app logoapp name
app logoapp name
Les parents
Mikael Sall
Article illustration

S’il y a une vertu à laquelle l’islam apporte beaucoup d’importance c’est bien le respect des parents. En effet, le croyant est d’abord le plus respectueux et le plus bienfaisant au sein de sa famille comme dit le Prophète : « Le meilleur d’entre vous est celui qui est le meilleur avec sa famille. Et je suis le meilleur avec ma famille » (Muslim). Ce hadith nous montre une réalité fondamentale à savoir : celui qui se montre bon à l’extérieur mais mauvais à l’intérieur de son foyer ne peut nullement prétendre à la bonté tout court.

Le but de cet article chers lecteurs et lectrices est de montrer la place des parents dans l’islam, leurs droits et leurs mérites, mais aussi les limites de leurs attributs afin, nous l’espérons, que chacun puisse au bout de sa lecture se retrouver dans le juste milieu qui est celui de l’islam, loin de l’extrémisme d’un côté ou d’un autre.

Le respect des parents dans le Coran et la Sunna

En lisant le Coran, il y a de nombreux versets qui accordent aux parents une grande place et un énorme mérite. A plusieurs reprises, l’ordre d’adorer Allah est souvent suivi de la bonté envers les parents comme s’ils étaient lié étroitement, exemple le verset : « N’adorer que Dieu et témoigner de la bienveillance envers vos pères et mères » a été répété plusieurs fois dans le Coran, une fois dans le verset 83 de la sourate 2, puis le verset 36 de la sourate 4 ou encore le verset 151 de la sourate 6. Toutefois, les versets 24 et 25 de la sourate 17 restent très explicites : « et ton Seigneur a décrété : « n'adorez que Lui; et (marquez) de la bonté envers les père et mère : si l'un d'eux ou tous deux doivent atteindre la vieillesse auprès de toi; alors ne leur dis point : « Fi ! » et ne les brusque pas, mais adresse-leur des paroles respectueuses, et par miséricorde abaisse pour eux l'aile de l'humilité; et dis : « Ô mon Seigneur, fais-leur; à tous deux; miséricorde comme ils m'ont élevé tout petit ». En méditant sur ce verset, on s’aperçoit qu’il pointe du doigt cinq vertus :

  • Ne leur dis point « Fi ! », c'est-à-dire tout simplement le respect total, car il ne faut pas l’oublier que « sa mère l'a péniblement porté et en a accouché dans la douleur ; et sa gestation et sevrage durant trente mois; puis quand il atteint ses pleines forces et atteint quarante ans, il dit : "ô Seigneur ! Inspire-moi pour que je rende grâce au bienfait dont Tu m'as comblé ainsi qu'à mes père et mère, et pour que je fasse une bonne œuvre que Tu agrées. Et fais que ma postérité soit de moralité saine, Je me repens à Toi et je suis du nombre des Musulmans ». (S.46 – v.15)

  • Ne les brusque pas, afin de ne pas s’écarter de l’agrément d’Allah car, la joie du Seigneur est derrière celle des parents, dans un hadith de Tirmithi, le Prophète, paix et salut sur lui, dit : « tout musulman qui a un père et une mère musulmans, et que chaque matin il vient leur trouver pour demander leur satisfaction, Dieu lui ouvre deux porte du paradis et si l’un d’eux est toujours en vie, une porte lui sera ouverte ».

  • Des paroles respectueuses, c'est-à-dire privilégier la sagesse même en cas de désaccord.

  • L’humilité, car quelque soit ton rang social, tu reste toujours l’enfant qu’ils ont tant chéri et aimé et d’ailleurs quelque part tu leur doit ta réussite.

