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La pudeur
Hedi Majdoub
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« La pérennité des communautés ne dépend que de la sauvegarde de la moralité ».

Cette parole de l’imam Shafi’i donne la clef de la réussite communautaire à savoir le respect de la morale. Une bonne morale englobe forcément des règles élémentaires de pudeur et de décence. La pudeur est un trait caractéristique qui se travaille d’abord individuellement. Lorsqu'une personne possède ce trait de caractère, il se répercute sur tous ses faits et gestes. Ici, il n’est pas seulement question de la tenue vestimentaire mais aussi de la manière de parler, de se tenir et d’aborder autrui. Allah Le-très-Haut décline la pudeur pour chacun de nos actes et chacune de nos paroles. Il détaille précisément la manière dont elle doit se traduire : dans l’intonation de la voix: « Baisse ta voix, car la plus détestée des voix, c'est bien la voix des ânes » s.31 v.19 ; dans notre manière de marcher : « Et ne foule pas la terre avec arrogance : car Allah n'aime pas le présomptueux plein de gloriole et sois modeste dans ta démarche » s.31 v.18-19 ; dans la manière de regarder : « Dis aux croyants de baisser leurs regards et de garder leur chasteté. C'est plus pur pour eux » s.24 v.30. La pudeur s’inscrit dans un mode de vie à part entière. Qui plus est être pudique revient à respecter son être et n'engendre que du bien comme le Prophète l’affirmait : « La pudeur, dans tous ses aspects, est un bien » (Muslim). En revanche, il ne faut surtout pas confondre pudeur et fausse pudeur. Il s’agit nullement de se renfermer sur soi-même, de faire preuve de faiblesse ou de timidité. Bien au contraire, la vraie pudeur se conjugue parfaitement avec l’affirmation de sa personnalité et le fait d’assumer ses actes. A ce propos, la mère des croyants, Aicha, disait : «Quelles excellentes femmes que les femmes des Ansars, la pudeur ne les empêchait pas de comprendre leur religion » (Muslim).

Malheureusement, aujourd'hui, la pudeur est devenue obsolète au point d’être répertoriée comme un défaut. Pourtant plus que jamais, un retour aux valeurs et à la spiritualité s’impose au péril de l’humanité. Chacun d’entre nous doit débuter ce travail d’introspection puis l’étendre à sa famille, à commencer par nos enfants synonyme de l’avenir.

La pudeur et la foi

La pudeur se définit en islam comme tout ce qui nous empêche de nous adonner à des actes répréhensibles, blâmables, aux turpitudes dont la finalité ne causera que de la gêne et de la honte. Exhorter à la pudeur revient donc à écarter toutes formes d'indécences. Afin de mieux saisir l'importance que revêt la pudeur au sein de cette religion et sa place, nous vous invitons à vous attarder quelques instants sur la parole de notre noble Prophète Mohammed, paix et bénédiction de Dieu sur Lui : « Chaque religion a une éthique et l’éthique de l’islam, c’est la pudeur ».

