont les enseignements de l’islam. Allah dit : « Allah ne vous défend pas d'être bienfaisants et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour la religion et ne vous ont pas chassés de vos demeures. Car Allah aime les équitables. » S.60-v8.
« Que penses-tu de deux personnes dont Dieu est le Troisième ? ». S’il devait y avoir une parole résumant la situation que vécurent le messager d’Allah et son intime compagnon Abu Bakr dans la fameuse grotte Thawr, ce serait celle-ci. Après avoir été pourchassés par les mecquois, qui souhaitaient en finir avec leurs vies, tous deux pénétrèrent une grotte afin de s’y réfugier. Le miracle divin intervenu au moment où les qurayshites s’approchèrent de la grotte ; Dieu fit tisser une toile d’araignée à l’entrée de celle ci et plaça un oiseau dans son nid avec ses petits, écartant l’hypothèse que les musulmans auraient pu se réfugier dans cet endroit. Abou Bakr était si terrifié qu’il fit part de son inquiétude au prophète qui le réconforta en lui disant : « Que penses-tu de deux personnes dont Dieu est le Troisième ? ». Dieu relata cet épisode dans le coran : « Si vous ne lui portez pas secours... Allah l'a déjà secouru, lorsque ceux qui avaient mécru l'avaient banni, deuxième de deux. Quand ils étaient dans la grotte et qu'il disait à son compagnon : "Ne t'afflige pas, car Allah est avec nous." » S.9-v40.
Une fois arrivé à Médine, le prophète s’y installa, y construit sa mosquée ainsi que sa demeure, et appela les Muhajirines, les émigrants, et ceux qui les avaient accueilli, les Ansars, à la fraternité. À Médine, le Prophète devint le chef de l'État, Yathrib fut alors appelée « la ville du Prophète », Madinatou an-Nabi. Il mit en place une charte des Droits et Libertés humaines qui sera appelée la Constitution de Médine. A travers celle-ci, le prophète détermina que les croyants monothéistes musulmans, juifs et chrétiens, ne formeraient qu’une seule et unique communauté. Il décida également que chaque juif avait les mêmes droits que les musulmans et la même liberté de prêcher leur conviction religieuse. Interdiction faite également à tout croyant monothéiste de commettre un péché portant préjudice à l’autre groupe. La protection de Dieu est sur tous les croyants monothéistes. Quant au sein des musulmans, quels que soient leurs clans ou origines tribales, ils partagent entre eux le prix du sang, payent la rançon des captifs selon le bon usage et l'équité. Le prophète montra alors sa capacité à diriger et organiser un état en faisant preuve d’une moralité et d’un sens de la paix inégalés dans l’histoire de l’humanité.
Le jour d’Achoura
Achoura vient du mot عشرة (‘acharah), c’est le nombre dix en arabe. Il correspond au dixième jour du mois de Muharram. C’est un jour de victoire et de triomphe dans l’histoire des religions. En effet, c’est dans ce jour qu’Allah secourut ses prophètes et messagers dans les moments les plus difficiles de leur prédication. En arrivant à Médine, le prophète, paix et salut sur lui, constata que les juifs jeûnaient ce jour, il les interrogea alors sur les raisons de ce jeûne. Ils répondirent que c’est un grand jour durant lequel Allah sauva Moussa (Moïse) et son peuple de l’armée de Pharaon et qu’ils le jeunaient en guise de remerciement. Le prophète leur dit alors « Nous sommes plus digne de Moïse que vous » et instaura non seulement le jeûne d’Achoura mais recommanda également de jeûner le neuvième et onzième jour. Selon Abu Qatada, le messager d’Allah, paix et salut sur lui, dit : « je jeûne le jour d’Achoura dans l’espoir qu’Allah pardonne les péchés de l’année écoulée » Muslim. Avant la prescription du jeune du mois de ramadan, le jeune d’Achoura fut obligatoire. Une fois le jeune de Ramadan prescrit, Achoura devint alors facultatif mais très recommandé au vu des mérites qu’il renferme.
Chers lectrices, chers lecteurs, le mois de muharam est un mois sacré durant lequel Allah multiplie la récompense des bonnes actions. Il serait dommage de passer à côté de toutes les miséricordes disposées au croyant à l’occasion de ce mois. Grâce au jeûne du jour d’Achoura, Allah nous offre la chance de débuter l’année de la meilleure des façons. Nous vous souhaitons donc une excellente année 1433 de l’ère hégirienne et espérons qu’elle soit pour vous une année de réussite tant sur le plan religieux que professionnel et aussi sentimental.
4 years ago
Science et Islam
Le mois sacré de Rajab
Chères lectrices, chers lecteurs, nous sommes actuellement dans le mois sacré de Rajab. Pour information, l’islam se réfère aux mois lunaires équivalant à dix jours supplémentaires dans une année par rapport aux mois solaires. Les douze mois lunaires sont : Muharram, Safar, Rabi’I, Rabi’II, JumadaI, JumadaII, Rajab, Chabane, Ramadan, Chawal, Dhul Qida, Dhul Hijja.
Parmi ces douze mois, quatre sont considérés dans la religion musulmane comme sacrés. A ce propos, Allah le-très-haut dit : « Les nombres de mois auprès d’Allah sont douze mois inscrits dans le livre d’Allah le jour de la création des cieux et de la terre, il y en a quatre qui sont sacrés. Ne vous faites pas du mal à vous-même dans ces mois » s9 v36. Le prophète, lors de son dernier pèlerinage, trois mois avant sa mort, s’adressa à ses fidèles en leurs disant : « Le temps est revenu à sa configuration initiale, le jour où notre Seigneur a crée les cieux et la terre, l'année est de douze mois, parmi ces mois, quatre sont sacrés, à savoir, trois mois successifs --Dhul qi'dah, Dhul hijjah et Muharram-- et un distinct, celui de Rajab » Muslim.
Qu’est ce qu’un mois sacré ?
Avant l’islam, les arabes, dans leur intérêt commun, avaient proclamé quatre mois comme étant sacrés reçus de l’héritage d’Abraham. Pendant ces mois, la guerre était bannie et la paix devait régner. Au point que celui qui croiserait la route du meurtrier de son père ne devait pas s’en prendre à lui. A l’avènement de l’islam, ces quatre mois ont été confortés dans leur caractère particulier. Désormais, les musulmans (même si durant toute l’année ils se devaient déjà de se préserver de tout mal) avaient l’obligation d’observer une conduite irréprochable lors des mois sacrés, car comme l’a dit le Prophète : « Durant ces mois sacrés, le paradis est plus proche de vous mais l’enfer aussi ». Il dit aussi : « La récompense des bonnes actions y est multipliée et la valeur des péchés aggravée » Abou Daoud En ce qui concerne le mois de Rajab, dont nous vivons les premiers jours, le Prophète rappela ceci : « Ô Seigneur béni nous dans le Mois de Rajab, de chabane et fait nous atteindre Ramadan » Boukhari Ce hadith illustre la valeur préférentielle de ce mois aux yeux de notre Seigneur. Il est donc de notre devoir d’exceller dans notre comportement durant ce mois, en multipliant les bonnes œuvres et en nous préservant de toutes formes de péchés. Puisque, comme nous l’avons souligné précédemment, en période de mois sacré les bonnes actions autant que les mauvaises comptent double.
Le voyage nocturne
Hormis le caractère sacré du mois de Rajab, ce mois se démarque également par les faits historiques qui s’y sont produits. Des faits qui ne peuvent être ignorés par le croyant, notamment le voyage nocturne du Prophète vers Jérusalem, effectué en l’an neuf de la prophétie. Endeuillé par la perte de son oncle et protecteur Abu Talib, ainsi que par celle de sa noble épouse Khadija, à une époque où l’oppression Mecquoise faisait rage, Allah le-très-haut le convia à ce voyage relaté dans le Coran : « Gloire et Pureté à Celui qui de nuit, fit voyager Son serviteur [Muhammad], de la Mosquée Al-Haram à la Mosquée Al-Aqsa (Jérusalem) dont Nous avons béni les alentours, afin de lui monter certaines de Nos merveilles. C'est Lui, vraiment, qui est l'Audient, le Clairvoyant. » S17 V1.
Jérusalem a toujours été la terre sacrée de tous les prophètes de la lignée de Noé et d’Abraham. Aujourd’hui encore, sa mosquée est la troisième mosquée la plus sainte de l’islam après La Mecque et Médine. A ce sujet, le Prophète (psl) nous a dit : « Une prière dans la Mosquée sacrée vaut 100.000 prières, une prière dans ma Mosquée vaut mille prières, et une prière à Jérusalem vaut cinq cents prières » At Tabarani. Ainsi Ibn Abbas qu’Allah l’agrée a dit : « Les prophètes ont construit Jérusalem, et y ont vécu. Il n'y a pas un seul pouce d’elle sans qu'un prophète n'y ait prié ou qu’un ange ne s'y soit tenu. »
Lors de son voyage nocturne du mois de Rajab, le Prophète Mohamed en compagnie de l’ange Gabriel a prié à Jérusalem, en présence également de tous les prophètes depuis Adam jusqu’à lui-même, qui fut l’imam. Cet événement nous prouve que la religion est unique et que Noé, Abraham ou encore Moïse et Jésus sont les maillons d’une chaine prophétique, qui débute par Adam et dont le sceau fut Mohamed. Leur message est unique, leurs voix ne fait qu’une : « Nous ne te disons ô Mohamed que ce qui a été dit aux messagers avant toi » s41 v43, « Et lorsque nous prîmes de la part des prophètes leurs engagements, de ta part, de la part de Noé, d’Abraham, de Moïse ainsi que de Jésus fils de Marie. Et nous prîmes de leur part un engagement solennel ».S33 v7
Si l’héritage est commun, comment alors comprendre la guerre qui ravage Jérusalem entre les adeptes d’un seul, unique et même Dieu ? Voyez comment le fanatisme aveugle se joue des humains !
