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Les étapes de la création des cieux et de la terre
Hédi Mahjdoub
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« Renierez-vous [l'existence] de celui qui a créé la terre en deux jours, et Lui donnerez-vous des égaux? Tel est le Seigneur de l'univers. C'est Lui qui a fermement fixé des montagnes au-dessus d'elle, l'a bénie, et lui assigna ses ressources alimentaires en quatre jours d'égale durée. [Telle est la réponse] à ceux qui t'interrogent. Il S'est ensuite adressé au ciel qui était alors fumée et lui dit, ainsi qu'à la terre : "Venez tous deux, bon gré, mal gré". Tous deux dirent : "Nous venons obéissants ». Il décréta d'en faire sept cieux en deux jours et révéla à chaque ciel sa fonction. Et Nous avons décoré le ciel le plus proche de lampes [étoiles] et l'avons protégé. Tel est l'Ordre établi par le Puissant, l'Omniscient »(41:9-12)

Il est aussi important ici de citer les peuples voire les cités qui se sont ouvertes à l’islam juste après avoir entendu la lecture du Coran. C'est le cas des médinois avec le compagnon Moushab ibn Oumayr ou encore des djinns. A ce sujet, ces versets de la sourate Al Ahkhaf poussent à la méditation : « et lorsque Nous dirigeâmes vers toi une troupe de djinns pour qu'ils écoutent le Coran. Quand ils assistèrent à sa lecture ils dirent : Ecoutez attentivement... Puis, quand ce fut terminé, ils retournèrent à leur peuple en avertisseurs. Ils dirent : Ô notre peuple ! Nous venons d'entendre un Livre qui a été descendu après Moïse, confirmant ce qui l'a précédé. Il guCes versets, de la sourate 41 établissent clairement les étapes de la création des sept cieux et de la terre. Ils sont complémentaires au verset dans lequel il est dit : « Nous avons créé les cieux et la terre en six jours et nous n’avons pas été touché par la fatigue ». Une question, nous vient alors à l’esprit : qu’est-ce que les sept cieux, désignés dans le coran par Allah ? « Allah a créé les sept cieux et la terre […] ».

Les sept cieux

Des Ulémas ont tenté d’expliquer ce à quoi faisait allusion les sept cieux, parmi eux, certains se sont égarés affirmant que les sept cieux désignaient les couches atmosphériques. Evidemment, cette hypothèse est erronée puisque la galaxie, telle que nous la voyons, Allah la considère comme étant un seul ciel. Il dit : « Nous avons embelli le ciel de la vie avec le soleil et les étoiles » (67 : 5). . Le ciel de la vie, étant ici le premier ciel, autrement dit : la galaxie. Rappelons, tout de même, que la première couche atmosphérique n’accueille ni soleil ni étoile. Afin de saisir de quoi il est question, il convient d’étudier le sens du mot « sama » provenant de l’arabe et qui désigne la grandeur. Effectivement, pour exprimer l’idée de grandeur, on emploie le terme « sama ». A plusieurs reprises, Allah fait appel à ce mot, il n’est donc pas question d’un ciel mais plus largement de ce qui est au-dessus des créatures. Cette explication admise, on ne peut pas prétendre, comme certains le font, qu’Allah se trouve dans un endroit du ciel. Par conséquent, lorsqu’Allah se définit comme étant dans le ciel, cela signifie qu’il est de par sa grandeur au-dessus des créatures.

