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L'Islam et la laïcité
Lucie Dupuis
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Aujourd’hui, la place de l’islam dans les sociétés dites « modernes » suscite de nombreuses interrogations. L’accroissement constant de la population musulmane provoque une remise en question du rapport du monde occidental avec l’islam.

De nos jours, l’islam est souvent assimilé à une religion renfermée sur elle-même, qui prône la haine et l’intolérance envers ceux qui ne partagent pas la même croyance. L’idée, selon laquelle l’islam représente un frein pour la modernité et le développement des sociétés, est également récurrente.

C’est pourquoi il est important de revenir sur les valeurs et principes de l’islam qui démentent ce stéréotype. L’islam appelle à la solidarité et à l’entraide et ceci même vis-à-vis des athées, le Coran en témoigne d’ailleurs : « Et si l’un des polythéistes te demande l’asile, alors, accorde-le lui » (s.9, v.6).

L’islam promulgue et veille au respect de la liberté de culte de chacun, à ce propos il est dit : « A vous votre religion, et à moi ma religion » (s.109, v.6), « A chacun la liberté de croire ou de mécroire » (s.18, v.29), « ne tenez pas des propos insultants vis-à-vis de ceux qui adorent d’autres divinités à part Allah » (s.6, v.108).

Il exhorte à l’équité et à la justice à l’égard de tous individus : « Et lorsque vous jugez entre les hommes faites-le en toute équité » (s.4, v.58).

En outre, l’islam a rétabli la dignité et l’honneur de l’Homme à travers les propos du Prophète: « L’Homme est l’œuvre de Dieu et malheur à celui qui porte atteinte à l’œuvre de Dieu » (al kachaf).

D’autre part, il garantit les libertés des Hommes, et ceci peu importe leurs convictions, et enjoint au respect. L’exemple le plus probant à ce sujet demeure celui du jour de la reconquête de la Mecque. Lorsqu’en l’an dix de l’hégire, et après vingt trois années passées dans l’oppression, l’exil forcé, l’humiliation et la guerre, le Prophète n’accabla nullement ses ennemis d’hier à qui Il dit : « Partez, vous êtes libres » (Ibn Hicham). Ni la vengeance, bien que légitime, ni le désir de se les accaparer en leur imposant sa foi, n’animèrent son cœur. Cet acte illustre la grandeur des valeurs dont il est l’ambassadeur et atteste de sa fidélité envers la parole de son Seigneur : « Et nous ne t’avons envoyé que par miséricorde pour l’humanité » (s.21, v.107).

Tous ces éléments nous conduisent à croire qu’il n’y a aucunes contradictions entre l’islam et la laïcité au sens de liberté de conscience et libre exercice de culte. En revanche, si séparation de l’Etat et de la religion rime avec déni des religions et interdiction d’exprimer son désaccord alors nous ne pouvons tolérer ce principe. Tout simplement, car ceci est diamétralement opposé aux fondements garantis par la constitution.

La séparation de l’Eglise et de l’Etat

Votée en 1905, la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat met fin aux rapports entre le gouvernement français et l’Eglise catholique. Cette loi établit la neutralité religieuse de l’Etat, et affirme que « La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes » (article 1). Néanmoins, notons que, ce choix de la laïcité ne concerne que très peu de pays dans le monde. La plupart ont opté pour la conservation d’une religion d’Etat comme c’est le cas en Angleterre, pour ne citer qu’un exemple. Il suffit juste de regarder nos voisins donc, pour constater que religion d’Etat et liberté de culte ne sont pas incompatibles. Nous observons effectivement qu’il n’y a pas plus de problèmes qu’ailleurs dans ces pays par rapport à l’islam. Bien au contraire, chacun est libre de vivre ses convictions. La France ne peut donc pas prétendre posséder l’unique modèle de réussite quant aux lois relatives à la question de la manifestation du religieux dans un Etat de droit.

La religion relève du privé

Du moins, c’est ce que l’on nous incite à croire. La religion relèverait du domaine de la vie privée, par conséquent, il faudrait en faire totalement abstraction dans le domaine publique. Cette idéologie est purement irréaliste. Il serait illusoire de penser que les décisions politiques, par exemple, ne sont jamais guidées par des croyances, convictions ou valeurs éthiques respectivement inspirées du religieux. Il est plus sensé d’œuvrer non pas à la négation de la religion mais à la tolérance des unes par rapport aux autres.