L’ascension vers les cieux
C’est au cours de la 27ème nuit de Rajab, que le Prophète débuta son ascension. A ce sujet, il a dit : « "Al-Burâq" -une monture blanche, plus grande qu'un âne et plus petite qu'une mule, qui se trouvait d'un bond où son regard s'arrêtait- me fut amenée. Je la montais et fus transporté à Jérusalem. Là-bas, je l'attachais à l'anneau destiné à l'usage des prophètes. Je pénétrais dans la mosquée où je priais deux rak'a. A ma sortie, Gabriel m'offrit deux récipients: l'un contenant du vin, l'autre du lait. Je choisis le lait; et Gabriel me déclara alors que j'avais élu la voie primordiale. Porté par lui, je m'élevais jusqu'aux régions célestes. Gabriel demanda la permission d'y accéder… » Bukhari. Cette visite dans le monde céleste est truffée de symboles. C’est à l’issue de ce voyage que les prières lui furent prescrites. Il visita l’enfer et le paradis. Il rencontra aussi personnellement les prophètes établis dans chaque ciel et prit connaissance des mystères jusque là méconnus car il fut le seul autorisé à dépasser le lotus de la limite (sidrat al muntaha). Puis ce fut la rencontre avec le divin.
La fin de l’oppression
Le mois de Rajab est marqué aussi par l’une des plus grandes victoires de l’islam, en effet la victoire remportée lors de la bataille de Tabuk, en l’an neuf de l’hégire, soit une année avant la mort du Prophète. Cette victoire a permis de mettre terme à l’oppression des tribus qui a duré tout de même vingt deux années. Elle concéda la reconnaissance de la souveraineté des musulmans, dans un état dont la capitale était Médine, ville sainte où repose par ailleurs le Prophète.
Chers lecteurs et lectrices, Notre Seigneur a élu certaines de ses créatures pour leurs procurer plus de sacralité, parmi les anges et les hommes, son choix se porta en faveur des messagers, de la terre il a préféré les lieux de cultes. Des mois, celui de ramadan et les quatre mois sacrés sont au-dessus de tous. Alors, sanctifiez ce que votre Seigneur a purement choisi et sachez que les hommes de compréhension ne donnent de valeur aux choses qu’à la même mesure que celle attribuée par leur Seigneur.
Puisse Allah nous donner la force d’être à la hauteur de sa satisfaction et de sanctifier ce qu’il nous a enjoint de sanctifier.
« Ainsi, sanctifier les rituels établis par Allah est signe de la piété des cœurs. » Coran
4 years ago
Science et Islam
Le Ramadan
Considéré comme le mois le plus spirituel de l'année chez les musulmans, le mois de ramadan est un rendez-vous annuel incontournable pour toute une communauté. Le jeûne de ce mois béni se positionne à la troisième place dans les cinq piliers de l'islam. Non seulement il s’inscrit dans les actes d’adorations à caractère obligatoire mais il représente, en outre, une période durant laquelle de bonnes résolutions sont prises souvent accompagnées d’un engagement spirituellement. En effet, le musulman perçoit à travers cette occasion l’opportunité de signer sa rédemption et de débuter une vie nouvelle, plus saine et plus morale.
Chaque jour, il confronte sa foi aux plaisirs éphémères et aux jouissances de la vie prenant ainsi pleine conscience de ses faiblesses. Pour aider et faciliter le croyant au cours de ce neuvième mois lunaire, Le Tout Miséricordieux a tout planifié. A ce propos, Le Prophète, paix et bénédiction sur lui dit : «Le Ramadan est venu à vous! C'est un mois de bénédiction. Allah vous enveloppe de paix et fait descendre la miséricorde. Il décharge le croyant de ses fautes et Il exauce ses demandes. Allah vous regarde rivaliser d'ardeur dans ce but et Il se loue de vous auprès de Ses anges. Montrez à Allah le meilleur de vous-mêmes, car il est bien malheureux celui qui est privé de la miséricorde d'Allah, Puissant et Majestueux! » (Ibn Majah) et : «Lorsque arrive la première nuit du mois de Ramadan, Allah ordonne à son Paradis: «Prépare-toi et embellis-toi pour Mes serviteurs qui viendront bientôt dans Ma demeure et Ma générosité se reposer des peines du monde d’ici-bas». (Bayhaqi). la nuit de la décision. Voilà autant d’événements qui justifient l'importance de ce mois.
Durant ce mois, le croyant doit s'abstenir de consommer toutes formes de nourriture et de boissons dès l'aube jusqu'au coucher du soleil. Loin de se réduire à l’abstinence alimentaire, le jeûne exige de l’Homme la mobilisation de tout son être. Le respect des règles du jeûne en matière de privation alimentaire et de plaisirs charnels doit s’accompagner également d’une maîtrise des autres sens et plus particulièrement celui de la langue : « Le jeûne est un bouclier ; aussi, lorsque vous jeûnez, évitez de dire des paroles oiseuses ou de vociférer ; et si quelqu’un vous insulte et vous cherche querelle, dites : « Je jeûne. » (Bukhari). Ce hadith de notre bien-aimé, le Prophète, souligne l’importance de se maîtriser et de ne pas se laisser emporter pas l’énervement ou le sentiment de rancune. D’ailleurs, le jeûne ne sera récompensé que si le croyant parvient à maîtriser tous ses membres. Notre bien-aimé le Prophète dit : « Celui qui ne s’abstient pas de mentir et de mal se conduire, Allah n’a pas besoin qu’il s’abstienne de boire ni de manger. » Ou encore : « Il y a des jeûneurs qui ne gagnent de leur jeûne que la faim et la soif » (Ibn Majah). C’est en ces termes qu’Allah définit la finalité du jeûne de ce mois : « Ô les croyants! On vous a prescrit le jeûne comme on l'a prescrit à ceux d'avant vous, ainsi atteindrez-vous la piété ». Ce verset, à l’origine de la prescription de cette adoration (également présente chez les communautés antérieures), rappelle très clairement le but du jeûne : atteindre la piété. L’Homme faible et assujetti aux tentations, aux péchés et aux mensonges, entre autres, a besoin perpétuellement d'être guidé et rappelé vers le droit chemin. Le mois de ramadan apparaît donc comme une période idéale d’entraînement pour le croyant afin de se rapprocher de Dieu en multipliant les actes de piété. C'est le moment propice pour ceux qui étaient loin de la foi de se rapprocher, pour les pécheurs de se repentir, pour ceux qui ne pratiquaient pas de s'initier, pour les novices de se perfectionner ou encore pour les adorateurs d’accentuer leurs actes de dévotion. Autrement dit, tout le monde peut en tirer profit et voir à l'issu de ce mois ses péchés absous et ses fautes effacées : « Celui qui jeûne le mois de Ramadan, en connaissant et en respectant avec vigilance les règles du jeûne, expie les fautes de son passé » (Bukhari). Par ailleurs, contrairement aux actes de bien, dont la récompense appartient à l'Homme, le jeûne, lui, revient directement au Créateur. Il se chargera, Lui-même, de récompenser son serviteur : « Toute l’œuvre du fils d'Adam lui appartient à l'exception du jeûne qui M'appartient et c'est Moi Qui le rétribue. » (Bukhari).
Mois du Coran
« Le mois de Ramadan au cours duquel le Coran a été descendu comme guide pour les gens, et preuves claires de la bonne direction et du discernement. Donc quiconque d'entre vous est présent en ce mois, qu'il jeûne! Et quiconque est malade ou en voyage, alors qu'il jeûne un nombre égal d'autres jours. - Allah veut pour vous la facilité, Il ne veut pas la difficulté pour vous, afin que vous en complétiez le nombre et que vous proclamiez la grandeur d'Allah pour vous avoir guidés, et afin que vous soyez reconnaissants ! » s.2-v.185
Hormis le fait d’être le meilleur des mois, le mois de ramadan renferme également la meilleure des nuits : la nuit du destin, celle de la descente du Coran. Elle vaut mieux que mille mois d’adorations. Dieu dit : « Nous l’avons certes, fait descendre (le Coran) pendant la nuit du destin (Al-Qadr). Et qui te dira ce qu’est la nuit du destin ? La nuit du destin est meilleure que mille mois. Durant celle-ci descendent les Anges ainsi que l’Esprit, par permission de leur Seigneur pour tout ordre. Elle est paix et salut jusqu’à l’apparition de l’aube ».S.97 .Cette nuit est celle durant laquelle le Coran fut révélée afin d’illuminer l’humanité par sa guidée en la sortant des ténèbres de l’ignorance vers la lumière de la science et du savoir jusqu’à la fin des temps. Par conséquent, le mois de ramadan est évidemment le meilleur pour réserver une place d’honneur au Coran en s’adonnant à sa lecture. Non seulement la lecture mais aussi la méditation de ses sens et des secrets contenus sans ses versets. Il est essentiel d’achever au minimum une fois la lecture du Saint Coran si l’on désire profiter intégralement de la récompense de ce mois unique en termes de bienfaits. Effectivement, sa lecture constitue indéniablement une des meilleures adorations. Le Messager de Dieu a dit: « Celui qui lit une seule lettre du Coran s'inscrit une bonne action et la bonne action a dix fois son salaire. Je ne dis pas que alif, lam, mim (lettres énigmatiques se trouvant au début de certains chapitres du Coran) est une lettre, mais A est une lettre, L est une lettre et M est une lettre». Cela semble d’autant plus fondamental lorsqu’elle a lieu durant le mois de sa révélation. D’ailleurs le Prophète, paix et bénédiction sur lui, intensifiait, lui-même, sa lecture durant ce mois béni. A ce sujet, la prière commune après celle de 'ichaa, appelée tarawih, offre la possibilité à tous fidèles de profiter de la récitation coranique et d’assister à la lecture de la totalité du coran au terme des trente nuits.