Par ailleurs, dans plusieurs hadiths, on rapporte qu’en plus d’abriter les anges, les cieux renferment aussi des lieux d’habitation et d’adoration de prophètes. Effectivement, on découvre, dans un hadith rapporté par Anas ibn Malik, que le Prophète a dit en bref: « Je montais Al-Burâq et fus transporté à Jérusalem. Là-bas, je l'attachai à l'anneau destiné à l'usage des prophètes. Je pénétrai dans la mosquée où je priai deux rak'a. A ma sortie, l'ange Gabriel (que la paix soit sur lui) m'offrit deux récipients : l'un contenant du vin, l'autre du lait. Je choisis le lait, et Gabriel me déclara alors que j'avais élu la voie primordiale. Porté par lui, je m'élevai jusqu'aux régions célestes. Gabriel demanda la permission d'y accéder. On nous ouvrit et je vis aussitôt Adam qui me souhaita la bienvenue et invoqua Allah en ma faveur. Puis, je fus porté au second ciel, et je vis aussitôt les deux cousins maternels : Jésus ('Isa), le fils de Marie et Jean Baptiste, fils de Zacharie (qu'Allah leur accorde Ses bénédictions) qui me souhaitèrent la bienvenue et le bien. Puis, je fus porté au troisième ciel et je trouvai aussitôt Joseph (Yousouf) à qui a été assignée la moitié de la beauté humaine. Celui-ci me souhaita la bienvenue et le bien. Je fus ensuite porté au quatrième ciel et je trouvai Anoch (Idris) qui me souhaita la bienvenue et le bien. Je fus alors porté au cinquième ciel et je trouvai Aaron (Haroun) qui me souhaita la bienvenue et le bien. Je fus ensuite porté au sixième ciel et je trouvai Moïse (Moussa) qui me souhaita la bienvenue et le bien. Je fus porté enfin au septième ciel et je trouvai Abraham ('Ibrahim) (pbsl), le dos appuyé contre la Maison Peuplée dans laquelle pénètrent journellement un nouveau groupe de soixante-dix mille Anges. Puis, il m'emmena vers "Sidrat al-Muntaha" (le Lotus de la limite extrême) dont les feuilles ressemblaient aux oreilles d'éléphants et les fruits étaient (grands) comme les cruches. Au moment où - par l'ordre d'Allah - le lotus fut couvert de ce qui le couvrit, il se transforma et aucune des créatures d'Allah ne pourrait décrire sa splendeur. Allah me révéla, alors, ce qu'Il voulut […]». (Muslim) Ici, il apparaît donc clairement que les cieux sont habités par les prophètes. D’autre part, le ciel renferme aussi les mystères, les subsistances ainsi que le lendemain des créatures. Allah dit à ce propos : « Et dans le ciel se trouve votre subsistance et ce que l’on vous promet » (51:22). On peut citer à titre d’exemple : le trône, le paradis, l’enfer, la maison peuplée et l’assemblée supérieure.

La création de la terre

« La terre, nous l’avons aplatie » (78:6). Allah dit aussi : « Sur terre, il y a des signes pour ceux qui sont convaincus ». De la même manière qu’il créa sept cieux, Allah créa sept terres : « Allah a créé sept cieux et autant de terres » (65:12). Une fois encore, certains ulémas tentent d’expliquer ce que représentent les sept terres. Cependant, comme nous l’avons démontré précédemment, de ces explications périlleuses découlent souvent de grandes aberrations. Pour preuve, certains se sont empressés d’annoncer que les sept terres référaient aux sept planètes, sauf que deux autres planètes furent découvertes. Sans parler de ceux qui ont affirmé que les sept terres représentent les différentes strates terrestres de la planète. La vision, qui semble être la plus plausible, en sachant que seul Allah connait la vérité, demeure celle des sept continents, arctique et antarctique inclus. En effet, cette hypothèse concorde avec le fait que les arabes nomment un continent « une terre ».

Le coran regorge de versets dans lesquels on évoque la terre comme : « Ne voient-ils pas que nous diminuons la terre de ses extrémités » (13:41). Notons que la véracité de ce verset a été démontrée par de récentes études scientifiques. D’autre part, la terre est aussi le lieu où se trouve le monde intermédiaire c'est-à-dire le monde de la tombe, Allah dit : « …Derrière eux, cependant, il y a une barrière, jusqu’au jour où ils seront ressuscités » (23:100). Le monde intermédiaire sépare la vie de l’au-delà. On peut le comparer à une salle d’attente dans laquelle soit on est choyé dans l’attente de la grande rencontre soit on nous malmène.

Malgré la beauté de la création des cieux et de la terre, Allah annonce que tout finira poussière : « Quand le soleil sera obscurci, et que les étoiles deviendront ternes, et les montagnes mises en marche, et les chamelles à terme, négligées, et les bêtes farouches, rassemblées, et les mers allumées, et les âmes accouplées et qu'on demandera à la fillette enterrée vivante pour quel péché elle a été tuée. Et quand les feuilles seront déployées, et le ciel écorché et la fournaise attisée et le Paradis rapproché, chaque âme saura ce qu'elle a présenté. Non! Je jure par les planètes qui gravitent qui courent et disparaissent! Par la nuit quand elle survient! Et par l'aube quand elle exhale son souffle! Ceci [le Coran] est la parole d'un noble Messager. » (81:1-19).