Il faut savoir que la pudeur est innée chez l’Homme, au fur à mesure du temps soit il la conservera et la fortifiera soit il l'abandonnera par défaut d'éducation. Notre bien-aimé le Prophète disait : « Parmi les paroles prophétiques que les gens ont saisi, on compte: Si tu n’as pas de pudeur alors fais ce que tu veux ». Sans doute cherchait-il à interpeller l’Homme sur le fait que sans pudeur, Il s’adonnerait à des faits et gestes détestables et répugnants détestés d’Allah, Son messager et des hommes de bonnes manières. Notre Maître bien-aimé disait aussi: « Lorsque Dieu, Exalté soit-Il, veut anéantir un serviteur, il ôte de lui la pudeur. Lorsqu’il ôtera de lui la pudeur, il ne sera que détestable et odieux, et, la loyauté sera ôtée de lui. Lorsque la loyauté sera ôtée de lui, il trahira et sera soupçonné de trahison. Lorsqu’il trahira et sera soupçonné de trahison, la miséricorde sera ôtée de lui. Lorsque la miséricorde sera ôtée de lui, il ne sera qu’un maudit lapidé. Lorsqu’il sera ainsi, l’islam sera retiré de lui ». D’autre part, Il dit aussi soulignant ainsi le caractère indissociable entre la foi et la pudeur : « La pudeur et la foi vont de paire, lorsque l’une des deux disparaît l’autre disparaît également » (Bukhari) et: « La foi compte soixante-dix et quelques branches et la pudeur est une branche de la foi » (Muslim). Autrement dit, la pudeur fait partie de la foi donc plus l'Homme fortifie sa pudeur et plus sa foi augmente. La réciproque s’applique également : plus sa foi augmente et plus Il accroît sa pudeur. En récompense, Allah dit : « Craignez Allah, alors Il vous enseignera » s.2 v.282. En acquérant la pudeur, le croyant s’octroie les plus nobles qualités de la foi. Ceci n’est pas négligeable car rappelons que la foi est l'essence de la vie du croyant et surtout que sa vie dans l'au-delà en dépend. D’ailleurs, cette parole prophétique en témoigne : « La pudeur est un signe de la foi. Or, la foi mène au paradis. Tandis que l’obscénité est un tort et le tort causé à autrui mène à l’enfer ».

La pudeur envers soi-même

Bien qu’elle soit considérée comme une humiliation voir une indignation pour certains, la tenue vestimentaire de la femme musulmane demeure du domaine de la pudeur. L'islam applique la prescription divine: « Elles en seront plus vite reconnues et éviteront d'être offensées ». Précisons entre parenthèse que cette pratique ne fait nullement exception par rapport aux autres religions monothéiste contrairement à l’opinion générale. Mais là n’est pas le propos, ce qui nous importe, ici, c’est de souligner que la femme musulmane ne doit pas se résumer à son foulard ! D’autant plus que la tendance actuelle tournée vers la mode trahit de fausses intentions. L’exemple le plus probant est celui de celle qui porte un voile avec un jean extra-moulant et qui en plus de cela ne respecte absolument pas son intimité dévoilant ses péchés les plus obscènes, alors que Dieu les avait cachés. N’est-ce pas le comble du paradoxe ?

Selon Abou Horaïra, l’Envoyé de Dieu (bénédiction et salut soient sur lui) a dit : « Tous les Musulmans obtiendront la rémission de leurs péchés à l’exception de ceux qui exhibent leurs méfaits. Faire exhibition de ses méfaits consiste à s’exclamer le lendemain, après avoir commis une faute durant la nuit, alors que Dieu n’a rien dévoilé : « Ô un tel, j’ai fait ceci et cela… ». Tandis que Dieu avait voilé son action toute la nuit, le voilà qui le matin vient exhiber le secret de Dieu à son encontre» (Boukhari).

Chers lectrices, chers lecteurs, ce qui fait l'Homme qu'il soit riche ou pauvre, grand ou petit, jeune ou âgé, c'est : sa moralité. Ainsi fut loué notre Prophète par Le Créateur : « Tu es certes doté de nobles qualités ». Parmi celles-ci, celle que le Prophète a considéré comme l'éthique de l'islam : la pudeur.

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Suggestions

Bon comportement en Islam

La notion du bonheur

Celui parmi vous qui se réveille le matin en totale sécurité dans son « sirb », en bonne santé et ayant sa subsistance journalière, c’est comme si le bonheur de ce bas-monde lui a été servi dans sa totalité. » (Tirmidhi)