Ramadan et la vie du croyant
Il serait dommage à l’issu de ce mois béni d’éprouver des regrets quant à la manière dont nous l'avons vécu. Durant toute l'année, l'Homme ne se prive ni de nourriture, ni de boissons, ni de rapports intimes, le Seigneur lui ordonne un seul mois par an afin de purifier son âme et de ressentir un peu ce que vivent les nécessiteux. Le Prophète Yusuf disait lorsqu'il fut questionné sur les raisons de son jeûne: « Je jeune afin de ne pas oublier les pauvres ». Il n’y a donc aucun intérêt à faire de ce mois, censé être un mois de privation et restriction, un mois de consommation. Veillons à ne pas détourner nos intentions. Le mois de ramadan n'est pas un mois de fête dans lequel on consacre nos journées au sommeil, nos soirées à se gaver de nourriture en veillant toute la nuit devant la télévision. Jeûner pour Dieu, c'est sacrifier ses plaisirs éphémères pour le plaisir éternel. La vie spirituelle, que l’on devrait avoir, est résumée dans ce mois : une vie rythmée entre jeûne, prière, repentir, invocations, adoration et méditation. Voici ce que le croyant doit vivre en termes de spiritualité. Bien malheureux, celui donc qui abandonne tous les efforts qu'il a fourni durant ce mois ! La vie spirituelle ne se restreint pas à un mois mais s’étale sur toute une vie. C'est pourquoi le Prophète nous invite à poursuivre six jours de jeûne le mois suivant : le mois de Chawal, expliquant que ceci équivaudrait à jeûner toute une année. A ce titre, prenons exemple sur les compagnons de notre bien-aimé Prophète, qui se préparaient six mois avant et après ramadan afin de profiter pleinement de ce mois mystique. Le Prophète dit : «Si les serviteurs connaissaient la valeur du mois de Ramadan, ils souhaiteraient que l'année entière fût Ramadan» (Bayhaqi). Alors que dire de celui qui aura négligé et passer outre le Ramadan... Le Prophète dit : « Malheureux à celui qui au terme du ramadan n'a pas réussi à se faire pardonner ses péchés ».
Chers lectrices, chers lecteurs, le mois de ramadan, comme le dit le Prophète : « C'est le mois de la patience et la récompense de la patience est le Paradis. C'est le mois du don. C'est un mois dans lequel les ressources du croyant augmentent. Un mois dont le début est miséricorde, dont le milieu est pardon et la fin affranchissement du feu de l'Enfer» (Bayhaqi).
4 years ago
Science et Islam
Le mois de Chabane
Durant le mois de juillet, la communauté musulmane du monde entier vit des jours qui comptent parmi les plus bénis de l'année. En effet, il s'agit du mois de Chabane. Ce dernier est ponctué de plusieurs faits historiques et spirituels marquants. C’est pourquoi, on lui confère un caractère particulier. Par ailleurs, le Prophète intensifiait ses adorations que lors de ce mois-ci, en dehors du mois de Ramadan.
L’attitude du Prophète, durant ce mois, pourrait démontrer à elle-seule son importance, cependant d’autres événements contribuent à aviver sa singularité. On peut citer par exemple le changement de la qibla, qui est intervenu durant cette période, ou encore la naissance du petit fils du Prophète l'imam Hussein. C'est aussi, lors de ce mois, qu’ont été rendues obligatoires aux croyants les salutations au Prophète. C’est aussi le mois qui renferme une nuit appelée la nuit de la décision. Voilà autant d’événements qui justifient l'importance de ce mois.
Le changement de direction pour la prière
Lors des premiers temps qui ont suivi la prescription des cinq prières obligatoires, les premiers croyants (à savoir le Prophète et ses compagnons) se dirigeaient vers Jérusalem pour l’accomplissement des offices quotidiens, ceci pendant un an et demi. Puis à la demande de notre Prophète, la direction de la prière fut changée, passant de Jérusalem à la Mecque lors du mois de Chabane.
Cet épisode est relaté dans une dizaine de versets parmi lesquels :
« Les faibles d'esprit parmi les gens vont dire: Qui les a détournés de la direction (Qibla) vers laquelle ils s'orientaient auparavant? Dis: C'est à Allah qu'appartiennent le Levant et le Couchant. Il guide qui Il veut vers un droit chemin » S.2-v.142,
« Et ainsi nous avons fait de vous une communauté de justes pour que vous soyez témoins des gens comme le messager sera témoin de vous. Et nous n’avions établi la direction vers laquelle tu te tournais que pour montrer qui suit le messager (Mohamed) et qui s’en retourne sur ses talons. C’est certes un changement difficile sauf pour ceux qu’Allah a guidé. Et ce n’est pas Allah qui vous fera perdre la récompense de votre foi car Allah est certes pour les hommes compatissant et miséricordieux » S2- v.143,
« Certes nous t’avons vu tourner le visage en tous sens vers le ciel, nous t’orientons donc vers une direction qui te plaira. Tourne donc ton visage vers la mosquée sacrée de La Mecque et où que vous soyez, tournez y vos visages. Certes ceux à qui le livre a été donné savent bien que c’est la vérité venue de leur seigneur » S2- v.144,
« Et d’où que tu sortes, tourne ton visage vers la mosquée sacrée de La Mecque et où que vous soyez, tournez y vos visages» S.2-v.150.
La naissance de l'imam Hussein
Certains se posent peut-être la question à savoir qui est l'imam Hussein? En réalité, la question ne se pose pas pour un musulman, sachant que son grand-père est le bien-aimé des cieux et de la terre, le sceau de la prophétie, celui qui face au Seigneur a le seul pouvoir d'intercession suprême : le Prophète. Sa grand-mère, la sainte Khadija, est celle à qui le Prophète a dit : « Sache que ton Seigneur t’adresse ses salutations par delà les sept cieux » (Bukhari). Il lui dit aussi : « Khadija auprès d’Allah, tu es la maîtresse des femmes pieuses de l’humanité » (Bukhari) Son père n’est nul autre que l'imam Ali quatrième qualifie et successeur du Prophète, celui dont le Prophète disait : « Celui dont je suis son maître qu’il sache alors que Ali est aussi son maître » (tirmidhi) « Je suis la cité du savoir et Ali en est la porte » (Al hakim). Sa mère, la sainte Fatima Zahra, fille chérie du Prophète, est celle qui s'est démarquée par la piété jusqu'à ce que son père confie à ses compagnons « Tout comme sa mère, Fatima est la maîtresse des femmes pieuses de l'humanité » (bukhari). Le Prophète l’évoquait en disant : « Je suis de Fatima et Fatima est de moi, ce qui la réjouit me réjouis, ce qui la contrarie me contrarie » (Muslim). Quant à son frère, c'est le savant, le pieux, le commandant des croyants : l'imam Hassan. Le maître des jeunes habitants du paradis, comme le définissait le Prophète en personne. Depuis le sceau de la prophétie la terre n'a pas connu de jeunes plus valeureux et vertueux que lui. Le Prophète disait en parlant de lui : « Mon petit-fils Hassan est un noble maître et par sa grâce le Seigneur enlèvera une grande discorde au sein de ma communauté » (bukhari). Chères lectrices, chers lecteurs, l'imam Hussein, issu de la noblesse et de la piété, a su être à la hauteur de ses aïeux. Le Prophète lui a accordé son amour et disait : « Je suis une partie de Hussein et Hussein est une partie de moi. Ô Seigneur aime celui qui l'aime et maudis celui qui le déteste. Hussein est le maître des jeunes habitants du paradis » (Tarabani). Hussein, le brave, est celui qui durant des jours a tenu face à l'oppression, aux combats et à la torture. Il succomba et devint le martyr de Karbala suite à la soif aveugle de pouvoir des ennemis de l'islam. Mille salutations à notre bien-aimé, le Prophète pour avoir proclamé : « Fatima, Ali, leurs deux enfants Hassan, Hussein et moi-même habiteront, tous ensemble, au paradis, dans la même demeure » (Bayhakhy). C’est au cours de ce mois de chabane béni, que la communauté des croyants, les amoureux du prophète et de sa famille, commémorent dignement la naissance de notre maître Hussein. Celui dont la lumière suffit pour illuminer à jamais le mois de chabane. « Seigneur je ne veux pas d'un cœur qui ne renferme pas un amour pour ton bien-aimé et sa noble descendance ».
Adressons-lui nos salutations
Dans la sourate ahzab se trouve un verset qui établit la nature de la relation entre les musulmans et leur Prophète, dans lequel il est dit : « Allah et ses anges adressent leurs salutations au Prophète. Ô vous qui avez cru adressez-lui vos prière et saluez-le dignement » S.33 V.56. Ce noble verset, fut aussi révélé le mois de Chabane. Il enjoint les croyants à adresser leurs salutations au Prophète comme leur Seigneur et les habitants du ciel. Dès lors, à chaque fois que son nom est prononcé les musulmans répètent : « que la paix et les salutations soient sur Lui ». Cet acte est sacré et fondamental dans la religion, d’ailleurs d'innombrables ahadiths en témoignent. En voici quelques-uns :
« Celui qui prie sur moi une fois Allah priera sur lui dix fois, cent fois pour celui qui prie dix fois et mille fois contre cent prières.» bukhari
« En réalité, le vrai avare est celui qui entend mon nom et qui n’adresse pas ses prières et salutations ». tabarani
« Celui qui prie sur moi à n'importe quel instant, alors mon Seigneur me rend l'âme afin que je réponde à ses salutations ». muslim
« Ô seigneur adresse indéfiniment tes nobles prières ainsi que tes pures salutations au bien-aimé des cieux et de la terre, notre maître Mohammed, ainsi qu’à sa famille et ses descendants ».