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Suggestions

Science et Islam

La transcription de la sunna, à l’aube de la prophétie

Les oulémas de hadith considèrent comme étant sunna, tout ce qui, indépendamment du coran, a rapport avec la vie, l’histoire et les caractéristiques physiques ou morales du prophète, que cela se situe avant ou après la révélation. Ils se basent sur de nombreux hadiths dans lesquels le prophète place la sunna au même niveau que le coran. Il dit par exemple: « J’ai laissé parmi vous ce dont vous ne connaitrez aucun égarement si vous vous y tenez : le livre d’Allah et la sunna de Son messager ». Par conséquent, même si le coran est la base première de la législation islamique, la sunna du prophète est complémentaire.

Le coran, d’ailleurs, cite la sunna comme le fruit de la divine révélation. Autrement dit, il existe deux formes de révélations. Une révélation dite récitée, c'est-à-dire le coran, et, une révélation non récitée : la sunna. En référence à ces deux révélations, Allah dit à propos du prophète: « Et il ne se prononce point par passion, ce n’est en fait qu’une révélation qui lui est faite ». On note également que dans le coran l’obéissance au prophète est indissociable de l’obéissance envers Allah : « Celui qui obéit au messager a certes obéi à Allah ». En somme, nul ne peut prétendre comprendre l’islam en faisant abstraction de la sunna. D’ailleurs, la sunna est sanctifiée puisqu’elle sert à illustrer le coran : « Nous avons fait descendre sur toi le Rappel (la sunna) afin que tu expliques aux Hommes ce qui leur a été descendu (le coran) et afin qu’ils réfléchissent ».

L’utilité de la sunna

La maîtrise de la sunna garantie la bonne transmission des paroles, des actes et des gestes du prophète. Par ailleurs, la sunna représente la seconde source législative. Elle est définie dans le coran comme une sagesse: « wa anzala allah alaikal kitab wal hikmata wa’allamaka ma lam takoun ta’lam wa kana fadloul allahy ‘alaika ‘azima ». Ici, le mot hikma signifie la sunna ainsi que dans tous les versets où il est suivi du mot livre. Autrement dit, ce verset signifie en partie : « Allah a fait descendre vers toi le livre et la sunna ».

La sunna est au service du coran. Dans certains cas, elle confirme une règle édictée tandis que dans d’autres elle détaille une règle générale. Elle sert aussi le coran dans la mesure où elle apporte parfois une exception à la règle. Par exemple, on peut citer, le cas où elle apporte une exception à l’une des règles sur l’héritage. Ici, le coran, dans la sourate nisa, annonce que chaque individu doit léguer un héritage à sa mort. Allah y détaille les parts de l'héritage. La sunna, quant à elle, indique une exception faite par le prophète qui précise : « Nous les prophètes, nous n'héritons pas de nous. Mais nous laissons à notre mort une aumône qui se devra être distribuée aux pauvres ». Pour illustrer les détails transmis par la sunna, on relève la manière dont le prophète a expliqué avec précisément comment faire les prières. Parfois la sunna mentionne des règles qui ne figurent pas dans le coran. On considère alors que c'est règle à part entière, car Allah dit : « Tout ce que le prophète vous apporte, prenez-le et ce qu'il vous interdit, abandonnez-le ». Nous pouvons citer l’exemple du mariage. Dans le verset 22 de la sourate nisa, il est énuméré les femmes avec lesquelles il est interdit de se marier. Le prophète ajoute l’interdiction d’avoir comme coépouses une femme et sa tante. Dans ce cas, il faut suivre également la parole du prophète car Allah dit : « Celui qui suit le prophète a suivi Allah ».

En bref, on ne peut nier la place essentielle de la sunna dans la législation islamique. D’ailleurs, à ce propos, Allah dit : « Allah a fait descendre vers toi le rappel (la sunna) pour que tu éclaircisses aux hommes ce qui leur a été révélé (le coran) afin qu’ils puissent raisonner ». D’où la motivation des savants, depuis l’aube de l’islam, à apprendre, préserver et transmettre cette science.

Ceci étant dit, la sunna, est généralement en phase avec le coran. Elle illustre les grandes lignes, détaille les généralités, explique ses jugements et leurs finalités. Même dans les cas où elle apporte un jugement inédit, elle reste dans la même logique.