  • L’invocation, nous avons l’exemple du Prophète Nuh, paix sur lui, lorsqu’il dit, malgré son rang, « Seigneur ! Pardonne-moi, et à mes père et mère et à celui qui entre dans ma demeure croyante, ainsi qu'aux croyants et croyantes; et ne fait croître les injustes qu'en perdition » (S.71-v.28). Ou encore le Prophète Ibrahim, paix sur lui, lorsqu’il dit : « Ô notre Seigneur! pardonne-moi, ainsi qu'à mes père et mère et aux croyants, le jour de la reddition des comptes » (S.14-v.41). Et le Prophète, paix et salut sur lui, dit : « Quand le fils d'Adam meurt, son œuvre s'arrête sauf dans trois choses : une aumône continue, une science dont les gens tirent profit et un enfant pieux qui formule des invocations pour lui. » (Muslim)

Tout ceci de la part du Coran, n’est rien d’autre qu’une invitation vers la reconnaissance vis-à-vis des parents, comme dit Allah : « Sois reconnaissant envers Moi ainsi qu'envers tes parents » (S.31 – v.14). D’ailleurs, un jour, une personne demanda à l'Envoyé d'Allah, paix et salut sur lui : « Quelle est l'acte le plus apprécié par Allah ? » Le Prophète, paix et salut sur lui, répondit: « D'accomplir la prière à son heure. » La personne demanda encore: « Et ensuite, quelle est l'acte le plus apprécié ? ». Le Prophète, paix et salut sur lui dit: « Le bon comportement envers les parents. » Il suffit de savoir comme le dit notre bien aimé le prophète, paix et salut sur lui, que le paradis se trouve en dessous des pieds de la mère (Ahmad).

Les limites du respect des parents

Malgré toute la place qu’accorde l’islam aux parents, beaucoup l’instrumentalisent afin de réduire leurs enfants à la servitude démesurée, pour un oui ou un non ils menacent leurs enfants de ne pas leurs accorder leurs agréments donc, de les maudire tout simplement. Parfois, c’est un refus pour le mariage, parfois pour une histoire d’argent, parfois ce n’est rien d’autre que le droit de s’exprimer et d’affirmer ses choix que l’on leur refuse. Mais en réalité qu’en est-il vraiment ? On peut alors ici relater certaines règles de bases pour cadrer tout cela :

  • Pas d'obéissance envers une créature dans la désobéissance au Créateur (Bukhari).

  • Bonté ne signifie pas obéissance aveugle mais chacun a le droit d’affirmer ses choix.

  • On parle des droits des parents mais il ne faut pas oublier les droits des enfants.

  • « Allah n’impose pas à une âme ce qu’elle ne peut pas ».S.2-v.286. Il n’appartient donc à aucun d’occulter cette réalité.

  • Entre les parents et les enfants il n’y a pas de choix à faire, Allah dit dans la sourate An Nisa: « Quand il s'agit de vos parents et de vos enfants, vous ne savez pas lesquels d'entre eux sont réellement les meilleurs pour vous ».v.11

Cher lecteur, il n’y a aucun doute que ce qui fait le charme de l’islam c’est bien son juste milieu, comme le dit notre bien aimé le Prophète : « il n’y a pas d’abus et de laxisme dans l’islam ». Faire la part des choses est un élément fondamental dans une relation enfant-parent, en ce qui concerne les droits et devoirs de chacun. « Et Nous avons fait de vous une communauté de justes pour que vous soyez témoins aux gens, comme le Messager sera témoin à vous ». (S.2 v.143).

Inscrivez-vous à notre newsletter 💌
Ne loupez plus un seul de nos articles, inscrivez-vous à notre newsletter !

Suggestions

Bon comportement en Islam

La notion du bonheur

Celui parmi vous qui se réveille le matin en totale sécurité dans son « sirb », en bonne santé et ayant sa subsistance journalière, c’est comme si le bonheur de ce bas-monde lui a été servi dans sa totalité. » (Tirmidhi)