La nuit de la décision
Mis à part la nuit du destin, il existe ce que l'on nomme la nuit de la décision. La nuit de la destinée est celle durant laquelle les décisions sont prises. Puis c’est au cours de la nuit de la décision qu’elles sont mises en application. On peut dire tout bonnement que c'est au cours de la nuit du destin que le Seigneur décrète et qu’au cours de la nuit de la décision les anges appliquent. Plusieurs ahadiths l’expliquent, on peut citer les suivants :
« Lorsqu’arrive la quinzième nuit de chabane, l'ange de la mort reçoit des tablettes dans lesquelles il est inscrit le nom de ceux dont la mort a été décrétée. Ces derniers vivent alors dans les projets sans savoir que leur nom figure sur la liste des morts ».ibn abi dounya
« Il n'y a aucune âmes qui subit la mort sans que celle-ci ne soit décrétée auparavant durant le mois de chabane » .al khatib
« Au cours du mois de chabane, Allah ouvre pour ses serviteurs les portes de la vie et de la mort ainsi que celles de la subsistance ». al bayhakh
« Jibril est venu me voir pour me dire que dans cette nuit, du milieu de chabane, le Seigneur gracie les hommes de la fournaise ». al bayhakhy
Aicha a dit : « J’ai vu le Prophète prier durant la nuit du milieu de chabane et dire c'est au cours de cette nuit que le Seigneur décide des naissances et des morts. Il y élève les bonnes action et fait descendre les subsistances ».al bayhakhy
Chers lecteurs, hormis ces ahadiths énormément d'autres invitent les musulmans à l'adoration, à la prière, au jeûne et à la bienfaisance d'une manière générale. Ceci durant tous les jours de l'année mais plus particulièrement durant les jours de Chabane ; et surtout sa quinzième nuit, qui je vous le rappel a lieu ce soir, dans la nuit de vendredi à samedi.
Chères lectrices, chers lecteurs, qui ne cherchent pas l'absolution ? Qui est donc celui qui refuserait l'agrément de son Seigneur ? L'Homme trouvera sa réussite que dans la dépendance à son Seigneur et gagnera le salut que dans l'indépendance aux créatures. A tous ceux que la quête de spiritualité anime, un précieux cadeau divin vous est accordé, vivez donc pleinement ces instants de miséricordes tel le mois de Chabane.
« Ô seigneur ta miséricorde et ta science enveloppent toutes choses, accorde donc l'absolution à ceux parmi tes serviteurs, qui ont choisi la voie du repentir et qui suivent ta droiture. Préserve-les du châtiment de la fournaise » S.40 V.7.
4 years ago
Science et Islam
Les mérites du jour du vendredi
« Ô vous qui avez cru ! Lorsqu’on appel à l’office du vendredi, accourez à l’invocation d’Allah et laissez tout négoce. Cela est bien meilleur pour vous, si vous saviez ! Puis quand l’office s’achève, dispersez-vous sur terre, recherchez la grâce d’Allah et invoquez-Le beaucoup afin que vous réussissiez. » Coran : S62, V9 et 10
Il est important pour tout croyant de connaître les éléments sacralisés par notre Seigneur afin de saisir au mieux leur importance et d’y apporter une attention privilégiée. Il est à noter que la valorisation de certaines créations au-dessus d’autres pour ce qu’elles représentent, est une tradition divine. C’est le cas du discernement du Coran, par exemple, face aux autres livres divins. De la même manière, certaines mosquées, villes ou personnes, revêtent une singularité par rapport aux autres. Le fait d’avoir érigé certains Prophètes au-dessus d’autres illustre également cette tradition divine « Parmi ces messagers, Nous avons favorisé certains par rapport à d’autres. » (S2 :V253)
D’ ailleurs, notre maître Abou Qatada, qu’il soit agrée, nous le rappelle à juste titre lorsqu’il dit : « Notre Seigneur a choisi certaines de ses créatures pour y déverser plus de sacralité, parmi les anges et les hommes son choix fut en faveur des messagers, de la terre il a préféré les lieux de cultes, le mois de ramadan et les quatre mois sacrés sont au-dessus des autres mois. Il fit du jour de Vendredi le maître des jours, et de la nuit du destin la meilleure de toutes les nuits. Alors, sanctifiez ce que votre Seigneur a purement choisi et sachez que les hommes de compréhension ne donnent de valeur aux choses qu’à la même mesure que celle attribué par leur Seigneur. » Ainsi comme il a été souligné le jour du vendredi possède un caractère particulier. L’annonce de notre maître le Prophète, paix et salut sur lui, le confirme, lorsqu’ Il dit : « le meilleur jour qu’a vu passer le soleil est celui du vendredi » (Muslim), effectivement, dès les premiers instants de la création, il fut divinement décrété symbole de spiritualité et du retour vers Allah Le Très Haut.
A ce propos, beaucoup de communautés antérieures à l’islam, conscientes du caractère mystique dont ce jour (à l’époque inconnu) est porteur ont ardemment souhaité le connaître et en faire ce qu’ils appellent communément : « le jour du Seigneur ». Certains décrétèrent que ce serait le samedi et d’autres le dimanche. Mais comme l’indiquent des sources rapportées par Bokhari et Muslim seule la communauté mohammadienne en eut l’exclusivité. A ce titre, il est fondamental pour tout croyant d’apprendre à vivre ce jour comme il se doit, à la hauteur de son rang. Ceci est possible qu’à condition de s’imprégner de sa symbolique forte tant spirituellement que moralement.
En effet, notre maître le Prophète, paix et salut sur lui, dit : « C’est le jour qui a vu naître Adam, le jour où il lui fut assigné le Paradis comme demeure et le jour où il en est sorti » (Muslim). Ce hadith montre que jumu’a est un jour de miséricorde et de bienfaisance car le plus grand bienfait qui ait été donné à l’homme c’est d’accéder au monde et ceci afin de lui faire don de miséricorde. Ainsi, lorsque pour la première fois l’âme eut finie d’intégrer le corps d’Adam et que celui-ci sous son effet eut éternué, il reçut l’ordre divin: « Oh Adam, Dis louange à Allah », ce qu’il fit. Puis son Seigneur lui fit don d’une promesse, au-delà de l’entendement d’un grand nombre: « Ton Seigneur te fera miséricorde » ce qui nous conduit au hadith qodsi où Allah Le Très Haut dit : « Ma miséricorde vis-à-vis de l’Homme a précédé ma colère ».(Muslim) Ainsi nous retiendrons que l’homme n’a été crée que pour être le digne témoin de la miséricorde d’Allah. Ensuite Seyidna Adam résida dans la demeure de paix et de miséricorde jusqu'à ce que l’oubli instrumentalisé par les ruses d’Iblis l’en fasse sortir. A l’issue de cet événement dramatique pour le père de l’humanité, il ne fut pas pour autant abandonné. En effet, il lui fut accordé le repentir et le pardon. De plus un autre cadeau chargé en symbolique lui fut offert, désormais il revivra tous les vendredis des moments de grâce tels qu’il vécut jadis lors de son pardon à la condition qu’il sache se tourner vers son Seigneur comme il l’avait fait auparavant : « Tous deux dirent : Seigneur nous nous sommes fait du tord et si tu ne nous pardonnes pas et que tu ne nous accordes pas ta miséricorde alors nous serons certes parmi les perdants ».S7, V23 D’où la parole de notre maître le Prophète, paix et salut sur lui, : « Allah pardonne et efface ce que le serviteur a pu faire d’un vendredi à un autre, à condition qu’il ne s’adonne pas aux péchés dits capitaux ». (Muslim)
L’afflux des fidèles tous en route vers un seul lieu, un seul but, une seule pensée met en évidence l’unité, l’entraide et la solidarité. Des valeurs chères à l’islam, qui doivent se refléter dans la relation avec l’autre. Mais, au-delà de l’appel vers l’unité des corps, il faut comprendre qu’il s’agit d’un appel vers l’unité des cœurs, car tout acte entrepris par le corps sans l’implication du cœur est sans valeur. Le défi donc pour les croyants consiste à faire preuve de solidarité, de tolérance et de respect d’autrui, sans quoi la vie en communauté est inconcevable.
Voici quelques symboliques dans lesquelles s’inscrivent joumu’a dans toute sa grandeur. Par ailleurs, vous trouverez quelques recommandations prophétiques sensées aider le fidèle dans sa méditation et son recueillement en ce jour riche en lumière :
La récitation de la sourate Al Kahf, il y a notamment plusieurs hadiths rapportés à ce sujet tel celui où notre maître le Prophète, paix et salut sur lui, dit : « Celui qui récite la sourate Kahf le vendredi aura une lumière qui l’accompagnera jusqu’au vendredi suivant ». On note d’autres sources dans lesquels notre maître le Prophète, paix et salut sur lui, justifie cette recommandation par ces termes : « C’est une protection contre l’antéchrist ». Il est important de préciser qu’il ne s’agit pas de réciter tout simplement la sourate Al kahf, mais d’ouvrir son esprit et son cœur à la méditation de cette sourate, qui, il faut le souligner, a traité d’une grande partie des maux qui rongent les sociétés modernes à savoir :
Le manque de tolérance à tel point que l’acceptation de la différence devient quasi inexistante et que le droit a une identité individuelle devient synonyme de crime. Ceci faisant totalement abstraction de la volonté de notre Seigneur de créer les gens différents dans la langue, la race, et la manière de penser « Et si il était de la volonté de ton Seigneur il aurait créé les gens homogènes mais ils ne cesseront d’être différents car c’est pour cela qu’Il les a crées ». S11, V118
Nous observons que la sourate Kahf du verset 9 au verset 26 désigne les dérives et les dégâts de l’intolérance au sein des sociétés comme il est relaté dans l’histoire dite « des gens de la caverne ».
Les sociétés de plus en plus matérialistes qui ne laissent aucune place à l’humanisme qui pourtant est le seul caractère obligatoire dont l’homme doit faire preuve. Il est certain qu’une société dans laquelle on assiste à la dévalorisation des valeurs humaines au profit de l’adoration du matériel peut dire adieu à ce qui fait la noblesse de son existence. Nous citons les versets 28 à 49 de la sourate comme référence.
Cette sourate met la lumière sur l’adage: « l’homme est le remède de l’homme ». Dans la mesure où tout acquis ne saurait placer l’homme dans une suprématie où il n’aurait plus rien à acquérir ou à n’apprendre de personne. Seul le Seigneur se suffit à lui-même, tel est le sens de l’histoire de sayyidina Moussa et sayyidina Khidr relatée dans les versets 60 à 82.
Enfin, on peut citer l’appel à œuvrer contre toutes formes d’injustice et d’oppression car le croyant par les exigences de sa foi est celui qui se met du coté du bien jusqu’à ce que celui-ci triomphe et contre le mal jusqu’à ce que celui-ci disparaisse. Une notion incarnée pleinement par Zul Qarnayn comme le relate la sourate kahf du verset 83 au verset 98.