Signes religieux ostentatoires

La loi de 2004, qui vise à restreindre le port de signes religieux dans les écoles, collèges et lycées publics, est une loi incompréhensible. Notamment parce que les principes de cette loi n’ont cessé d’être reformulés, sans doute car elle entend faire accepter l’inacceptable. Le fossé est grand entre le fait de porter un signe religieux et celui de l’imposer aux autres ! L’absurdité de cette loi se traduit par les difficultés rencontrées lors de son application. La République était-elle habilitée à se prononcer sur le caractère ostentatoire ? N’est-ce pas un jugement qui nécessite forcément de faire appel à la subjectivité ? Où se trouve la frontière entre la liberté d’expression et du culte, et, l’acte ostentatoire ?

Des lois contre une religion

La polémique récente sur la loi anti-minarets en 2009, en Suisse, prouve à quel point les passions peuvent se déchaîner et fausser complètement le débat sur la place de l’Islam. Cette loi n’a pas été exemptée de commentaires acerbes par certains politiques français jugeant la présence de minarets dans une mosquée sur le sol français « pas acceptable ». Même si, les minarets n’ont aucun caractère religieux ou sacré, cette polémique a une fois de plus été l’occasion de pointer du doigt l’islam et d’encourager le sentiment d’antipathie à l’encontre des musulmans en les stigmatisant. Le même cas de figure se présente face au phénomène des prières de rue. Il est vrai que c’est un problème à résoudre. Mais les français de confession musulmane comme tous les autres concitoyens paient des impôts et sont donc des contribuables à qui l’on doit donner le droit de s’adonner à leur culte de la manière la plus digne. La langue de bois ne peut pas durer. On reproche aux musulmans de prier dans les rues en oubliant d’expliquer que les mosquées font défaut à cause du refus officieux (camouflé sous des prétextes administratifs) d’autoriser la création de lieux de cultes. La France dépense pourtant des millions d’euros chaque année pour conserver et entretenir des églises sous prétexte qu’elles font désormais partie du patrimoine culturel français.

Islam de/en France

Cette controverse linguistique, à la mode, largement relayée par les politiques, s’obstine à vouloir éradiquer l’« islam en France ». Cette rigueur dans le choix des mots ne révèle rien d’autre qu’un bel exemple d’ingérence.

Par exemple, il est souvent question du problème lié à la formation des imams en France, mais on conçoit mal dans quelle mesure un Etat dit laïque pourrait s’investir dans l’organisation d’un quelconque culte. Et pourtant cette prétention aboutit étonnement à la promotion du fameux C.F.C.M, qui ne trouve pas écho dans la communauté musulmane. Malgré tout on s’entête à nous faire admettre qu’il s’attèle à la protection de l’intérêt général. En réalité, l’islam devient trop présent et dérange. Dans quelle limite sommes-nous libres ? Si on en est parvenu à prendre des mesures contre l’islam sous couvert d’intérêt général, quand prendra-t-on réellement en considération l’intérêt général ? Cette expression a-t-elle vraiment toujours un sens ? Ces questions méritent d’être étudiées afin de déterminer si ce qui se passe actuellement est vraiment légitime.

Certes les musulmans sont de plus en plus nombreux et doivent apprendre à s’organiser et à organiser leur culte en accord avec le contexte du temps et de l’espace où ils se trouvent. A notre sens, les musulmans doivent débuter en faisant preuve d’abord d’exigence envers ceux qui prétendent représenter le culte, autrement dit : les imams et les conseils d’administration des mosquées, qui, il faut le dire, sont d’abord par leur incompétence les premiers à nuire à l’islam. Il suffit de se déplacer dans une mosquée le jour du sermon du vendredi pour se rendre compte de l’amateurisme qui y règne. Le changement doit venir aussi de l’Etat et des médias qui doivent respecter la France, les français et la constitution de la République : « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances ».

« La manœuvre perfide n’enveloppe que ses instigateurs » s35 V43.