La transcription de la sunna à l’époque de la prophétie

L’imam Muslim rapporte dans son livre selon sayedouna Abi Said Al Khuduri que le prophète a dit : « N’écrivez rien d’autres de moi mis à part le coran, et que celui qui a écrit autre chose que le coran, l’efface alors ! ». Ce hadith authentique démontre qu’au début de l’islam, le prophète avait interdit l’écriture de la sunna. Cependant il est important de préciser que cette interdiction était destinée à des personnes déterminés et à une époque déterminée. Les savants expliquent qu’il l’interdit de peur que les compagnons mélangent ces écrits au coran. D’autant plus qu’à l’époque les supports n’étaient pas nombreux. D’autre part, les croyants de l’époque ne pouvaient pas discerner, au début, le coran de la sunna. Il leur fallait du temps pour apprendre à différencier les styles littéraires. En revanche, il n’interdit pas à ceux qui étaient aptes de le faire. Au contraire, une dizaine de hadith démontre que le prophète poussait ses compagnons à écrire les hadiths rapporté directement de lui. Citons, en guise d’exemple, le hadith rapporté par l’imam Al Dayrami selon Abdullah Ibn Amr Ibn Al Ass dans lequel il dit : « A l’époque du prophète j’écrivais tous ce que j’entendais de lui, que ce soit coran ou hadith, et je voulais les mémoriser ». Quraich tentèrent de l’en dissuader, lui disant : « Pourquoi écris-tu tout ce que tu entends du prophète ? Il reste un homme qui peut parler en état de colère et de joie et peut ainsi se tromper parfois ». Suite à quoi, il cessa d’écrire à l’exception de coran. Jusqu’au jour où il raconta au prophète les propos de Quraichs. Le prophète prit alors le doigt d’Abdullah Ibn Amr Ibn Al Ass, tira sa langue et dit : « Ecris tout ce que tu veux, je jure par celui qui détient mon âme qu’il n’y a que la vérité qui sort de ceci (en montrant sa propre langue) ». En outre, l’imam Abu Huraira disait : « Il n’y a aucun compagnon du prophète qui a plus de hadith que moi si ce n’est Abdullah Ibn Amr, pour la simple raison qu’il écrivait ces hadiths alors que moi je n’avais pas pour habitude de les écrire ».

Hedi Majdoub

il y a 4 ans

Science et Islam

Le recueil de Bukhari

Communément appelé le recueil authentique de Bukhari, ce recueil a été ainsi surnommé par l’imam Bukhari lui-même.

Il dit à ce sujet: « J’ai écrit mon recueil authentique en seize ans et je l’ai synthétisé en six cent mille hadith que j’ai mémorisé. J’ai fait de ce recueil un moyen devant Dieu de gagner sa satisfaction ». Dans ce recueil, l’imam Bukhari a veillé scrupuleusement à l’épurer au point de révéler: « Je n’ai écrit aucun des hadiths qui se trouvent dans ce recueil sans avoir au préalable effectué mes grandes ablutions et deux unités de prières ». En outre, il a admis dans ce recueil que des hadiths authentiques avec les chaines de transmission solides, allant du rapporteur jusqu’au prophète. Chaque maillon des chaines de transmission est connu pour sa mémoire, son équité et sa piété. Au terme de son travail d’écriture, il a pris le soin de le présenter à plusieurs savants, parmi eux : l’imam Ahmad Ibn Hanbal, Yahya Ibn Muiin et d’autres savants contemporains. Ils l’ont tous approuvé, sans aucune exception, et reconnu l’exceptionnel grandeur d’un tel ouvrage ainsi que le mérite de son auteur. Ce recueil regroupe sept-mille-trois-cent-quatre-vingt-dix-sept hadiths. En soustrayant les répétitions, on compte un total de deux-mille-six-cent-deux hadiths.