Cette sagesse, chères lectrices et lecteurs, fait partie des trésors prophétiques. Notre bien-aimé le Messager d’Allah, paix et salut sur lui, en a fait don à l’humanité afin d’attirer leur attention sur l’essentiel des bienfaits d’Allah. En effet, celui qui veut aller de l’avant doit apprendre à observer ceux qui l’ont précédé parmi les illustres hommes afin de marcher sur leurs traces. Toutefois, pour ne pas tomber dans l’obscurantisme qui consiste à ignorer les bienfaits d’Allah à notre égard, il est important de s’en remettre à l’essentiel. Le croyant se doit donc de regarder celui qui est au dessus de lui pour progresser et celui qui est en dessous afin de remercier son Seigneur et être reconnaissant. C’est dans ce sens là que notre bien-aimé le Prophète dit à notre maître Abu Dharr : « regarde plutôt celui qui est en dessous de toi ! Cela est plus à même de te permettre d’éviter de minimiser les bienfaits d’Allah sur toi. » (Al Hakim) Ainsi donc, ce hadith prophétique vient attirer l’attention des aspirants à la notion de bonheur terrestre. Et comme toute chose, elle (la notion du bonheur) peut être amenée à être augmentée ou diminuée. De ce fait, notre maître Salama Ibn Oubeydillah Ibn Nihsan Al Khatmy, comme nous le rapportent l’imam Bukhari dans Al Adab Al Mufrad et Tirmidhi, déclare avoir entendu son père rapporter de notre bien-aimé le Prophète cette parole suivante : « Celui parmi vous qui se réveille le matin en totale sécurité dans son « sirb », en bonne santé et ayant sa subsistance journalière, c’est comme si le bonheur de ce bas-monde lui a été servi dans sa totalité. » Notre bien-aimé met ainsi l’accent sur trois tenants du bonheur que sont la paix et sécurité, la santé et le minimum de subsistance.

La paix et la sécurité

La notion de paix, de stabilité et de sécurité est un principe très cher à notre religion. Ainsi, notre Seigneur s’est donné comme attribut la Paix, Il dit : « C'est Lui, Allah. Nulle divinité que Lui; Le Souverain, le Pur, La Paix, Le Rassurant, le Prédominant, Le Tout Puissant, Le Contraignant, L'Orgueilleux. Gloire à Allah ! Il transcende ce qu'ils Lui associent. » (59; 23). Il a fait de la salutation du croyant une invocation souhaitant la paix à son prochain. De même qu'à la fin de chaque prière, la paix est notre ultime invocation : « que la paix soit avec vous ». Face au Seigneur, « Paix » sera également notre première salutation le Jour Dernier. Dans ce sens Allah dit : « Leur salutation au jour où ils Le rencontreront sera : "Salam" [paix], et Il leur a préparé une généreuse récompense. » (33; 44). D’autre part, notre maître le Messager d’Allah Yusuf n’a trouvé que la paix et la sécurité à souhaiter à sa famille venue vivre à ses côtés en Egypte. Le Coran nous dit : « Lorsqu'ils s'introduisirent auprès de Joseph, celui-ci accueillit ses père et mère, et leur dit : "Entrez en Egypte, si Allah le veut, en toute sécurité! ». (12: 99) Tout ceci pour appuyer la thèse selon laquelle aucune réussite, aucun bonheur, aucun projet ne peut voir le jour s’il n’y a pas de paix, de sécurité et de stabilité sociale. Et il y a comme preuve de la véracité de ces dires, les guerres et l'instabilité qui règnent dans certaines parties du globe. Des populations déplacées, certains retranchés chez eux, d’autres tués, torturés ou encore terrorisés, quelle place y a-t-il alors pour le bonheur ? Cependant, lorsque le Prophète dit : « Celui parmi vous qui se réveille le matin en totale sécurité dans son sirb », il a usé d’une grande sagesse. D’ailleurs, la complexité du mot « sirb » et l’immensité des sens qu’il englobe m’ont poussé à ne pas le traduire, afin de ne pas restreindre le hadith, car en effet, ce mot englobe quatre significations différentes dans la langue arabe. Il désigne la personne, la famille, le chemin et la route ainsi que la maison. Comme si notre bien-aimé le Prophète voulait nous montrer par le choix de ce mot là, les moments où la sécurité est encore plus appréciée à savoir se sentir en sécurité en soi, au milieu de sa famille, ne pas craindre l’insécurité alors que l’on est sur le chemin et la route qui mène là où nous espérons gagner quelque chose et enfin au cœur de sa maison et de son intimité. Ce hadith est alors la preuve de la véracité de la prophétique déclaration « mon Seigneur m’a accordé la largesse dans la parole » (Muslim), c’est à dire qu’en peu de mots il exprime d’innombrables sens. Chers lectrices et lecteurs, lorsque notre bien-aimé le Prophète met l’accent sur la sécurité, c’est aussi un appel à tout croyant de faire de la paix et la sécurité son combat. A côté de la sécurité extérieure, Allah nous promet la paix intérieure et spirituelle. Il dit : « Ceux qui ont cru et n'ont point troublé la pureté de leur foi par une injustice (association), ceux-là ont la sécurité; et ce sont eux les bien-guidés ». (6:82)