Cette sagesse, chères lectrices et lecteurs, fait partie des trésors prophétiques. Notre bien-aimé le Messager d’Allah, paix et salut sur lui, en a fait don à l’humanité afin d’attirer leur attention sur l’essentiel des bienfaits d’Allah. En effet, celui qui veut aller de l’avant doit apprendre à observer ceux qui l’ont précédé parmi les illustres hommes afin de marcher sur leurs traces. Toutefois, pour ne pas tomber dans l’obscurantisme qui consiste à ignorer les bienfaits d’Allah à notre égard, il est important de s’en remettre à l’essentiel. Le croyant se doit donc de regarder celui qui est au dessus de lui pour progresser et celui qui est en dessous afin de remercier son Seigneur et être reconnaissant. C’est dans ce sens là que notre bien-aimé le Prophète dit à notre maître Abu Dharr : « regarde plutôt celui qui est en dessous de toi ! Cela est plus à même de te permettre d’éviter de minimiser les bienfaits d’Allah sur toi. » (Al Hakim) Ainsi donc, ce hadith prophétique vient attirer l’attention des aspirants à la notion de bonheur terrestre. Et comme toute chose, elle (la notion du bonheur) peut être amenée à être augmentée ou diminuée. De ce fait, notre maître Salama Ibn Oubeydillah Ibn Nihsan Al Khatmy, comme nous le rapportent l’imam Bukhari dans Al Adab Al Mufrad et Tirmidhi, déclare avoir entendu son père rapporter de notre bien-aimé le Prophète cette parole suivante : « Celui parmi vous qui se réveille le matin en totale sécurité dans son « sirb », en bonne santé et ayant sa subsistance journalière, c’est comme si le bonheur de ce bas-monde lui a été servi dans sa totalité. » Notre bien-aimé met ainsi l’accent sur trois tenants du bonheur que sont la paix et sécurité, la santé et le minimum de subsistance.

La paix et la sécurité

La notion de paix, de stabilité et de sécurité est un principe très cher à notre religion. Ainsi, notre Seigneur s’est donné comme attribut la Paix, Il dit : « C'est Lui, Allah. Nulle divinité que Lui; Le Souverain, le Pur, La Paix, Le Rassurant, le Prédominant, Le Tout Puissant, Le Contraignant, L'Orgueilleux. Gloire à Allah ! Il transcende ce qu'ils Lui associent. » (59; 23). Il a fait de la salutation du croyant une invocation souhaitant la paix à son prochain. De même qu'à la fin de chaque prière, la paix est notre ultime invocation : « que la paix soit avec vous ». Face au Seigneur, « Paix » sera également notre première salutation le Jour Dernier. Dans ce sens Allah dit : « Leur salutation au jour où ils Le rencontreront sera : "Salam" [paix], et Il leur a préparé une généreuse récompense. » (33; 44). D’autre part, notre maître le Messager d’Allah Yusuf n’a trouvé que la paix et la sécurité à souhaiter à sa famille venue vivre à ses côtés en Egypte. Le Coran nous dit : « Lorsqu'ils s'introduisirent auprès de Joseph, celui-ci accueillit ses père et mère, et leur dit : "Entrez en Egypte, si Allah le veut, en toute sécurité! ». (12: 99) Tout ceci pour appuyer la thèse selon laquelle aucune réussite, aucun bonheur, aucun projet ne peut voir le jour s’il n’y a pas de paix, de sécurité et de stabilité sociale. Et il y a comme preuve de la véracité de ces dires, les guerres et l'instabilité qui règnent dans certaines parties du globe. Des populations déplacées, certains retranchés chez eux, d’autres tués, torturés ou encore terrorisés, quelle place y a-t-il alors pour le bonheur ? Cependant, lorsque le Prophète dit : « Celui parmi vous qui se réveille le matin en totale sécurité dans son sirb », il a usé d’une grande sagesse. D’ailleurs, la complexité du mot « sirb » et l’immensité des sens qu’il englobe m’ont poussé à ne pas le traduire, afin de ne pas restreindre le hadith, car en effet, ce mot englobe quatre significations différentes dans la langue arabe. Il désigne la personne, la famille, le chemin et la route ainsi que la maison. Comme si notre bien-aimé le Prophète voulait nous montrer par le choix de ce mot là, les moments où la sécurité est encore plus appréciée à savoir se sentir en sécurité en soi, au milieu de sa famille, ne pas craindre l’insécurité alors que l’on est sur le chemin et la route qui mène là où nous espérons gagner quelque chose et enfin au cœur de sa maison et de son intimité. Ce hadith est alors la preuve de la véracité de la prophétique déclaration « mon Seigneur m’a accordé la largesse dans la parole » (Muslim), c’est à dire qu’en peu de mots il exprime d’innombrables sens. Chers lectrices et lecteurs, lorsque notre bien-aimé le Prophète met l’accent sur la sécurité, c’est aussi un appel à tout croyant de faire de la paix et la sécurité son combat. A côté de la sécurité extérieure, Allah nous promet la paix intérieure et spirituelle. Il dit : « Ceux qui ont cru et n'ont point troublé la pureté de leur foi par une injustice (association), ceux-là ont la sécurité; et ce sont eux les bien-guidés ». (6:82)