L’imam Abu Abdillah Muhammad Ibn Ismail Al Bukhari est appelé Amir Al Muminin dans les sciences de hadiths. Il est né orphelin en l’an 194, durant le mois de Chawal. Il grandit au sein d’une famille pieuse et savante. Il mémorise le coran avant d’atteindre l’âge de dix ans. Allah lui fit don d’une incroyable faculté de mémorisation. D’ailleurs il confie que lorsqu’il apprenait, il lui suffisait de lire une fois la tablette pour mémoriser son contenu. Il voyage énormément pour recueillir les hadiths. Il reste près de six années dans la péninsule arabique puis à Bassora, Koufa, en Egypte, en Syrie et d’autres pays marqués par la science des hadiths. Il rapporte les dires de beaucoup de grands savants comme Ahmad Ibn Al Hussein, Al Razi, Abi Ahmad Abi Al Hafiz. Ce dernier raconte: « J’ai entendu beaucoup de Shuyukhs de Bagdad dire que lorsque Muhammad Ibn Ismail Al Bukhari est arrivé à Bagdad, les gens de hadiths se sont regroupés pour le tester dans sa mémorisation et sa science. Ils lui donnèrent cent hadith (dix chacun car ils étaient au nombre de dix) en mélangeant délibérément les phrases et les chaines de transmission. Après avoir écouté chacun des dix personnes qui le testaient, sans prendre de notes, l’imam Bukhari reprit un par un chacun des hadiths en rectifiant toutes les erreurs qui s’y trouvaient. Ce test dura toute une journée. A la suite de cela, chacun questionna l’imam Bukhari sur des hadiths inventés alors il répondit qu’il ne connaissait pas ces hadiths. A la fin de ce test, ils attestèrent unanimement de la grandeur et de ses connaissances. Depuis ce jour, il reçut le titre d’Amir Al Muminin dans la science de hadith, bien entendu, le titre le plus distingué dans cette science ».

Rappelons que l’imam Bukhari a écrit ce recueil suite à un rêve dans lequel il vit le prophète assis alors que lui retirait certaines tâches de ses habits. C’est alors que le prophète lui dit : « Il arrivera un jour lorsque tu seras adulte, tu enlèveras les mensonges que l’on profère sur le dos du prophète ». L’imam Bukhari est décédé à l’âge de soixante-deux ans, en l’an 256. Rappelons aussi que grâce à ce travail colossal son nom demeure à jamais gravé dans l’Histoire. Connu de tous les musulmans et savants, il est inscrit dans la mémoire collective. L’imam Bukhari ne sait jamais marié au long de cette vie extrêmement dense et riche.

Chères lectrices, chers lecteur, nous espérons qu’à travers cet article vous mesurerez non seulement l’ampleur des travaux effectués pour la réalisation de ce recueil, mais aussi la grandeur de son auteur, un auteur exemplaire pour tous ceux qui recherche l’agrément d’Allah.

Hédi Mahjdoub

il y a 4 ans

Science et Islam

Les sources du droit, au temps des compagnons

Lorsque le prophète mourut en 610, Allah avait accompli son bienfait sur lui et parachevé la religion. Cependant, le droit islamique « fiqh » ne s’arrête pas à cette époque. Indépendamment du temps et de l’espace, il s’adapte en permanence. Du temps du calife Abu Bakr, lorsqu’une question se posait, on cherchait la réponse dans le coran et la sunna. S’il l’on ne trouvait pas de réponse dans les textes alors on s’en remettait aux compagnons. Ces derniers se regroupaient alors pour convenir ensemble d’une solution, comme ce fut le cas pour la compilation du coran. A l’époque du calife Omar, une dimension nouvelle devait être prise en compte. En effet, la conquête musulmane grandissante, on rencontrait de plus en plus de situations inédites par rapport à l’époque prophétique. Il devenait primordial de remédier à ces problèmes. Cet article expose la manière dont il fut convenu d’une réorganisation par les compagnons afin d’enrichir la jurisprudence islamique.

A l’époque des compagnons, la jurisprudence reposait sur quatre sources : le coran, la sunna, le consensus, et l’ijtihad. Cependant, les compagnons privilégiaient strictement la référence au coran pour inciter les hommes à le mémoriser et à l’étudier. A ce propos, lorsqu’Omar se rendit en Iraq avec un groupe de compagnons, il leurs dit : « Nous aimons entendre bourdonner, chez un peuple, la récitation du coran. Ne les coupez pas par les hadiths. Consacrez-vous au coran et limitez les hadiths du prophète ». Cette rigueur des compagnons s’explique par la crainte de voir attribuer au prophète des propos étrangers à sa personne. Rappelons que celui qui rapporte un hadith du prophète s’engage à une lourde responsabilité. En effet, le prophète a dit : « Celui qui rapporte volontairement de moi ce que je n’ai pas dit alors qu’il prépare sa place en enfer » (Bukhari). Enfin cette restriction, dans l’usage des sources, rétablit également l’ordre des priorités. La sunna complète le coran et non l’inverse !