La santé

Le deuxième fondement du bonheur terrestre n’est rien d’autre que la santé dans la considération prophétique. La santé est un moteur qui permet à l’Homme de gagner sa vie et de se rapprocher de son Seigneur. Nul ne peut travailler pour gagner sa vie en toute sérénité face à la maladie. Nul aussi ne peut s’acquitter avec facilité des obligations religieuses dites « corporelles » sans la santé. Ainsi donc, la santé est un don qu’il faut préserver mais c’est aussi un but qu’il faut rechercher, et, dans ce sens, notre bien-aimé le Prophète nous met sur cette piste à diverses occasions. Il dit : « Profite de ta santé avant la maladie » (Al Hakim). Dans un autre hadith il appelle à l’hygiène alimentaire afin de préserver cette santé. Il dit dans ce sens : « Le fils d’Adam ne peut remplir un récipient pire que son ventre. S’il est obligé de le faire, alors qu’il consacre un tiers à la nourriture, un second tiers à la boisson et le dernier tiers à sa respiration. » (Ahmad)

La subsistance journalière

Le dernier pilier du bonheur terrestre tel qu’il est décrit par notre bien-aimé le Prophète n’est rien d’autre que les moyens financiers. En effet, vivre dans la dignité sans tendre la main à personne doit être accessible à tous. Le Coran regorge de versets qui, à maintes reprises appellent à rétablir les inégalités sociales, la dignité humaine, la solidarité et le partage pour tous les individus. D’ailleurs, pour ce fait, un pilier de l’islam, à savoir la zakat, a été consacré à ce but. Lorsque l’on parle de vivre, nous ne voulons pas dire par là les futilités, le gâchis, et tout ce qui n’a comme finalité que de plonger les sociétés dans le matérialisme aveugle. Le Coran n’a-t-il pas dit : « Sachez que la vie présente n'est que jeu, amusement, vaine parure, une course à l'orgueil entre vous et une rivalité dans l'acquisition des richesses et des enfants. Elle est en cela pareille à une pluie : la végétation qui en vient émerveille les cultivateurs, puis elle se fane et tu la vois donc jaunie; ensuite elle devient des débris. Et dans l'au-delà, il y a un dur châtiment, et aussi pardon et agrément d'Allah. Et la vie présente n'est que jouissance trompeuse. » (57:20)

Chères lectrices et lecteurs, notre bien-aimé avait pour habitude de dire : « Ô Seigneur, préserve moi de la faim, car c’est un mauvais compagnon de route et protège moi de la trahison car c’est une mauvaise conseillère » (Abu Dawoud). C’est ainsi qu’il considère le danger pour la société; de laisser la pauvreté prospérer et gagner du terrain ainsi que la dégradation des valeurs. Cependant, le vrai croyant n’est pas celui qui, face à un manque, désespère ou cherche à l’assouvir par n’importe quel moyen légal ou illégal. Le vrai croyant est celui qui sait que dans ce bas-monde on ne peut combler tous ses désirs et la porte de l’épreuve est toujours ouverte et ne sera fermée pour les croyants qu’après le retour vers leur Seigneur. Dans ce sens le Coran dit : « Pensez-vous entrer au Paradis alors que vous n'avez pas encore subi des épreuves semblables à celles que subirent ceux qui vécurent avant vous ? Misère et maladie les avaient touchés; et ils furent secoués jusqu'à ce que le Messager, et avec lui, ceux qui avaient cru, se fussent écriés : "Quand viendra le secours d'Allah ? " - Quoi ! Le secours d'Allah est sûrement proche. » (2:214) Il dit aussi : « Très certainement, Nous vous éprouverons par un peu de peur, de faim et de diminution de biens, de personnes et de fruits. Et fais la bonne annonce aux endurants, qui disent, quand un malheur les atteint : "Certes nous sommes à Allah, et c'est à Lui que nous retournerons". Ceux-là reçoivent des bénédictions de leur Seigneur, ainsi que la miséricorde; et ceux-là sont les biens guidés. » (2:155/157)