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Suggestions

Bon comportement en Islam

La notion du bonheur

Celui parmi vous qui se réveille le matin en totale sécurité dans son « sirb », en bonne santé et ayant sa subsistance journalière, c’est comme si le bonheur de ce bas-monde lui a été servi dans sa totalité. » (Tirmidhi)

Cette sagesse, chères lectrices et lecteurs, fait partie des trésors prophétiques. Notre bien-aimé le Messager d’Allah, paix et salut sur lui, en a fait don à l’humanité afin d’attirer leur attention sur l’essentiel des bienfaits d’Allah. En effet, celui qui veut aller de l’avant doit apprendre à observer ceux qui l’ont précédé parmi les illustres hommes afin de marcher sur leurs traces. Toutefois, pour ne pas tomber dans l’obscurantisme qui consiste à ignorer les bienfaits d’Allah à notre égard, il est important de s’en remettre à l’essentiel. Le croyant se doit donc de regarder celui qui est au dessus de lui pour progresser et celui qui est en dessous afin de remercier son Seigneur et être reconnaissant. C’est dans ce sens là que notre bien-aimé le Prophète dit à notre maître Abu Dharr : « regarde plutôt celui qui est en dessous de toi ! Cela est plus à même de te permettre d’éviter de minimiser les bienfaits d’Allah sur toi. » (Al Hakim) Ainsi donc, ce hadith prophétique vient attirer l’attention des aspirants à la notion de bonheur terrestre. Et comme toute chose, elle (la notion du bonheur) peut être amenée à être augmentée ou diminuée. De ce fait, notre maître Salama Ibn Oubeydillah Ibn Nihsan Al Khatmy, comme nous le rapportent l’imam Bukhari dans Al Adab Al Mufrad et Tirmidhi, déclare avoir entendu son père rapporter de notre bien-aimé le Prophète cette parole suivante : « Celui parmi vous qui se réveille le matin en totale sécurité dans son « sirb », en bonne santé et ayant sa subsistance journalière, c’est comme si le bonheur de ce bas-monde lui a été servi dans sa totalité. » Notre bien-aimé met ainsi l’accent sur trois tenants du bonheur que sont la paix et sécurité, la santé et le minimum de subsistance.

La paix et la sécurité

La notion de paix, de stabilité et de sécurité est un principe très cher à notre religion. Ainsi, notre Seigneur s’est donné comme attribut la Paix, Il dit : « C'est Lui, Allah. Nulle divinité que Lui; Le Souverain, le Pur, La Paix, Le Rassurant, le Prédominant, Le Tout Puissant, Le Contraignant, L'Orgueilleux. Gloire à Allah ! Il transcende ce qu'ils Lui associent. » (59; 23). Il a fait de la salutation du croyant une invocation souhaitant la paix à son prochain. De même qu'à la fin de chaque prière, la paix est notre ultime invocation : « que la paix soit avec vous ». Face au Seigneur, « Paix » sera également notre première salutation le Jour Dernier. Dans ce sens Allah dit : « Leur salutation au jour où ils Le rencontreront sera : "Salam" [paix], et Il leur a préparé une généreuse récompense. » (33; 44). D’autre part, notre maître le Messager d’Allah Yusuf n’a trouvé que la paix et la sécurité à souhaiter à sa famille venue vivre à ses côtés en Egypte. Le Coran nous dit : « Lorsqu'ils s'introduisirent auprès de Joseph, celui-ci accueillit ses père et mère, et leur dit : "Entrez en Egypte, si Allah le veut, en toute sécurité! ». (12: 99) Tout ceci pour appuyer la thèse selon laquelle aucune réussite, aucun bonheur, aucun projet ne peut voir le jour s’il n’y a pas de paix, de sécurité et de stabilité sociale. Et il y a comme preuve de la véracité de ces dires, les guerres et l'instabilité qui règnent dans certaines parties du globe. Des populations déplacées, certains retranchés chez eux, d’autres tués, torturés ou encore terrorisés, quelle place y a-t-il alors pour le bonheur ? Cependant, lorsque le Prophète dit : « Celui parmi vous qui se réveille le matin en totale sécurité dans son sirb », il a usé d’une grande sagesse. D’ailleurs, la complexité du mot « sirb » et l’immensité des sens qu’il englobe m’ont poussé à ne pas le traduire, afin de ne pas restreindre le hadith, car en effet, ce mot englobe quatre significations différentes dans la langue arabe. Il désigne la personne, la famille, le chemin et la route ainsi que la maison. Comme si notre bien-aimé le Prophète voulait nous montrer par le choix de ce mot là, les moments où la sécurité est encore plus appréciée à savoir se sentir en sécurité en soi, au milieu de sa famille, ne pas craindre l’insécurité alors que l’on est sur le chemin et la route qui mène là où nous espérons gagner quelque chose et enfin au cœur de sa maison et de son intimité. Ce hadith est alors la preuve de la véracité de la prophétique déclaration « mon Seigneur m’a accordé la largesse dans la parole » (Muslim), c’est à dire qu’en peu de mots il exprime d’innombrables sens. Chers lectrices et lecteurs, lorsque notre bien-aimé le Prophète met l’accent sur la sécurité, c’est aussi un appel à tout croyant de faire de la paix et la sécurité son combat. A côté de la sécurité extérieure, Allah nous promet la paix intérieure et spirituelle. Il dit : « Ceux qui ont cru et n'ont point troublé la pureté de leur foi par une injustice (association), ceux-là ont la sécurité; et ce sont eux les bien-guidés ». (6:82)