Voilà quelques enseignements, parmi tant d’autres, dont est porteuse cette sourate. Ce qui sans doute est à l’origine de la recommandation adressée aux croyants incitant à sa lecture et à la méditation de ses versets.
Parmi les recommandations prophétiques par rapport à ce jour on note la purification. Elle est évoquée dans plusieurs hadiths où notre maître le Prophète, paix et salut sur lui, recommande à ses compagnons trois choses : de se purifier (les grandes ablutions) le jour de vendredi (Boukhari), de porter les habits les plus propres et les plus beaux, de se parfumer et d’embellir leur paraître (Muslim), comme pour les inviter à se soucier leur état intérieur.
Il faut souligner aussi l’obligation d’abandonner toutes activités profanes pour assister à la prière hebdomadaire en communauté, car c’est une fois par semaine comme l’indiquent les versets 9 à 11 de la sourate 62.
Il est également recommandé à tout fidèle de s’empresser, d’aller à la mosquée dans les premiers moments, car il dit : « Vous rentrerez au Paradis aussitôt que vous avez l’habitude de vous rendre à la prière du vendredi ».(Ibn Madja) Il dit aussi: « Le premier arrivé à la mosquée le vendredi est semblable à celui qui a donné comme offrande à son Seigneur, un chameau, le deuxième un taureau, le troisième un bélier, le quatrième un coq jusqu’au dernier, qui lui est semblable à celui qui fait don d’un œuf.». (Muslim)
Il ne faut pas oublier d’intensifier les salutations vis-à-vis de notre maître le Prophète, paix et salut sur lui, car Il dit: « lorsque l’un d’entre vous m’adresse ses salutations, l’ange me le fait parvenir et je lui réponds sauf le jour du vendredi, on me le fait parvenir sans intermédiaire ». Et dans une autre version, il dit : « parmi les meilleurs jours il y a le vendredi alors augmentez les prières sur moi dans ces moments là ». (Ibn Madja)
Enfin il est souhaitable de multiplier les invocations en ce jour béni car notre maître le Prophète, paix et salut sur lui, a dit : « Il y a un moment dans un jour de vendredi où Allah exauce tous les souhaits » (Ibn Madja), bien sûr qu’il y a énormément de divergences au sein des savants quant au moment exact où se trouve cette heure là. Mais ils s’accordent tous pour dire que c’est un moment qui se trouve dans le jour du vendredi, donc il vaut mieux faire de ce jour là un moment de rapprochement et d’invocation.
Il est important de savoir qu’il y a aussi des choses à éviter pour ne pas passer à côté de la grande récompense promise aux croyants tel que le fait de bavarder dans la mosquée alors que l’imam s’adonne à la khoutba, notre maître le Prophète, paix et salut sur lui, dit : « Lorsque c’est le jour de vendredi, venez, asseyez- vous, écoutez l’imam et ne parlez pas. Celui qui parle qu’il sache qu’il n’aura pas de récompense. ». Il dit dans une autre version de ce hadith : « Celui qui dit à son ami tais-toi lorsqu’il bavarde alors que l’imam fait son allocution, qu’il sache que lui aussi a bavardé, il ne sera pas récompensé.» (Muslim)
Il est aussi souhaitable d’éviter une fois arrivé sur le lieu de la prière de pousser les fidèles afin d’être dans les premiers rangs (Ibn Madja), qui sont logiquement destinés aux premiers arrivés. Celui qui veut s’y placer se doit d’être là en premier.
Suite à cette énumération, vous vous rendrez compte de la place que doit occuper le vendredi dans la vie du croyant, un jour fait pour se tourner vers Allah, méditer, se retrouver entre frères et soeurs dans la solidarité et l’amour, et s’adonner au renouvèlement de la foi comme le rappelle si bien notre maître le Prophète , paix et salut sur lui, : « la foi s’use tel un habit, cherchez à la renouveler » (Ahmad), d’où la charge et la responsabilité de l’imam qui au-dessus de la minbar s’adresse à ses confères, leurs rappelant ainsi les valeurs fondamentales sur lesquelles reposent leurs foi, telles qu’elles ont été transmises par notre maître le Prophète, paix et salut sur lui. Hélas, aujourd’hui, plus particulièrement en France, trouver une khotba digne de ce nom, relève du parcours du combattant pour le musulman.
Il faut alerter les prêcheurs sur le fait qu’une khoutba n’est nullement un jeu de menace ayant pour but de distribuer gratuitement « des visas pour l’enfer ». Ou visant à effrayer les croyants en leurs disant que dans leurs tombes, ce sont des anacondas de 25 mètres qui les attendent. La khoutba consiste à l’exercice de la transmission d’un message solennel qui, quittant le cœur de l’orateur ne trouvera sa place que dans les cœurs des fidèles à l’écoute. Un discours émanant d’abord d’une compréhension pure des choses, puis motivé par l’amour et le désir de partager avec l’autre comme le régit le verset 125 de la sourate 16 « Appelle vers ton Seigneur avec sagesse, belle exhortation et argumente de la meilleure manière ».
Voilà le jour de jumu’a, ses enseignements et voilà comment il faut s’y préparer afin de mieux le vivre.
« Ainsi, sanctifier les rituels établis par Allah est signe de la piété des cœurs. » Coran
4 years ago
Science et Islam
La foi des djinns
Les êtres humains ne sont pas les seuls à adorer Allah. J’entends par cette adoration, le choix d’adorer Allah. En effet, différemment des anges, des animaux et même de la nature, l’Homme a le choix de se conformer à la volonté divine ou pas.
Allah dit dans le coran : «Quiconque le veut, qu'il croie, et quiconque le veut qu'il mécroie » (18 : 29). Cependant, chacun sera récompensé selon ses choix. Il en est de même des djinns. Chacun des djinns et des hommes n’a été créé que pour un seul et unique but principal : adorer leur Créateur. Ainsi il est dit dans le coran : « Je n'ai créé les djinns et les hommes que pour qu'ils M'adorent. » (51 : 56). Et, comme les hommes, il y a de bons et mauvais djinns, certains croyants et d’autres non. Le coran le montre de manière explicite, rapportant les paroles des djinns : « Il y a parmi nous les musulmans, et il y a les injustes [qui ont dévié]. Et ceux qui se sont convertis à l'Islam sont ceux qui ont cherché la droiture. Et quant aux injustes, ils formeront le combustible de l'Enfer. » (72 : 14/15). Les djinns sont donc concernés par les recommandations islamiques au même titre que les êtres humains. D’ailleurs Allah, dans le coran, s’adresse au prophète, paix et salut sur lui, lui faisant savoir que son message est destiné à tout l’univers : « Nous ne t'avons envoyé qu'en miséricorde pour l'univers. » (21 : 107). C’est pour cette raison que le jour de la résurrection les hommes et les djinns seront tous deux questionnés sur leurs positions prises une fois que la foi leur fut exposée : « Ô communauté des djinns et des humains, ne vous est-il pas venu des messagers, choisis parmi vous, qui vous ont raconté Mes signes et averti de la rencontre de ce jour? Ils diront : "Nous témoignons contre nous-mêmes." La vie présente les a trompés; et ils ont témoigné contre eux-mêmes qu'en (vérité) ils étaient mécréants. C'est que ton Seigneur n'anéantit point injustement des cités dont les gens ne sont pas encore avertis. » (6 : 130/131).