La santé

Le deuxième fondement du bonheur terrestre n’est rien d’autre que la santé dans la considération prophétique. La santé est un moteur qui permet à l’Homme de gagner sa vie et de se rapprocher de son Seigneur. Nul ne peut travailler pour gagner sa vie en toute sérénité face à la maladie. Nul aussi ne peut s’acquitter avec facilité des obligations religieuses dites « corporelles » sans la santé. Ainsi donc, la santé est un don qu’il faut préserver mais c’est aussi un but qu’il faut rechercher, et, dans ce sens, notre bien-aimé le Prophète nous met sur cette piste à diverses occasions. Il dit : « Profite de ta santé avant la maladie » (Al Hakim). Dans un autre hadith il appelle à l’hygiène alimentaire afin de préserver cette santé. Il dit dans ce sens : « Le fils d’Adam ne peut remplir un récipient pire que son ventre. S’il est obligé de le faire, alors qu’il consacre un tiers à la nourriture, un second tiers à la boisson et le dernier tiers à sa respiration. » (Ahmad)

La subsistance journalière

Le dernier pilier du bonheur terrestre tel qu’il est décrit par notre bien-aimé le Prophète n’est rien d’autre que les moyens financiers. En effet, vivre dans la dignité sans tendre la main à personne doit être accessible à tous. Le Coran regorge de versets qui, à maintes reprises appellent à rétablir les inégalités sociales, la dignité humaine, la solidarité et le partage pour tous les individus. D’ailleurs, pour ce fait, un pilier de l’islam, à savoir la zakat, a été consacré à ce but. Lorsque l’on parle de vivre, nous ne voulons pas dire par là les futilités, le gâchis, et tout ce qui n’a comme finalité que de plonger les sociétés dans le matérialisme aveugle. Le Coran n’a-t-il pas dit : « Sachez que la vie présente n'est que jeu, amusement, vaine parure, une course à l'orgueil entre vous et une rivalité dans l'acquisition des richesses et des enfants. Elle est en cela pareille à une pluie : la végétation qui en vient émerveille les cultivateurs, puis elle se fane et tu la vois donc jaunie; ensuite elle devient des débris. Et dans l'au-delà, il y a un dur châtiment, et aussi pardon et agrément d'Allah. Et la vie présente n'est que jouissance trompeuse. » (57:20)

Chères lectrices et lecteurs, notre bien-aimé avait pour habitude de dire : « Ô Seigneur, préserve moi de la faim, car c’est un mauvais compagnon de route et protège moi de la trahison car c’est une mauvaise conseillère » (Abu Dawoud). C’est ainsi qu’il considère le danger pour la société; de laisser la pauvreté prospérer et gagner du terrain ainsi que la dégradation des valeurs. Cependant, le vrai croyant n’est pas celui qui, face à un manque, désespère ou cherche à l’assouvir par n’importe quel moyen légal ou illégal. Le vrai croyant est celui qui sait que dans ce bas-monde on ne peut combler tous ses désirs et la porte de l’épreuve est toujours ouverte et ne sera fermée pour les croyants qu’après le retour vers leur Seigneur. Dans ce sens le Coran dit : « Pensez-vous entrer au Paradis alors que vous n'avez pas encore subi des épreuves semblables à celles que subirent ceux qui vécurent avant vous ? Misère et maladie les avaient touchés; et ils furent secoués jusqu'à ce que le Messager, et avec lui, ceux qui avaient cru, se fussent écriés : "Quand viendra le secours d'Allah ? " - Quoi ! Le secours d'Allah est sûrement proche. » (2:214) Il dit aussi : « Très certainement, Nous vous éprouverons par un peu de peur, de faim et de diminution de biens, de personnes et de fruits. Et fais la bonne annonce aux endurants, qui disent, quand un malheur les atteint : "Certes nous sommes à Allah, et c'est à Lui que nous retournerons". Ceux-là reçoivent des bénédictions de leur Seigneur, ainsi que la miséricorde; et ceux-là sont les biens guidés. » (2:155/157)