Et mille salutations à notre maître le Messager d’Allah qui face à l’épreuve fut meilleur exemple : « Et rappelle-toi Job, Notre serviteur, lorsqu'il appela son Seigneur : "Le diable m'a infligé détresse et souffrance". Frappe [la terre] de ton pied : voici une eau fraîche pour te laver et voici de quoi boire. Et Nous lui rendîmes sa famille et la fîmes deux fois plus nombreuse, comme une miséricorde de Notre part et comme un rappel pour les gens doués d'intelligence. "Et prends dans ta main un faisceau de brindilles, puis frappe avec cela. Et ne viole pas ton serment". Oui, Nous l'avons trouvé vraiment endurant. Quel bon serviteur ! Sans cesse il se repentait. » (38:41/44)

Hedi majdoub

il y a 2 ans

Bon comportement en Islam

Les excès de la langue

Celui qui croit en Dieu et au jour du Jugement, qu’il dise le Bien ou qu’il garde le silence » (Bukhari)

La langue, utilisée dans le contexte de la parole, doit faire l’objet d’une attention particulière, car elle est l’élément principal de communication et de relation avec l’autre. Elle est également un moyen d’adorer notre Seigneur chaque jour et de multiples façons, un outil donc à la fois important et dangereux dans la mesure où il faut apprendre à en prendre soin, à la contrôler et à en faire bon usage afin de ne pas en devenir la victime. Si en islam les mises en garde contre les excès de la langue sont innombrables, force est de constater qu’une grande majorité des musulmans cède encore trop facilement à la tentation de celle-ci. Cet article revient sur les risques d’une langue trop pendue. « C'est la moisson de la langue qui le plus souvent jette les gens dans l'Enfer » (Muslim)

C’est ainsi que notre maître le Prophète mettait en garde les fidèles contre les excès de la langue. Parler peut être chose très facile, et pour beaucoup, des mots sont moins graves que des actes. L’erreur consiste ici à penser qu’accorder de l’importance à ce que nous disons reste secondaire et que l’utilisation de la langue, à tort et à travers, n’est pas en son sens très dramatique puisque « cela ne reste que de simples paroles ». Pourtant, on sait aussi que des mots peuvent être plus blessants que des coups car les mots, contrairement aux coups qui eux ne laissent que des traces physiques, atteignent sans détour l’état psychique et psychologique de la personne. C’est son intérieur et sa stabilité qui sont ainsi touchés. Le Prophète décrit le croyant comme « celui qui ne nuit pas aux autres ni par sa langue, ni par sa main » (Bukhari). Le musulman ne peut donc en aucun cas se permettre de négliger ce qui sort de sa bouche. Dieu nous a ordonné la justesse et la véracité même dans nos paroles lorsqu’il dit « Et dit à mes serviteurs de dire les meilleures paroles car le diable veut semer entre eux la dissension et il est pour l’homme un ennemi déclaré » (s.17 v.53). C’est pourquoi il faut être vigilant, réfléchir avant de parler et apprendre à mesurer le poids de chacun de ses mots. Bien souvent le silence est meilleur. Nul doute que sous-estimer les dégâts que peut causer notre langue se traduit par une chute vers mal dont l’accès est particulièrement aisé en cette époque. C’est pourquoi le Prophète a dit : « Celui qui me garantit ce qu’il y a entre ses maxillaires et ce qu’il y a entre ses cuisses, je lui garantis le paradis » (Muslim). Tenir sa langue et peser ses propos peut dès lors apparaître assez difficile. Fort heureusement, aucun vice ne résiste face à l’éducation. Mensonge, médisance, calomnie