Du vivant de notre maître le prophète, paix et salut sur lui, les anges ont plus d’une fois assisté à sa récitation coranique. Lorsque l’oncle du prophète Abu Talib rendit l’âme, le messager d’Allah, paix et salut sur lui, se rendit à Taîf afin de trouver chez ses habitants, dont une grande partie avaient un lien de famille avec lui, du soutien et les inviter à l’islam. Les habitants de Taîf l’accueillirent à coups de pierres et d’insultes provoquant une profonde tristesse chez le prophète et le poussant à quitter la ville. Un soir, comme le rapporte l’imam Hakim selon le compagnon Ibn Mas’ud, alors que le prophète priait la nuit, seul, plusieurs djinns descendirent du ciel et se regroupèrent au milieu d’un tronc de palmier à La Mecque, sur la route de Taîf, et écoutèrent le prophète, paix et salut sur lui, réciter le coran. Lorsqu’ils entendirent ces paroles divines, récitées par la meilleure des créatures, ils demandèrent à leurs camarades de se taire afin de profiter de la récitation. A l’issue de celle-ci, ils se convertirent tous à l’islam. Ils étaient neuf. Ces anges repartirent vers leur peuple et leur annoncèrent la venue du prophète, paix et salut sur lui, et les appelèrent à se convertir et à se conformer à la nouvelle religion qui leur était parvenue. Quelques temps plus tard, les anges se rendirent en plusieurs groupes et délégations afin de déclarer leur foi au messager d’Allah. Une foi qu’ils doivent, certes à la guidée Allah, mais aussi à la récitation coranique du prophète. Allah relate cette histoire dans le coran : « (Rappelle-toi) lorsque Nous dirigeâmes vers toi une troupe de djinns pour qu'ils écoutent le Coran. Quand ils assistèrent [à sa lecture] ils dirent : "écoutez attentivement"... Puis, quand ce fut terminé, ils retournèrent à leur peuple en avertisseurs. Ils dirent : "Ô notre peuple! Nous venons d'entendre un Livre qui a été descendu après Moïse, confirmant ce qui l'a précédé. Il guide vers la vérité et vers un chemin droit. Ô notre peuple! Répondez au prédicateur d'Allah et croyez en lui. Il [Allah] vous pardonnera une partie de vos péchés et vous protégera contre un châtiment douloureux. Et quiconque ne répond pas au prédicateur d'Allah ne saura échapper au pouvoir [d'Allah] sur terre. Et il n'aura pas de protecteurs en dehors de Lui. Ceux-là sont dans un égarement évident.» (46 : 29/32)
Dans le coran, une sourate toute entière est dédiée aux djinns et porte même leur nom. Au début de celle-ci, Allah relate également cette récitation coranique du prophète, paix et salut sur lui, écoutée par les djinns. Allah dit : « Dis (ô toi prophète): "Il m'a été révélé qu'un groupe de djinns prêtèrent l'oreille, puis dirent : "Nous avons certes entendu une Lecture [le Coran] merveilleuse, qui guide vers la droiture. Nous y avons cru, et nous n'associerons jamais personne à notre Seigneur. En vérité notre Seigneur - que Sa grandeur soit exaltée - ne S'est donné ni compagne, ni enfant ! Notre insensé [Iblis] disait des extravagances contre Allah. » Cet épisode de la vie du prophète intervint lorsque le prophète et un groupe de ses compagnons sortirent à destination du marché de ‘Ukaz. Un obstacle fut établi entre les djinns et les nouvelles du ciel ; des météores étaient projetés contre les démons qui retournèrent chez leur peuple. Quelques uns suggérèrent qu’un événement avait dû se produire. Sur ce, ils s’élancèrent chercher aux quatre coins de la terre. Le groupe qui se dirigea du côté de Tihâma, (à destination de la foire de ‘Ukaz) passa où le prophète était en train de présider ses compagnons à la prière de fajr. Quand ils entendirent le coran, ils se mirent à l’écouter attentivement et se dirent : « C’est cela qui nous a empêchés de parvenir aux nouvelles du ciel ! » Ils rentrèrent auprès des leurs et leur dirent : « "Nous avons certes entendu une Lecture [le Coran] merveilleuse, qui guide vers la droiture. Nous y avons cru, et nous n'associerons jamais personne à notre Seigneur. »
4 years ago
Science et Islam
Les djinns
L’existence des djinns est un fait réel dont aucun croyant ne peut nier. On s’aperçoit dans le coran et même dans l’islam de manière générale, que les djinns occupent une place non pas insignifiante dans la communauté musulmane. Une sourate entière leur est dédiée et porte même leurs noms « Les Djinns ». D’ailleurs, dans le coran, le mot djinn est répété 30 fois dans toutes ses ramifications. Ces êtres ont comme pour particularité principale d’avoir de fortes ressemblances avec l’être humain dans le point de vue moral malgré leurs différences totales quant à leur construction physique. D’ailleurs le but de leurs créations est identique de celui de l’Homme : adorer leur Seigneur. Allah dit dans ce sens : « Je n'ai créé les djinns et les humains que pour M'adorer. » (51.56)
Leur création, leur monde
Les djinns furent crées bien avant l’être humain. Ils vécurent et peuplèrent la terre des milliers d’années précédant la venue de Seyidna Adam, paix et salut sur lui, le père de l’humanité. Allah parle de leur création dans le coran : « Et quant au djinn, nous l'avons auparavant créé d'un feu d'une chaleur ardente. » (15.27), « Et Il a créé les djinns de la flamme d'un feu sans fumée. » (55.15). Les djinns sont donc des êtres crées à partir de feu imperceptibles à la vue humaine. Ils vivent dans le même monde que les hommes même si ces derniers sont dans l’incapacité de les voir. Cependant, le contraire est possible ; les djinns voient les hommes. Seuls les prophètes ont la capacité de les voir et même de communiquer directement avec eux. Allah nous informe dans le coran qu’Il a assigné des djinns au service du prophète Suleyman : « Et à Salomon (Nous avons assujetti) le vent, dont le parcours du matin équivaut à un mois (de marche) et le parcours du soir, un mois aussi. Et pour lui nous avons fait couler la source de cuivre. Et parmi les djinns il y en a qui travaillaient sous ses ordres, par permission de son Seigneur. Quiconque d'entre eux, cependant, déviait de Notre ordre, Nous lui faisions goûter le châtiment de la fournaise. Ils exécutaient pour lui ce qu'il voulait : sanctuaires, statues, plateaux comme des bassins et marmites bien ancrées. "Ô famille de David, œuvrez par gratitude", alors qu'il y a peu de Mes serviteurs qui sont reconnaissants. » (34 : 12/13). Les djinns, bien qu’ils appartiennent au monde imperceptible, ne connaissent pas le futur ou l’invisible. La preuve la probante de cette réalité est ce récit coranique dans lequel Allah raconte la mort du prophète Suleyman, paix et salut sur lui. Alors que le prophète Suleyman rendit l’âme des années auparavant, les djinns s’en aperçurent qu’une fois que la canne sur laquelle s’appuyait le prophète s’effondra, rongé par des bêtes. Allah dit dans la sourate Saba : « Puis, quand Nous décidâmes sa mort (Suleyman), il n'y eut pour les avertir de sa mort que "la bête de terre", qui rongea sa canne. Puis lorsqu'il s'écroula, il apparut de toute évidence aux djinns que s'ils connaissaient vraiment l'inconnu, ils ne seraient pas restés dans le supplice humiliant [de la servitude]. » (34 : 14) En somme, les djinns sont des créatures imperceptibles à l’être humain ; ils vivent dans une dimension dépassant notre entendement et ne pouvons les voir dans leur réels natures même s’ils ont la capacité de prendre n’importe quelle forme. A travers les hadiths prophétiques, nous apprenons également que les djinns mangent et boivent ; seyidna Abu Houreyra rapporte dans le recueil de Bukhari
Iblis est un djinn
Allah dit dans le coran : « Et lorsque Nous dîmes aux Anges : "Prosternez-vous devant Adam", ils se prosternèrent, excepté Iblis [Satan] qui était du nombre des djinns et qui se révolta contre le commandement de son Seigneur. Allez-vous cependant le prendre, ainsi que sa descendance, pour alliés en dehors de Moi, alors qu'ils vous sont ennemis? Quel mauvais échange pour les injustes! » (18 : 50). De ce verset, nous apprenons non seulement qu’Iblis est un djinn mais aussi que les djinns se reproduisent entre eux d’où le terme descendance cité dans le verset. Aussi, comme les hommes, les djinns sont divisés en bons et mauvais. En atteste le verset rapportant les paroles des djinns : « Il y a parmi nous les Musulmans, et il y en a les injustes [qui ont dévié]. Et ceux qui se sont convertis à l'Islam sont ceux qui ont cherché la droiture. Et quant aux injustes, ils formeront le combustible de l'Enfer. » (72 : 14/15). Certains ont donc cru en leur Créateur et suivi les enseignements du prophète, paix et salut sur lui. Parmi eux, ceux qui ont entendu le coran directement du prophète et sont venus le voir afin de déclarer leur foi. Allah dit en ce sens : « Dis (ô toi prophète): "Il m'a été révélé qu'un groupe de djinns prêtèrent l'oreille, puis dirent : "Nous avons certes entendu une Lecture [le Coran] merveilleuse, qui guide vers la droiture. Nous y avons cru, et nous n'associerons jamais personne à notre Seigneur. En vérité notre Seigneur - que Sa grandeur soit exaltée - ne S'est donné ni compagne, ni enfant ! Notre insensé [Iblis] disait des extravagances contre Allah. ». Quant aux mauvais djinns, ceux qui ont mécrus au message divin, répandent le désordre et poussent les hommes à s’égarer sont les démons, les chayatines (pluriel de chaytan). En effet le chaytan appartient à la troupe d’Iblis qui est le père des chayatines. D’ailleurs, le mot chaytan, en arabe, à pour racine le mot Chatana qui désigne la notion d’éloignement. Cette appellation est due à son éloignement du bien et de la miséricorde divine. Allah, dans plusieurs verstes, met en garde les croyants contres ces démons ou diables (chaytans) et du mal qui peuvent causer : « Le Diable vous fait craindre l'indigence et vous recommande des actions honteuses; tandis qu'Allah vous promet pardon et faveur venant de Lui. La grâce d'Allah est immense et Il est Omniscient. » (2 : 268), « Le Diable est pour vous un ennemi. Prenez-le donc pour un ennemi. Il ne fait qu'appeler ses partisans pour qu'ils soient des gens de la Fournaise. » (35 : 6), « Ô vous qui avez cru! Ne suivez pas les pas du Diable. Quiconque suit les pas du Diable, [sachez que] celui-ci ordonne la turpitude et le blâmable » (24 : 21)
Par l'intermédiaire de son prophète, paix et salut sur lui, Allah nous enseigne comment se réfugier auprès de lui contre Satan et son armée. Parmi les sourates à réciter matin et soir les deux dernières sourates du coran, le prophète, paix et salut sur lui dit: « Que ceux qui cherchent protection auprès Allah le fasse avec ces deux sourates ». Il est aussi souhaitable de réciter le verset du trône avant de s'endormir, comme nous le recommande le messager d'Allah: « Lorsque tu te mets au lit, récite le verset du Trône, un gardien de chez Allah te veillera tout le temps. » Toute personne qui s'en remet à Allah Le trouvera toujours comme Protecteur car lorsqu'Iblis a juré d'égarer les hommes, Allah lui a répondu : « Sur Mes serviteurs tu n'auras aucune autorité, excepté sur celui qui te suivra parmi les dévoyés. » (15:42)
4 years ago
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Science et Islam
L’intercession du Prophète
Chers lectrices et lecteurs, comme nous l’avons stipulé dans notre précédent article, aimer notre Prophète, Paix et Salut sur lui, conduit à l’amour de Dieu. D’où l’importance pour tout détenteur de foi de mieux connaître celui sur qui son espoir repose, afin de mieux le considérer et l’aimer davantage.
Ainsi dans le coran, concernant l’unicité divine, Dieu ne nous demande pas tout simplement de prononcer l’attestation de foi ; mais bien au-delà, Il nous somme de le savoir et de le comprendre : « Sache donc qu'en vérité, il n'y a point de divinité à part Allah » (47 : 19). Il en est de même pour notre sauveur, notre messager le Prophète, Paix et Salut sur lui. Plus nous nous rendons compte de sa grandeur, Paix et Salut sur lui, plus notre admiration pour lui s’intensifie. Parmi les éléments ayant pour effet de croître l’amour que nous portons pour notre Prophète, Paix et Salut sur lui, il y a le fait de savoir qu’il aura pour tâche d’intercéder en notre faveur le jour de la résurrection. L’intercession ici, chers lecteurs, résulte du fait : le Prophète, Paix et Salut sur lui, implorera son Seigneur en faveur des créatures afin qu’Il leur fasse don de Son Pardon. D’autres prophètes auront également cette tâche, mais l’intercession de l’Ultime Messager reste la plus importante. Le jour de la résurrection, à quatre reprises, et dans quatre situations différentes, notre prophète Muhammad, Paix et Salut sur lui, intercèdera en faveur des êtres humains.