Et mille salutations à notre maître le Messager d’Allah qui face à l’épreuve fut meilleur exemple : « Et rappelle-toi Job, Notre serviteur, lorsqu'il appela son Seigneur : "Le diable m'a infligé détresse et souffrance". Frappe [la terre] de ton pied : voici une eau fraîche pour te laver et voici de quoi boire. Et Nous lui rendîmes sa famille et la fîmes deux fois plus nombreuse, comme une miséricorde de Notre part et comme un rappel pour les gens doués d'intelligence. "Et prends dans ta main un faisceau de brindilles, puis frappe avec cela. Et ne viole pas ton serment". Oui, Nous l'avons trouvé vraiment endurant. Quel bon serviteur ! Sans cesse il se repentait. » (38:41/44)

Hedi majdoub

2 years ago

Bon comportement en Islam

Les excès de la langue

Celui qui croit en Dieu et au jour du Jugement, qu’il dise le Bien ou qu’il garde le silence » (Bukhari)

La langue, utilisée dans le contexte de la parole, doit faire l’objet d’une attention particulière, car elle est l’élément principal de communication et de relation avec l’autre. Elle est également un moyen d’adorer notre Seigneur chaque jour et de multiples façons, un outil donc à la fois important et dangereux dans la mesure où il faut apprendre à en prendre soin, à la contrôler et à en faire bon usage afin de ne pas en devenir la victime. Si en islam les mises en garde contre les excès de la langue sont innombrables, force est de constater qu’une grande majorité des musulmans cède encore trop facilement à la tentation de celle-ci. Cet article revient sur les risques d’une langue trop pendue. « C'est la moisson de la langue qui le plus souvent jette les gens dans l'Enfer » (Muslim)

C’est ainsi que notre maître le Prophète mettait en garde les fidèles contre les excès de la langue. Parler peut être chose très facile, et pour beaucoup, des mots sont moins graves que des actes. L’erreur consiste ici à penser qu’accorder de l’importance à ce que nous disons reste secondaire et que l’utilisation de la langue, à tort et à travers, n’est pas en son sens très dramatique puisque « cela ne reste que de simples paroles ». Pourtant, on sait aussi que des mots peuvent être plus blessants que des coups car les mots, contrairement aux coups qui eux ne laissent que des traces physiques, atteignent sans détour l’état psychique et psychologique de la personne. C’est son intérieur et sa stabilité qui sont ainsi touchés. Le Prophète décrit le croyant comme « celui qui ne nuit pas aux autres ni par sa langue, ni par sa main » (Bukhari). Le musulman ne peut donc en aucun cas se permettre de négliger ce qui sort de sa bouche. Dieu nous a ordonné la justesse et la véracité même dans nos paroles lorsqu’il dit « Et dit à mes serviteurs de dire les meilleures paroles car le diable veut semer entre eux la dissension et il est pour l’homme un ennemi déclaré » (s.17 v.53). C’est pourquoi il faut être vigilant, réfléchir avant de parler et apprendre à mesurer le poids de chacun de ses mots. Bien souvent le silence est meilleur. Nul doute que sous-estimer les dégâts que peut causer notre langue se traduit par une chute vers mal dont l’accès est particulièrement aisé en cette époque. C’est pourquoi le Prophète a dit : « Celui qui me garantit ce qu’il y a entre ses maxillaires et ce qu’il y a entre ses cuisses, je lui garantis le paradis » (Muslim). Tenir sa langue et peser ses propos peut dès lors apparaître assez difficile. Fort heureusement, aucun vice ne résiste face à l’éducation. Mensonge, médisance, calomnie