La santé

Le deuxième fondement du bonheur terrestre n’est rien d’autre que la santé dans la considération prophétique. La santé est un moteur qui permet à l’Homme de gagner sa vie et de se rapprocher de son Seigneur. Nul ne peut travailler pour gagner sa vie en toute sérénité face à la maladie. Nul aussi ne peut s’acquitter avec facilité des obligations religieuses dites « corporelles » sans la santé. Ainsi donc, la santé est un don qu’il faut préserver mais c’est aussi un but qu’il faut rechercher, et, dans ce sens, notre bien-aimé le Prophète nous met sur cette piste à diverses occasions. Il dit : « Profite de ta santé avant la maladie » (Al Hakim). Dans un autre hadith il appelle à l’hygiène alimentaire afin de préserver cette santé. Il dit dans ce sens : « Le fils d’Adam ne peut remplir un récipient pire que son ventre. S’il est obligé de le faire, alors qu’il consacre un tiers à la nourriture, un second tiers à la boisson et le dernier tiers à sa respiration. » (Ahmad)

La subsistance journalière

Le dernier pilier du bonheur terrestre tel qu’il est décrit par notre bien-aimé le Prophète n’est rien d’autre que les moyens financiers. En effet, vivre dans la dignité sans tendre la main à personne doit être accessible à tous. Le Coran regorge de versets qui, à maintes reprises appellent à rétablir les inégalités sociales, la dignité humaine, la solidarité et le partage pour tous les individus. D’ailleurs, pour ce fait, un pilier de l’islam, à savoir la zakat, a été consacré à ce but. Lorsque l’on parle de vivre, nous ne voulons pas dire par là les futilités, le gâchis, et tout ce qui n’a comme finalité que de plonger les sociétés dans le matérialisme aveugle. Le Coran n’a-t-il pas dit : « Sachez que la vie présente n'est que jeu, amusement, vaine parure, une course à l'orgueil entre vous et une rivalité dans l'acquisition des richesses et des enfants. Elle est en cela pareille à une pluie : la végétation qui en vient émerveille les cultivateurs, puis elle se fane et tu la vois donc jaunie; ensuite elle devient des débris. Et dans l'au-delà, il y a un dur châtiment, et aussi pardon et agrément d'Allah. Et la vie présente n'est que jouissance trompeuse. » (57:20)

Chères lectrices et lecteurs, notre bien-aimé avait pour habitude de dire : « Ô Seigneur, préserve moi de la faim, car c’est un mauvais compagnon de route et protège moi de la trahison car c’est une mauvaise conseillère » (Abu Dawoud). C’est ainsi qu’il considère le danger pour la société; de laisser la pauvreté prospérer et gagner du terrain ainsi que la dégradation des valeurs. Cependant, le vrai croyant n’est pas celui qui, face à un manque, désespère ou cherche à l’assouvir par n’importe quel moyen légal ou illégal. Le vrai croyant est celui qui sait que dans ce bas-monde on ne peut combler tous ses désirs et la porte de l’épreuve est toujours ouverte et ne sera fermée pour les croyants qu’après le retour vers leur Seigneur. Dans ce sens le Coran dit : « Pensez-vous entrer au Paradis alors que vous n'avez pas encore subi des épreuves semblables à celles que subirent ceux qui vécurent avant vous ? Misère et maladie les avaient touchés; et ils furent secoués jusqu'à ce que le Messager, et avec lui, ceux qui avaient cru, se fussent écriés : "Quand viendra le secours d'Allah ? " - Quoi ! Le secours d'Allah est sûrement proche. » (2:214) Il dit aussi : « Très certainement, Nous vous éprouverons par un peu de peur, de faim et de diminution de biens, de personnes et de fruits. Et fais la bonne annonce aux endurants, qui disent, quand un malheur les atteint : "Certes nous sommes à Allah, et c'est à Lui que nous retournerons". Ceux-là reçoivent des bénédictions de leur Seigneur, ainsi que la miséricorde; et ceux-là sont les biens guidés. » (2:155/157)