La première intercession est réservée aux membres de sa communauté, ceux qui auront sombré dans les grands péchés. Le prophète dit dans hadith : « Mon intercession est d’abord réservée aux membres de ma communauté ayant commis les péchés capitaux » (Tirmidhi). Quant à ceux qui s’étaient écartés des grands péchés, ils seront tous pardonnés, comme il est précisé dans le coran, dans la sourate Les Femmes : « Si vous vous écartez des grands péchés qui vous sont interdits, Nous vous pardonnerons alors vos erreurs et Nous vous ferons habiter dans un endroit honorable » (4 :31)
La seconde concerne des habitants du paradis qui, grâce à l’intercession du Messager d’Allah, Paix et Salut sur lui, seront élevés à des niveaux supérieurs et même, pour certains, jusqu’aux degrés les plus élevés du paradis.
La troisième intercession concerne certains habitants de l’enfer : le Prophète, Paix et Salut sur lui, va effectivement leur permettre de gagner le pardon d’Allah en intercédant en leur faveur.
Quant à la quatrième, elle est appelée « L’intercession Suprême ». On la nomme ainsi, car elle ne concerne pas tout simplement les musulmans ou croyants, mais elle bénéficie à tout être humain. La parole coranique ne prend-elle pas tous son sens : «« Et Nous ne t'avons envoyé qu'en miséricorde pour l'univers » ? (21 : 107). Celle-ci se produira avant le Jugement, lorsque le soleil sera à la portée des mains et que les péchés de chacun se traduiront en eau. Le Prophète, Paix et Salut sur lui, nous fait savoir qu’il en est pour certains dont leurs péchés se traduiront en eau jusqu’à atteindre les chevilles, d’autres les genoux, d’autres encore seront noyés dans leurs péchés. A ce moment précis, toutes les créatures se réuniront et iront voir le Prophète Adam, le sollicitant pour qu’il intercède auprès de son Seigneur afin que le jugement puisse débuter. Il leur dira « je n’en ai pas le pouvoir », allez voir le prophète Nouh, et le prophète Nouh, Paix et Salut sur lui, leur dira « je n’en ai pas le pouvoir », allez voir le prophète Ibrahim qui leur dira les mêmes paroles, puis le Prophète Moussa, puis le Prophète Issa, que la Paix et la Miséricorde d’Allah soient sur eux tous, et tout le monde dira « je n’en ai pas le pouvoir ». Le Prophète Issa leur répondra « Allez voir le Prophète Muhammad ». Alors, se précipitant tous vers lui, le sollicitant et l’implorant, Le Sceau des Prophètes, Paix et Salut sur lui leur répondra : « cette tâche me revient ». Puis il se prosternera pour son Seigneur durant mille ans. Allah lui dira, après avoir écouté ses doléances «« Oh Muhammad, relève ta tête. Demande, ta demande sera exaucée. Intercède, ton intercession sera acceptée».
Chers lectrices et lecteurs, le Prophète, Paix et Salut sur lui, a une compassion sans limite pour sa communauté. La preuve en est que le Seigneur a réservé à chacun de Ses messagers une invocation qu’Il s’est promis d’exaucer ; chacun l’utilisa de son vivant. Quant à celle du Prophète, ce dernier dit : « J’ai conservé mon invocation afin qu’elle puisse être en faveur de ma communauté le Jour du Jugement Dernier » (Bukhari). Allah dit en ce sens : « Certes, un Messager pris parmi vous, est venu à vous, auquel pèsent lourd les difficultés que vous subissez, qui est plein de sollicitude pour vous, qui est compatissant et miséricordieux envers les croyants. » (9 :128). Rapprochons nous donc de celui en qui nous espérons gagner la Miséricorde Divine en apprenant son histoire, ses valeurs, ses enseignements, ses caractéristiques afin de l’aimer encore plus. Adressons lui nos prières matin et soir ; le Prophète, Paix et Salut sur lui dit : «« Ceux qui mériteront le plus mon intercession le Jour Dernier seront ceux qui auront prié sur moi le plus souvent. » (Tirmidhi)
4 years ago
Science et Islam
Quelques principes juridiques
Le but de cet article est de mettre en exergue certains principes islamiques qui relèvent de l’ordre du juridique afin de vous permettre de mieux comprendre certaines réalités islamiques. Les conditions requises pour l’acceptation des œuvres
Certes, alors que beaucoup font la course aux « hassanats » (les bonnes actions), il serait beaucoup plus judicieux de se concentrer à connaître les principes qui ont pour effet de valider ou non les adorations. Pour être bref, nous pouvons les résumer en deux choses :
La conformité de l’acte
En effet, pour qu’une œuvre puisse être acceptée auprès d’Allah, il faut d’abord qu’elle soit en totale conformité avec les enseignements coraniques et la tradition du prophète, paix et salut sur lui. On ne peut se permettre de se rapprocher d’Allah par un moyen dont Il n’a pas rendu licite ou par le biais d’une pratique qu’il n’a point autorisée. A ce sujet le coran dit : « Ont-ils des associés qui leur ont imposé une pratique de la religion n’ayant pas reçu l’aval d’Allah ? » (42:21).
La sincérité
La sincérité dans l’adoration signifie tout simplement la pureté de la motivation et de la démarche. Le sincère est celui qui n’œuvre que pour la face d’Allah et afin de gagner Son agrément. Et là, il faut savoir que la sincérité intervient à trois moments phares de nos pratiques : Avant, pendant et après l’acte. Avant l’acte, il ne faut être motivé que par Allah. Pendant l’acte, il ne faut montrer aucun signe d’ostentation. Et après l’acte, il faut savoir se garder de les réduire à zéro en les divulguant. C’est dans ce sens qu’Allah dit : « O vous qui avez crus suivez Allah, suivez le messager et n’anéantissez pas vos œuvres » (47:33). Et en ce sens, Abdullah Ibn Moubarak disait que ces deux piliers de l’acceptation sont relatés dans le verset 110 de la sourate 18 : « Que celui qui espère rencontrer son seigneur fasse une bonne œuvre et qu’en adorant son seigneur qu’il ne lui associe personne ».
La notion d’obligation
Cette notion est assez particulière dans la mesure où elle relève des fondements du droit islamique (Usul al Fiqh). On dit souvent d’une chose, qu’elle est obligatoire sans savoir qu’il y a une hiérarchie dans les prescriptions divines. Et les reconnaître permet de mieux approcher l’islam dans sa forme juridique. On distingue donc ainsi neuf types d’obligations :
Il y a l’obligation dite : précise « al mo’ayyan » (c’est toute obligation dont la forme et les moyens d’accomplissement ont été bien précisés par l’islam, exemple : la prière.),
celle dite : non précise « al mokhayyar » (elle concerne les obligations qui disposent de plusieurs moyens d’accomplissement. Exemple : pour rattraper un jour de jeune que l’on n’a pas fait sans excuses, on a le choix entre trois choses : affranchir un esclave, nourrir soixante pauvres ou encore jeuner deux mois consécutifs.),
celle dite « al motlaq » (qui désigne toute obligation dont on dispose de toute la vie pour l’accomplir comme le pèlerinage à la Mecque.),
la dite « al Modhaiyaq » (c’est tout acte obligatoire dont l’heure nécessaire à son accomplissement équivaut au temps que l’on dispose. Exemple : le jeune du ramadan nécessite une journée entière et l’on ne peut pas disposer de plus.),
celle dite « al mowassa’ » (c’est toute obligation dont l’heure définie pour la faire est plus vaste que le temps que peut prendre l’accomplissement de l’acte même. Par exemple : la prière de fajr, même si elle ne prend que quelques minutes, pourtant on a jusqu’au lever du soleil pour l’accomplir.),
celle que l’on appelle : « mohadad » (c’est toute obligation dont la quantité est défini, comme les prières, le nombre de raka’at est bien déterminé.),
la dite : « Ghayr mohadad » (c’est toute obligation qui ne peut être concernée par le nombre. Par exemple, se concentrer dans la prière.),
la dite : personnelle « al ‘ayni » (lorsque nul ne peut s’en acquitter à la place d’autrui comme la prière par exemple.),
et enfin il y a l’obligation dite collective ou « al kifa i » (c'est-à-dire que si les uns au sein de la communauté s’en acquittent, alors, les autres en sont exempté. Dans le cas où personne ne s’en acquitte, toute la communauté se retrouve fautive. Exemple : la prière mortuaire.)
Nous mettons aussi en garde tous ceux qui pourront se permettre de parler au nom de la religion et sa juridiction sans connaissance.
La retraite spirituelle
La retraite spirituelle dans l'islam ne signifie ni vœux de célibat, ni de réclusion dans un monastère mais c'est plutôt une pratique temporaire qui a pour but de permettre aux fidèles, en se retirant quelques jours, d'avoir plus de clairvoyance sur le déroulement de leurs vies. C'est donc un moment de méditation, de spiritualité, de dhikr et de repentir. Notre bien aimé, le prophète, la pratiquait à maintes reprises pour une durée qui varie de quelques semaines à plusieurs mois et ceci avant de recevoir la révélation. Après la prophétie, il l'a fixée à 10 jours et ceci durant le mois de ramadan et plus précisément durant le dernier tiers.
Comment se déroule la I’tikaf?
L'accomplissement de la retraite spirituelle pendant les 10 derniers jours du mois de ramadan nécessite le respect de certaines règles et conditions afin de ne pas en annuler la validité ou son acceptation. On peut citer :
La mosquée. En effet, il ne doit se faire que dans une mosquée sauf pour les femmes, les personnes âgés et ceux qui ont des contraintes. Ils pourront le faire dans leur demeure.
La durée minimale. Les 4 écoles ne s'accordent pas une durée minimale qui varie selon les écoles entre quelques heures à un minimum de trois nuits avec ses journées.