Ces trois mots résument les pires habitudes qui occupent bien des discussions. Trois choses qui ne peuvent qu’éloigner du Seigneur. En effet, pour ce qui est des mensonges, Allah dit : « que la malédiction d’Allah soit sur les menteurs » (s.3 v.61) et le Prophète rajoute : « Prenez garde contre le mensonge car certes le mensonge mène à la perversion et la perversion à l’enfer. L’homme se mettra à mentir jusqu’à finir par être considéré auprès d’Allah comme étant un menteur » (Bukhari). Quoi de plus détestable en effet pour celui qui se revendique musulman de ne pas prendre le parti de la vérité alors que le Coran nous dit : « Ô vous qui avez cru, craignez Allah et soyez parmi les véridiques » (s.9 v.119). En ce qui concerne la médisance, elle présente un caractère à la fois subtil et dangereux, qui très souvent porte à confusion car la médisance est telle qu’elle pousse les personnes qui la pratiquent à croire qu’ils ne font qu’énoncer une vérité, bien entendu dans le mal, sur un tiers en son absence. En effet, comme le dit le Prophète, médire, c’est : « Mentionner en l’absence d’un homme ce qui pourrait lui déplaire » (Muslim). Par méchanceté ou légèreté pour parvenir à évaluer à juste titre le fait de médire et ainsi comprendre à quel point l’acte est une abomination, il suffit de se référer au verset dans lequel Allah nous dit: « Et ne médisez pas les uns des autres. L’un de vous aimerait-il manger la chair du cadavre de son frère ? Cela vous répugne évidemment » (s.49 v.12). La calomnie enfin, consiste à inventer des choses sur une personne et à les raconter aux autres à ses dépends. La plus belle preuve de la vanité de la calomnie reste l’histoire de ‘Aicha, lorsqu'elle fut accusée d’avoir trompé le Prophète. C’est finalement Dieu lui-même qui l'a innocentée et a rétabli la vérité : « Vous attrapiez en effet ces calomnies avec vos langues et vous disiez de vos bouches ce dont vous ne saviez rien » (s.24 v.11-17). Perdre du temps à causer du tort aux autres, reste par-dessus tout indigne d’une personne qui dit vouloir cheminer vers Dieu. « L’Homme peut dire une petite parole à laquelle il n’accorde aucune considération alors que celle-ci le rapproche de l’enfer de soixante dix coudées » (Bukhari)

Chères lectrices, chers lecteurs, j’aimerais pour finir attirer votre attention sur les petits excès qui peuvent sembler insignifiants au quotidien mais qui n’en sont pas moins importants, et causent du tort aux autres, ainsi qu’à nous-mêmes. Nous citerons par exemple les insultes et les vulgarités en tous genres, qui ponctuent parfois toutes les phrases de ceux qui n’y accordent aucune considération. Les exagérations également, de ceux qui transforment la vérité pour attirer l’attention, et les paroles inutiles, qui ne renferment aucun bien et auxquelles il serait plus sage de privilégier le silence. Le manque de discrétion et de pudeur enfin, sont particulièrement d’actualité aujourd’hui. Le musulman doit être discret dans ses paroles, et ce surtout lorsqu’elles concernent la vie privée, ou les erreurs dont on n’a pas à se vanter. Il est malheureusement de nos jours, tout à fait commun de sortir et d’entendre ceux qui se disent croyants étaler sans honte leurs méfaits pour se faire remarquer.

On dit que le silence est d’or et qu’il faut tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de s’exprimer, voilà pourquoi préserver la langue c’est certes tenir en laisse l'un des pires ennemis de l’homme

Lucie Dupuis

il y a 2 ans

Bon comportement en Islam

Bague en or pour l’homme

L’imam ‘Ali, que Dieu l’agrée, rapporte qu’un jour notre maître le prophète, paix et salut sur lui, a mis de la soie dans sa main droite et de l’or dans sa main gauche puis il dit : « Voilà deux choses interdites aux hommes de ma communauté. » (Abou Daoud). Le droit islamique interdit ainsi à l’homme d’avoir une bague, une montre ou tous autres bijoux en or. Il faut noter que cette interdiction ne concerne pas les femmes.

Lucie Dupuis

il y a 2 ans