Et mille salutations à notre maître le Messager d’Allah qui face à l’épreuve fut meilleur exemple : « Et rappelle-toi Job, Notre serviteur, lorsqu'il appela son Seigneur : "Le diable m'a infligé détresse et souffrance". Frappe [la terre] de ton pied : voici une eau fraîche pour te laver et voici de quoi boire. Et Nous lui rendîmes sa famille et la fîmes deux fois plus nombreuse, comme une miséricorde de Notre part et comme un rappel pour les gens doués d'intelligence. "Et prends dans ta main un faisceau de brindilles, puis frappe avec cela. Et ne viole pas ton serment". Oui, Nous l'avons trouvé vraiment endurant. Quel bon serviteur ! Sans cesse il se repentait. » (38:41/44)

Hedi majdoub

il y a 4 ans

Bon comportement en Islam

Les excès de la langue

Celui qui croit en Dieu et au jour du Jugement, qu’il dise le Bien ou qu’il garde le silence » (Bukhari)

La langue, utilisée dans le contexte de la parole, doit faire l’objet d’une attention particulière, car elle est l’élément principal de communication et de relation avec l’autre. Elle est également un moyen d’adorer notre Seigneur chaque jour et de multiples façons, un outil donc à la fois important et dangereux dans la mesure où il faut apprendre à en prendre soin, à la contrôler et à en faire bon usage afin de ne pas en devenir la victime. Si en islam les mises en garde contre les excès de la langue sont innombrables, force est de constater qu’une grande majorité des musulmans cède encore trop facilement à la tentation de celle-ci. Cet article revient sur les risques d’une langue trop pendue. « C'est la moisson de la langue qui le plus souvent jette les gens dans l'Enfer » (Muslim)

C’est ainsi que notre maître le Prophète mettait en garde les fidèles contre les excès de la langue. Parler peut être chose très facile, et pour beaucoup, des mots sont moins graves que des actes. L’erreur consiste ici à penser qu’accorder de l’importance à ce que nous disons reste secondaire et que l’utilisation de la langue, à tort et à travers, n’est pas en son sens très dramatique puisque « cela ne reste que de simples paroles ». Pourtant, on sait aussi que des mots peuvent être plus blessants que des coups car les mots, contrairement aux coups qui eux ne laissent que des traces physiques, atteignent sans détour l’état psychique et psychologique de la personne. C’est son intérieur et sa stabilité qui sont ainsi touchés. Le Prophète décrit le croyant comme « celui qui ne nuit pas aux autres ni par sa langue, ni par sa main » (Bukhari). Le musulman ne peut donc en aucun cas se permettre de négliger ce qui sort de sa bouche. Dieu nous a ordonné la justesse et la véracité même dans nos paroles lorsqu’il dit « Et dit à mes serviteurs de dire les meilleures paroles car le diable veut semer entre eux la dissension et il est pour l’homme un ennemi déclaré » (s.17 v.53). C’est pourquoi il faut être vigilant, réfléchir avant de parler et apprendre à mesurer le poids de chacun de ses mots. Bien souvent le silence est meilleur. Nul doute que sous-estimer les dégâts que peut causer notre langue se traduit par une chute vers mal dont l’accès est particulièrement aisé en cette époque. C’est pourquoi le Prophète a dit : « Celui qui me garantit ce qu’il y a entre ses maxillaires et ce qu’il y a entre ses cuisses, je lui garantis le paradis » (Muslim). Tenir sa langue et peser ses propos peut dès lors apparaître assez difficile. Fort heureusement, aucun vice ne résiste face à l’éducation. Mensonge, médisance, calomnie