Les interdits. Il est fortement proscrit durant la retraite spirituelle de ne pas jeuner les journées ou de s'adonner à des pratiques sexuelles la nuit, tout comme on n’a pas le droit de quitter l'enceinte de la mosquée avant d'avoir fini.
Les recommandations. Il est cependant très fortement conseillé de passer son temps libre dans l'accomplissement des exercices spirituels, tels la lecture coranique, le dhikr, la prière, la méditation et surtout ne pas discuter avec autrui qu'en cas de force majeure.
Chers lecteurs et lectrices, malheureusement la I’tikaf fait partie des exercices islamiques les moins connus et les plus abandonnés, et pour la réinstaurer, il va falloir d'abord que les responsables de mosquées l’autorisent et respectent enfin la parole d'Allah "purifiez ma demeure (la mosquée) pour ceux qui font la tawaf, ceux qui s'adonne à la I’tikaf (retraite spirituelle) ainsi que les inclinées et prosternés (pour la prière)" (2:125).
L’évocation
«Et invoque ton Seigneur en toi-même, avec humilité et crainte, à mi-voix, le matin et le soir, et ne sois pas du nombre des insouciants » (7:205) Ce verset montre avec beauté la relation d’intimité avec le seigneur que tout croyant se doit de créer et d’entretenir par le biais de la pratique appelée le dhikr ou l’évocation d’Allah. Cette pratique est malheureusement très méconnue de la majorité des musulmans bien que le coran et la sunna renferment d’innombrables sources qui invitent à l’évocation d’Allah (le dhikr) en montrant ses mérites tel le verset où Allah dit: « Evoquez moi et je vous évoquerais ».
Par ailleurs, notre maître le Prophète, paix et salut sur lui, dit : « Allah dit : « Je serais avec mon serviteur où il pense me trouver, je serais avec lui lorsqu’il m’évoquera, s’il le fait en lui, Je le ferai en Moi, s’il le fait devant une assemblée, Je le ferais devant une assemblée bien meilleure encore » (Boukhari).« Celui qui évoque son Seigneur et celui qui ne l’évoque pas sont comparable respectivement au vivant et au mort. » (Tirmidhi)
A ce propos, un homme demanda à notre Bien-aimé: « Ô messager d’Allah ! Les prescriptions de l’Islam sont trop nombreuses pour moi, donne-moi une chose à laquelle je puisse m’attacher ». Il lui dit : « Que ta langue ne cesse d’être imbibée par l’évocation d’Allah ». (Tirmidhi). On peut citer également Sa parole lorsqu’il dit : « Vous informerai-je de la meilleure de vos œuvres, la plus pure auprès de votre Maître, celle qui vous élève le plus de degré, meilleure encore que de dépenser de l’or et l’argent ou de combattre vos ennemis ? »« Bien sûr ! » nous répondîmes. Il nous dit alors : « L’évocation d’Allah ». (Tirmidhi).
L’étendue de la véracité de ces propos prophétiques se vérifient en méditant sur le hadith dans lequel il est dit : « Quiconque dit 100 fois par jour : « il n'y a pas d'autre divinité qu'Allah, l'unique sans associé, à lui la Royauté et la Louange, et il est capable de toute chose », aura la récompense de l'affranchissement de 10 esclaves, on lui écrira 100 bonnes actions, et on lui effacera 100 péchés ; et personne n'aura une meilleure récompense sauf une personne qui aura accompli plus de bonnes actions que lui » (Boukhari) ou encore le verset 35 de la sourate 33 lorsqu’Allah dit : « Ceux et celles qui évoquent Allah beaucoup de fois, Allah a préparé pour eux un pardon et une énorme récompense ».
Chers lecteurs et lectrices, apprenons éduquer nos cœurs, langues et esprits à prendre de bonnes habitudes afin de répondre à la divine invitation « Evoquez moi et je vous évoquerai ». (2:152)
L’invocation
« Et votre Seigneur dit invoquez-moi et je vous répondrai » (40:60). Ce verset, chères lectrices, chers lecteur, est une des merveilles du coran car notre Seigneur par sa grâce nous a non seulement guidé vers la voie de l’invocation mais aussi, dans le même temps, garantit son agrément.
L’invocation occupe une grande place dans la vie du croyant car elle représente le lien entre le Seigneur et son serviteur, à ce sujet Allah dit : « Dis mon Seigneur ne se saurait point soucié de vous sans vos invocations » (25:77).
En outre, un jour comme le rapporte Ibn Jarir, certains compagnons sont venus voir le Prophète pour lui demander : « Ô messager de Dieu, notre Seigneur est-il proche afin qu’on l’appelle à voix basse ou est-il loin afin qu’on l’invoque à haute voix ? ». Le Prophète s’est tu un instant et l’ange est venu lui apporter le verset 186 de la sourate 2 : « Et si mes serviteurs t’interrogent à mon sujet, je suis certes proche, je réponds à l’invocation de celui qui invoque lorsqu’il m’invoque ».
Même si, dans ces versets, notre Seigneur nous garantit l’acceptation cela n’exclut pas que le croyant doit connaître les règles essentielles pour la bonne acceptation de nos demandes et souhaits. On peut citer par exemple le fait d’être convaincu lors des invocations, comme le dit le Prophète : « Invoquez Allah tout en étant convaincus qu’Il vous exaucera » Tirmidhi. Il faut aussi apprendre à ne pas désespérer et ce quelque soit le temps qui s’écoule entre la demande et l’acceptation car : « Allah exaucera les souhaits de l’un d’entre vous tant qu’il ne désespère pas en disant je L’ai invoqué mais Il ne m’a pas répondu » Bukhari.
Il faut aussi apprendre à ne solliciter le Seigneur que pour le bien en étant déterminé. On rapporte que jadis le célèbre gouverneur de Bagdad, Hajaj Ibn Youssouf (réputé pour sa tyrannie) a vu un homme allongé par terre formuler des invocations tel un insouciant, c’est alors que Hajaj sortit son épée et menaça l’homme en lui disant : « Implore ton Seigneur de te préserver de moi car je m’apprête à te tuer ». Alors l’homme se mit à pleurer d’une manière intense en disant : « Ô Seigneur, préserve ma vie et sauve-moi de Hajaj » ; et là Hajaj remit son épée dans le fourreau et lui dit : « Si tu veux que ton Seigneur t’exauce, c’est avec la même ferveur que tu dois l’invoquer ».
Les interdits le paradis et l'enfer
Malheureusement, ce que l'on retient souvent de l'islam sont ces notions de paradis et d’enfer très souvent mal interprétées. La preuve en est : quand le pécheur a besoin de pardon on lui parle d'enfer, a contrario quand la victime réclame son droit légitime on l'endort avec des promesses de paradis...
Et au final, les interdits qui ne représentent que moins d'un quart du dixième de l'Islam constituent l’essentiel. D’ailleurs, les conséquences ne tardent pas à apparaître au travers de l’éloignement et de l’accablement du croyant. Ceci en opposition totale à la parole de notre maître le Prophète qui disait : "facilitez et ne rendez pas difficile la religion, annoncer la bonne nouvelle et ne faites pas fuir" (Muslim).
Il faut restituer au paradis et à l’enfer la fonction que le Seigneur a voulu leur donner. Dans le cheminement spirituel, rien n'est plus grave pour un Homme que de s'adonner au culte uniquement par désir pour le paradis et crainte pour l'enfer. En réalité, le croyant doit aimer le paradis et le désirer parce que celui-ci symbolise la satisfaction et la gratitude de son Maître. A l’inverse, il doit craindre l'enfer parce que celui-ci représente la demeure de celui qui a suscité l'insatisfaction et le mécontentement du divin. Comme dit le Prophète, le vrai croyant n'est pas celui qui concourt vers le paradis car : "tous ceux qui ont dans leur poitrine ne serait-ce qu’un atome de foi en Allah se retrouveront au paradis" (Boukhari), ce qui nous renvoie à la parole d'un grand maître spirituel qui disait: "je n'ai nul besoin du paradis de la honte". On comprend par cette formule « Le paradis de la honte » celui que l'on intègre seulement après mille blâmes et reproches. Les vrai pieux sont ceux qui dans leur quête du Tout- Puissant ne se laissent pas distraire par les bienfaits de ce dernier.
A ce propos, mille miséricordes à la sainte Rabia al Adawiya, qui au sommet de son rayonnement intérieur déclara : "J'aurai souhaité que ne puisse exister ni l'enfer ni le paradis afin que les Hommes, au lieu de s'adonner au culte par désir pour l'un et crainte pour l'autre ne s'y adonne que par pur amour pour le Créateur l'Absolu", mais la sagesse d'Allah veut qu’on symbolise et matérialise sa joie ou son insatisfaction.
Les interdits, eux, n'ont été instauré que dans le but de préserver l'Homme. C’est dans cet optique que le bien-aimé, le Prophète, n'a cessé d’exhorter sa communauté aux biens utiles et mis en garde contre le néfaste. D’autre part, lorsqu'on étudie le droit islamique, on se rend compte que les interdits ne représentent qu'une infime partie et l'exception à la règle. En effet, la base de toute chose est le licite, l’interdit n’intervient qu’en cas d'exception. Afin d’illustrer nos propos, nous citons l’exemple des boissons rendues toutes licites à l’exception de l'alcool et ceci afin de préserver la raison. Il en est de même pour les viandes sauf celle du porc, etc. En dépit de ceci, certains ne mettent l’accent que sur ces exceptions au point d’en faire la règle générale. Le prophète dit: « Prenez garde, certains parmi vous ne font que faire fuir de la religion » (Muslim). Nous ajoutons un dernier élément important : rien de ce qui est utile aux Hommes n'a été proscrit et rien de nuisible n'a été prescrit. A présent, la beauté du verset 90 de la sourate 16 se dévoile lorsque notre Seigneur en résumant tous les actes de biens et tous les actes de mal en 6 points dit: " Certes, Allah ordonne l'équité la bienfaisance et l'assistance aux proches. Et il interdit la turpitude l'acte répréhensible et la rebellions. Il vous exhorte afin que vous vous souveniez" (16:90).
4 years ago