Ces trois mots résument les pires habitudes qui occupent bien des discussions. Trois choses qui ne peuvent qu’éloigner du Seigneur. En effet, pour ce qui est des mensonges, Allah dit : « que la malédiction d’Allah soit sur les menteurs » (s.3 v.61) et le Prophète rajoute : « Prenez garde contre le mensonge car certes le mensonge mène à la perversion et la perversion à l’enfer. L’homme se mettra à mentir jusqu’à finir par être considéré auprès d’Allah comme étant un menteur » (Bukhari). Quoi de plus détestable en effet pour celui qui se revendique musulman de ne pas prendre le parti de la vérité alors que le Coran nous dit : « Ô vous qui avez cru, craignez Allah et soyez parmi les véridiques » (s.9 v.119). En ce qui concerne la médisance, elle présente un caractère à la fois subtil et dangereux, qui très souvent porte à confusion car la médisance est telle qu’elle pousse les personnes qui la pratiquent à croire qu’ils ne font qu’énoncer une vérité, bien entendu dans le mal, sur un tiers en son absence. En effet, comme le dit le Prophète, médire, c’est : « Mentionner en l’absence d’un homme ce qui pourrait lui déplaire » (Muslim). Par méchanceté ou légèreté pour parvenir à évaluer à juste titre le fait de médire et ainsi comprendre à quel point l’acte est une abomination, il suffit de se référer au verset dans lequel Allah nous dit: « Et ne médisez pas les uns des autres. L’un de vous aimerait-il manger la chair du cadavre de son frère ? Cela vous répugne évidemment » (s.49 v.12). La calomnie enfin, consiste à inventer des choses sur une personne et à les raconter aux autres à ses dépends. La plus belle preuve de la vanité de la calomnie reste l’histoire de ‘Aicha, lorsqu'elle fut accusée d’avoir trompé le Prophète. C’est finalement Dieu lui-même qui l'a innocentée et a rétabli la vérité : « Vous attrapiez en effet ces calomnies avec vos langues et vous disiez de vos bouches ce dont vous ne saviez rien » (s.24 v.11-17). Perdre du temps à causer du tort aux autres, reste par-dessus tout indigne d’une personne qui dit vouloir cheminer vers Dieu. « L’Homme peut dire une petite parole à laquelle il n’accorde aucune considération alors que celle-ci le rapproche de l’enfer de soixante dix coudées » (Bukhari)

Chères lectrices, chers lecteurs, j’aimerais pour finir attirer votre attention sur les petits excès qui peuvent sembler insignifiants au quotidien mais qui n’en sont pas moins importants, et causent du tort aux autres, ainsi qu’à nous-mêmes. Nous citerons par exemple les insultes et les vulgarités en tous genres, qui ponctuent parfois toutes les phrases de ceux qui n’y accordent aucune considération. Les exagérations également, de ceux qui transforment la vérité pour attirer l’attention, et les paroles inutiles, qui ne renferment aucun bien et auxquelles il serait plus sage de privilégier le silence. Le manque de discrétion et de pudeur enfin, sont particulièrement d’actualité aujourd’hui. Le musulman doit être discret dans ses paroles, et ce surtout lorsqu’elles concernent la vie privée, ou les erreurs dont on n’a pas à se vanter. Il est malheureusement de nos jours, tout à fait commun de sortir et d’entendre ceux qui se disent croyants étaler sans honte leurs méfaits pour se faire remarquer.

On dit que le silence est d’or et qu’il faut tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de s’exprimer, voilà pourquoi préserver la langue c’est certes tenir en laisse l'un des pires ennemis de l’homme

Lucie Dupuis

2 years ago

Bon comportement en Islam

Bague en or pour l’homme

L’imam ‘Ali, que Dieu l’agrée, rapporte qu’un jour notre maître le prophète, paix et salut sur lui, a mis de la soie dans sa main droite et de l’or dans sa main gauche puis il dit : « Voilà deux choses interdites aux hommes de ma communauté. » (Abou Daoud). Le droit islamique interdit ainsi à l’homme d’avoir une bague, une montre ou tous autres bijoux en or. Il faut noter que cette interdiction ne concerne pas les femmes.

Lucie Dupuis

2 years ago