Ces trois mots résument les pires habitudes qui occupent bien des discussions. Trois choses qui ne peuvent qu’éloigner du Seigneur. En effet, pour ce qui est des mensonges, Allah dit : « que la malédiction d’Allah soit sur les menteurs » (s.3 v.61) et le Prophète rajoute : « Prenez garde contre le mensonge car certes le mensonge mène à la perversion et la perversion à l’enfer. L’homme se mettra à mentir jusqu’à finir par être considéré auprès d’Allah comme étant un menteur » (Bukhari). Quoi de plus détestable en effet pour celui qui se revendique musulman de ne pas prendre le parti de la vérité alors que le Coran nous dit : « Ô vous qui avez cru, craignez Allah et soyez parmi les véridiques » (s.9 v.119). En ce qui concerne la médisance, elle présente un caractère à la fois subtil et dangereux, qui très souvent porte à confusion car la médisance est telle qu’elle pousse les personnes qui la pratiquent à croire qu’ils ne font qu’énoncer une vérité, bien entendu dans le mal, sur un tiers en son absence. En effet, comme le dit le Prophète, médire, c’est : « Mentionner en l’absence d’un homme ce qui pourrait lui déplaire » (Muslim). Par méchanceté ou légèreté pour parvenir à évaluer à juste titre le fait de médire et ainsi comprendre à quel point l’acte est une abomination, il suffit de se référer au verset dans lequel Allah nous dit: « Et ne médisez pas les uns des autres. L’un de vous aimerait-il manger la chair du cadavre de son frère ? Cela vous répugne évidemment » (s.49 v.12). La calomnie enfin, consiste à inventer des choses sur une personne et à les raconter aux autres à ses dépends. La plus belle preuve de la vanité de la calomnie reste l’histoire de ‘Aicha, lorsqu'elle fut accusée d’avoir trompé le Prophète. C’est finalement Dieu lui-même qui l'a innocentée et a rétabli la vérité : « Vous attrapiez en effet ces calomnies avec vos langues et vous disiez de vos bouches ce dont vous ne saviez rien » (s.24 v.11-17). Perdre du temps à causer du tort aux autres, reste par-dessus tout indigne d’une personne qui dit vouloir cheminer vers Dieu. « L’Homme peut dire une petite parole à laquelle il n’accorde aucune considération alors que celle-ci le rapproche de l’enfer de soixante dix coudées » (Bukhari)

Chères lectrices, chers lecteurs, j’aimerais pour finir attirer votre attention sur les petits excès qui peuvent sembler insignifiants au quotidien mais qui n’en sont pas moins importants, et causent du tort aux autres, ainsi qu’à nous-mêmes. Nous citerons par exemple les insultes et les vulgarités en tous genres, qui ponctuent parfois toutes les phrases de ceux qui n’y accordent aucune considération. Les exagérations également, de ceux qui transforment la vérité pour attirer l’attention, et les paroles inutiles, qui ne renferment aucun bien et auxquelles il serait plus sage de privilégier le silence. Le manque de discrétion et de pudeur enfin, sont particulièrement d’actualité aujourd’hui. Le musulman doit être discret dans ses paroles, et ce surtout lorsqu’elles concernent la vie privée, ou les erreurs dont on n’a pas à se vanter. Il est malheureusement de nos jours, tout à fait commun de sortir et d’entendre ceux qui se disent croyants étaler sans honte leurs méfaits pour se faire remarquer.

On dit que le silence est d’or et qu’il faut tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de s’exprimer, voilà pourquoi préserver la langue c’est certes tenir en laisse l'un des pires ennemis de l’homme

Lucie Dupuis

il y a 4 ans

Bon comportement en Islam

Bague en or pour l’homme

L’imam ‘Ali, que Dieu l’agrée, rapporte qu’un jour notre maître le prophète, paix et salut sur lui, a mis de la soie dans sa main droite et de l’or dans sa main gauche puis il dit : « Voilà deux choses interdites aux hommes de ma communauté. » (Abou Daoud). Le droit islamique interdit ainsi à l’homme d’avoir une bague, une montre ou tous autres bijoux en or. Il faut noter que cette interdiction ne concerne pas les femmes.

Lucie Dupuis

il y a 4 ans