Le consensus des compagnons

Nous entendons par là un accord unanime, de la part des compagnons, statuant sur une question posée. Omar Ibn Al Khattab avait pour habitude de réunir l’ensemble des compagnons juristes en l’absence de réponse clair et explicite dans le coran et la sunna. D’ailleurs, c’est par le même processus qu’Abu Bakr fut nommé calife et qu’il fut convenu du nombre de takbiraates lors de la prière mortuaire. Effectivement, à la demande d’Omar Ibn Al Khattab, les compagnons se réunirent et se mirent d’accord pour fixer le nombre de takbiraates à quatre, bien que le prophète en variait de quatre à huit lors de différentes prières mortuaires.

L’Ijtihad des compagnons

Le prophète autorisa et sensibilisa même les compagnons à la pratique de l’ijtihad. D’ailleurs, on sait que dans une lettre envoyée au Cadi Abou Musa Al Achaari par Omar ibn al khattab, il fait mention des règles du jugement, de ses caractéristiques, du déroulement du ijtihad et de la déduction des jugements. Il écrivit: « Ensuite fit toi à la compréhension, à ton ressentiment, sur ce que tu ne trouveras pas dans le coran et la sunna ». Etant donné que l’ijtihad repose sur la recherche, la compréhension, il est évidemment normal d’obtenir des raisonnements différents d’un compagnon à un autre.

Les compagnons Mufti

Certains compagnons, après la mort du prophète, se sont démarqués par leurs connaissances et leurs compétences dans les sciences. Parmi eux, certains devinrent mufti grâce à leur capacité à promulguer des fatwas, à la connaissance du droit et des jugements. On peut citer :

  • Ali Ibn Talib

    L’imam Ali ibn Talib mémorisa tous les versets coraniques et tous les hadiths qu’il avait pu entendre du prophète. Il disait à ce propos: « Par Dieu, pas un verset ne fut révélé sans que je ne connaisse où et pourquoi il fut révélé ». Avant son départ pour le Yémen, il dit au prophète : « Ô messager de Dieu, tu m’envoies alors que je suis encore jeune et méconnaissant du jugement ». Le prophète frappa alors sa poitrine et dit : « Ô Dieu guide son cœur et raffermit sa langue ». L’imam Ali déclara plus tard : « Par celui qui a fait fendre la graine, jamais je n’ai douté sur un jugement opposant deux personnes ». C’est pourquoi, sans doute, Omar s’abstenait toujours de prononcer un jugement sans l’approbation de l’imam Ali.

  • Omar Ibn Khattab

    Le prophète disait de lui : « Parmi les peuples qui nous ont précédé, certains n’étaient pas des prophètes mais recevaient la parole d’Allah. S’il devait en avoir un dans ma communauté ce serait Omar Ibn Al Khattab ». Le prophète disait aussi « Dieu a placé la vérité dans la langue d’Omar, ainsi que dans son cœur ». Omar fut le premier à écrire un livre sur l’Histoire en l’an 16 de l’Hégire. L’hégire, événement, par lequel débute justement son récit. En outre, il fut celui qui prit la décision de regrouper les hommes pour la prière nocturne, durant le mois de ramadan.

  • Aicha, la mère des croyants

    Elle fut une grande juriste, savante, éloquente et spécialiste des hadiths. Elle mémorisa un grand nombre d’entre eux et connaissait parfaitement l’Histoire du peuple arabe. En outre, elle excellait dans l’art de la poésie. Elle rapporta un grand nombre de hadiths aux compagnons et tabiis. Salmah Ibn Abdul Rahoran affirma : « Je n’ai vu plus savant de la sunna du prophète, plus juriste et connaisseur des versets coraniques qu’Aicha ».

  • Abdallah Ibn Masuud

    Ibn Masuud non seulement participant de la bataille de Badr, parmi les premiers musulmans, il fut aussi l’un des plus grands juristes et un excellent lecteur. Voilà, sans doute, pourquoi le prophète déclara : « Que celui qui veut réciter le coran comme il fut révélé, apprenne de la récitation d’Oum Abd ».

Bien entendu cette liste de compagnons n’est pas exhaustive. L’intérêt, étant simplement d’illustrer les compétences juridiques des compagnons parallèlement au fonctionnement de la juridiction islamique de l’époque.

Hedi Majdoub

il y a 4 ans